Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 30 décembre 2016

Ta conscience





Chaque nuit je l'entends 
Quoi donc ?
Cette voix
Chaque nuit je les vois  
Quoi donc ?
Ces images...
 

Elles m'obsèdent et s'imposent à moi, m'envahissent et je ne peux pas dormir ! ça cogne, ca bouge, c'est un torrent qui me dévaste, me ruine et me désole
  
C'est peut-être ta conscience qui te hante, tes fantômes qui te visitent ! Regarde toi dans le miroir ; ne cherche pas à y voir ton visage, mais regarde bien !
essaye encore ! persévère peut-être y verras tu ton âme ?

Elle est bien sombre n'est-ce pas ? peut-être trop, c'est peut-être cette ombre qui t'empêche de l'entrevoir, de te voir vraiment.
Ce n'est pas fac
ile de se voir au travers du miroir, sans artifice ni complaisance ; se voir nu... Désarticulé et vulnérable, à l'état brut.
Quelle v
iolence !
 

Pourtant elle est là ta conscience,  elle vient te demander des comptes, il est temps de passer à la caisse !
So
is digne au moins une fois dans ta vie, la seule peut-être, mais quand bien même, ne te dérobe pas, regarde là en face c'est toi et tes actions, ta vie :
elles sont sur la balance toutes ces années passées à ne pas te soucier, agir sans te demander, sans te dire que peut-être un jour ?
Toutes ces années passées sans te poser les questions gênantes, celles qui rangent. Ce temps passé à t'arranger avec ta conscience "ll sera bien temps"

Le temps est venu : voilà le terme et tu ne peux t'y soustraire.

Alors c'est le temps de part
ir ? Le temps d'en finir ? Le temps de mourir ?
Br
igitte Dusch, psychanalyste, historienne.
ln "les nouvelles d'Arsel"
 

lundi 26 décembre 2016

Des larmes pour la Russie



Hommage aux victimes du crash du 25 décembre 2016.

Pensées aux familles, aux proches et aux amis.

Que de douleur encore, et toujours le peuple russe doit endurer.

Que le vol des grues sauvages ramène leurs âmes dans leur Patrie.

dimanche 18 décembre 2016

Le piège de la Modernité.



  



Le sujet humain à l'épreuve de la modernité, aux prises avec la modernité, en son temps, dans son temps. Etre dans. Etre en.
En phase avec, une sorte d'ici et maintenant qui ne tient pas et ne pourrait tenir si on ne s'en tient qu'au temps et à la temporalité, mais il ne s'agit pas de ce temps là, de cet instant. Pas seulement.

Pouvons nous alors tenter de définir ce terme : " la modernité", d'en dire quelques mots, d'en préciser les grandes lignes et les contours.
J'aime à dire que c'est une manière d'être au monde, à la vie et à ce qui nous entoure. Au temps, sans toutefois obligatoirement l'opposer au passé, à hier au autrefois, sans y insinuer une certaine nostalgie et des regrets.Tout n'est plus ce qu'il était et ce qu'il a été. Rien ne reste permanent, tout vole et s'envole, tout part, meurt et renait autrement est-ce cela la modernité ?
L'impermanence ; encore, l'incertidude aussi et peut-être alors l'insécurité ?
Ces trois mots sont parfois anxiogènes. On ne peut tout savoir, tout contrôler, tout ne dépend pas de nous
D'ailleurs qu'est-ce qui exactement dépend du sujet humain ?

Celui ci s'il n'est pas dépendant reste interdépendant. De la modernité certes mais pas seulement, de lui et des autres. De ceux là même qui parfois lui imposent ce dont il ne veut pas.

Le piège n’est-il pas de confondre modernité et modernisme, valeurs et nostalgie ; celles d'un passé auréolé de gloires et de vertu qu'il n'a jamais vraiment possédé. Mais les souvenirs sont trompeurs et infidèles. lls nous jouent des tours, nous leur en jouons aussi. Réécrire sa propre histoire est de bonne guerre et parfois nécessaire. Pour certains c'est une simple question de survie tant la réalité et/ou la vérité n'est pas ou n'est plus supportable.
Convoquer la mémoire alors ?, nous ne savons pas tout, nous ne sommes pas tout.

D'ailleurs qu'est-ce qui exactement dépend du sujet humain ?

Celui ci s'il n'est pas dépendant reste interdépendant. De la modernité certes mais pas seulement, de lui et des autres. De ceux là même qui parfois lui imposent ce dont il ne veut pas.
Et de quelle liberté dispose t-il ? Celle-ci n’est-elle pas une simple illusion ? une poudre aux yeux pour croire et se faire croire que malgré tout, il dispose d’un peu de pouvoir.

Ce piège  de confondre modernité et modernisme ; encore ; valeurs et nostalgie toujours ; un passé bén
i auréolé  de sagesse, de richesses et de bonheur, encore une fois : ce qui n'a jamais été. Un passé révolu, un âge d’or, un siècle d’Auguste… Une sorte de fantasme nourri de désirs impossibles.
C’est toujours mieux avant, la vie était plus douce les gens mieux élevés le pain moins cher l’air moins pollué. Et on se met à rêver. Mais sommes-nous vraiment dupes ?

