Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 17 juillet 2017

La tombe de l'enfant mort

 

 La tombe..............

Il ne va que rarement sur la tombe,
La tombe de l'enfant mort, l'enfant mort dans ses bras
L'enfant tombé au champ d'horreur de la vie
Pourtant la tombe est là,
Sous ses yeux sous sa fenêtre
Un pied de rose y fleurit...
Dés fois.
Il ne va pas sur la tombe, parfois seulement pour enlever les mauvaises herbes
Rares parfois
Alors il lui parle, lui dit des mots, quelques mots seulement, car il n'a que peu de mots, il n'y arrive pas.
Il pleure souvent parfois, sur l'absence, sur l'enfant, sur l'enfant mort dans ses bras, l'enfant parti trop tôt et trop vite, l'enfant qui l'a quitté un beau dimanche d'été
Il s'en est allé, comme ça.
Il ne lui reste plus rien, plus même le tee shirt plein de sang qu'il avait gardé longtemps
Le sang de l'enfant
Mort dans ses bras
Sur le coup sûrement, le choc tellement fort avait transperçé son petit coeur qui s'est arrété de battre.
Ce sang sur les mains, il s'en était couvert le visage
Sinistres et sombres peintures de guerre
Pour hurler sa haine et hurler sa peine
Cela fait trois ans maintenant que son enfant est mort, qu'il n'est pas vengé
Cela fait trois ans maintenant que son assassin vit paisiblement protégé par une société qui ne peut le dénoncer
Cela fait tant de temps qu'il essaie de dire, de crier, de hurler, d'assener une vérité que cette ville sourde ne veut pas entendre
Et pour le faire taire, le condamne, et le juge
Cet enfant n'est pas des leurs, cet enfant est étranger,
Sa mort ne représente rien, un détail dans la cité !
Son enfant est mort, il repose sous le rosier
Au fond de son jardin, il est là, pour l'éternité
Jamais et toujours sont des mots qui le hantent, les mots qu'il a gravé au fond de son coeur et de son âme !
Il ne sait plus s'il doit pleurer, se venger, crier ou oublier
L'oubli n'est pas possible ! Impossible et insensé
Alors parfois il s'asseoit sur le vieux banc, regarde le ciel et se dit que dieu, s'il en existe un peu a du l'oublier, il ne comprend pas pourquoi aprés lui avoir donné, soudain il lui a pris le seul enfant qu'il avait, le seul enfant qu'il aimait
Il se demande alors s'il pleure sur ce fils, ou sur sa peine, pas la douleur de la perte, mais celle des regrets
Il se revoit encore, se disant que ce fils, cet enfant n'était pas parfait, que son corps trop grand n'était pas celui qu'il espérait, qu'il ne ressemblait pas à l'enfant dont il avait rêvé
Et le voila qui se met à pleurer, encore et encore, pleurer parce que cet enfant, il ne l'a pas assez aimé !

Brigitte Dusch psychanalyste, historienne in "Les Nouvelles d'Arsel"

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