 Convoquer le passé pour vivre le présent et construire l’avenir sur les ruines de ces deux derniers. Un futur rebâti mais hélas répétant les erreurs de ce passé sacrifié sur l’autel d’une mémoire défaillante. Un demain qui chantera et où il n’y aura « plus jamais ça » mais « encore plus que ça » car dans la destruction, dans sa propre destruction l’homme sait faire preuve d’une grande ingéniosité.

Evoquer la modernité et le modernisme c’’est aussi convoquer la temporalité… qu’est-ce qui existe dans le temps ? Quelle relation le sujet entretient-il dans cet espace là, dans cette distance qui le sépare de ? L’infini ? Dieu ?
Que savons-nous ? Qu’en savons-nous ? Qu’en acceptons-nous ?
C’est être ancré dans « le présent certitude » dans le temps et dans l’irréversibilité du temps passé, cette continuité pas forcément linéaire qui fait que ce temps vécu par la conscience nous est présent à la lumière du passé.
Nous voilà aux prises avec l’inévitable drame ! la pire des tragédies cette terrible menace que l’instant vécu est l’ultime moment ; on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve et saisir l’insaisisable est la pire des ascèse. Le sujet humain est enchainé et condamné à une lourde peine : Tout est mais tout est rien car rien est tout.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.

(
Peinture : le cirque Medrano, Fernand Léger)

vendredi 18 novembre 2016

Andere Welt

ll m'appelle ; ll me dit qu'il a très bien connu Gerd ; ll me dit que ça fait longtemps de cela
Bien longtemps !
ll m'appelle ; ll me dit qu'il va m'envoyer des photos, de lui, de Gerd, de là bas !
ll me parle, sa langue est maladroite, imprécise, rugueuse ; la langue dérape. ll parle la sienne, la nôtre.
La langue glisse ; mais pas le discours.

ll me demande si je me souviens, d'un visage, d'un nom, d'une maison ?
Je me souviens....
Mais de quoi exactement ?
Je ne me souviens pas vraiment ; de quoi devrais-je  me souvenir ?
Tout est flou, loin, perdu dans les brumes de ces forêts d'un autre monde.
Une nébuleuse. Un monde : Welt
Le mien, celui d'avant, d'avant ici,
Le monde de Gerd, le sien et le mien : le nôtre
Avant.

ll m'appelle et me dit encore qu'il voudrait me dire ; me parler de Gerd, de ce temps qu'il lui a confié que je ne sais peut-être pas ; dont il ne m'aurait rien dit parce qu'il y a des choses qui ne se disent pas toujours, forcément.
Je ne me souviens pas.
Pas de tout, de quelques bribes, de quelques bruits, de quelques mots.
Le passé de Gerd : Savoir que les apparences sont souvent trompeuses, ne pas toujours croire ce qui est dit : la légende, la réalité, la vérité... Ce n'est pas tout à fait la même chose, ça se rejoint peut-être mais pas forcément.
Le mythe ; de Gerd.

ll me dit encore qu'il ne reste peut-être plus que moi pour me souvenir de lui ; et lui : Nous.
Ce Nous ne  me dit rien car si je connaissais Gerd, lui je ne le connais pas.
ll me tutoie. 
ll m'appelle et me dit que si je veux il m'appellera une autre fois pour me dire encore...
ll me dit qu'il est heureux car il a pu enfin me parler lui qui ne me connait pas.
ll me dit que Gerd aurait aimé ça ; voulu ça.
Je ne sais pas.
Je songe et reste sans voix.
Notre seul lien c'est Gerd
Notre seul lien c'est la langue ; sa langue, la mienne, la langue de Gerd.
Elle nous relie, nous lie aussi peut-être
C'était !
ll parle encore, ll raconte...
"lch kann dir vertraueren".

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste in "Les Nouvelles d'Arsel" Bribes et fragments

samedi 12 novembre 2016

11 novembre : le prix de la vie

11 novembre : le prix de la vie
,
11 novembre : journée du souvenir. Souvenir des hommes morts, blessés, tombés dans une guerre qui a embrasé le monde entier. lls sont venus de partout, des quatre coins de la terre pour offrir leur vie en sacrifice ! Et quel sacrifice ! La vie ; c’est de ça dont il est question. Leur vie ! le prix de leur vie On m’a enseigné que la vie n’avait pas de prix, car elle était hors de prix ; d’une valeur inestimable. Mais là, dans ce contexte précis aucun prix n’a été donné à la vie. A leur vie 
 
“Qu’est ce que j’ en ai consommé des bretons
 
Voila ce que disait Nivelle ! ll ne leur a jamais pardonné d’être bretons et il n’était pas le seul, la rancune est tenace. Le génocide breton ; combien de fusillés car ils ne parlaient pas français, troupes sacrifiés ; une vie bretonne a encore moins de prix qu’une autre. Une guerre rappelons le ne les concernait pas si on s’en réfère au traité breton de 1499. Ces bretons dont on exigeait qu’ils tiennent les tranchées coute que coute.
 
Honte !
 
Combien de vies a t-il pris ? Combien d’hommes ce fou de guerre a t-il envoyé à la mort ? A t-il pris la peine d’en faire le décompte ? Et quelle importance avait ces vies pour lui ? De la chair à canon. Sans plus. Sans moins Sans reste Quel mépris pour la vie ! quelle violence. Quelle folie ! Pas un mot non plus sur tous ces hommes venant d’ailleurs ? d’Afrique, d’Océanie, d’Asie, d’Amérique ... Pas un mot des amérindiens tombés sur un champ d’horreur ! Et ces Spahis, corses, bretons, envoyés en premières lignes se faire tuer, exploser car leur vie ne valait rien ! un coup de gnôle pour leur donner du courage ou les rendre inconscients du danger ! Allez mourir !
Et que dire ces noirs américains dont la grande démocratie avait honte ! De tous ces anonymes ! Qui parle d’eux et qui leur rend hommage*
 
La guerre n’est jamais propre, elle est toujours sale, elle est toujours laide. C’est la haine, la furie et la violence des hommes dont la vie ne vaut rien ! Pas de discours, Pas de sépulture ! La terre hurle encore de leur douleur, meurt sous la ferraille ! Ma terre d’Ardenne pleure et se souvient ! Le chemin des Dames est un ventre stérile d’où ne sort que les gémissement des âmes portés par le vent et la pluie. Craonne est un désert, un chaos d’un autre monde ! plus rien ne pousse la terre n’oublie pas, c’est le tombeau de ces malheureux. La terre n’est que sang, et os ; elle n’arrive toujours pas à digérer cette chair humaine donnée en pâture à la folie de quelques uns ! Passant n’oublie pas que sous tes pas gisent tes frères !
 
Endroits maudits, endroits où la mémoire accroche, s’accrochent. Ecoute ! fais silence et entend ! Regarde ! regarde bien ces ombres qui passent, l’ombre de ces hommes déchirés et déchiquetés, ils sont là et ils rodent ;ne trouvant ni le sommeil ni le repos éternel. lls sont là pour l’éternité, peut-être veulent-ils dirent aux vivants que... la guerre ne vaut rien ? 
 
Ecoutez ! entendez ! souvenez vous !
Combien d’hommes avez vous consommés, utilisés Nivelle et les autres ? Entendez vous leur cris, leurs plaintes, leur pleurs. Combien de larmes ? Aujourd’hui il convient de rendre hommage aux bretons, aux indiens d’Amériques, aux hommes des terres lointaines venus se battre à coups de pioche de haches de baionnettes avant de succomber aux gaz ! 
 
Souviens toi de Craonne !
 
 N’oublie jamais toi qui passe par là ! entend les plaintes et les souffrances de ces hommes, de ces pères de ces frères et de ces fils, de ces être humains plongés au coeur de l’inhumanité. 
 
 Brigitte Dusch, historienne psychanalyste.
 
* Je salue avec beaucoup de respect et d’admiration les recherches menées par mon fils Sacha à ce propos. Sa volonté de rendre une histoire et une place à ces hommes.

vendredi 11 novembre 2016

14-18 11 novembre 2016 cent ans.



On se souvient...
100 ans 11 novembre 1916.
lls sont venus du monde entier ; lls ont quitté leur ferme, leur atelier, leurs études, leur vie, leur famille pour quoi ?
Génération sacrifiée au nom de quoi ?
Morts de ne pas avoir vécus
L'hommage rendu chaque année en hommage à leur sacrifice ne répare rien.
Hommes de 14-18.

Brigitte Dusch historienne, psychanalyste

dimanche 23 octobre 2016

C'est un cri !



ll y a l’absence, la présence de celle qui manque, la présence de cette absence qui envahit, qui prend corps et s’installe
Deux voyelles et deux consonnes, deux années de toi et maintenant sans toi
Combien de temps encore ?
Für immer ?


ll y a l’absence, la présence de celle qui manque, la présence de cette absence qui envahit, qui prend corps, s'en empare et lui fait mal.
Deux voyelles et deux consonnes, deux années de toi et maintenant sans toi
Partie, envolée, confisquée, kidnappée, ôtée
Sans un mot, sans rien
Cette absence me pèse, me tue à petit feu
Rien à faire, rien à dire..

Répétition
Mais pourquoi toi ?
Encore ?
Pourquoi revivre ça ?
On m’a enlevée, ôtée, retirée, confisquée
A ceux qui m’aimaient
ll y a si longtemps
Dans un autre temps un autre monde
Qui n’existe plus.
Mais qui est toujours présent en mon cœur
Déchirée, pour toujours
On ne ressort jamais indemne de ces histoires là
Et il a fallu que la petite fille cassée répare les morceaux
Bricole comme elle a pu pour tenir à peu prés debout
Alors toi ? Pourquoi ?

Il n’y a pas un seul jour, pas un seul instant sans que je pense à toi
L’absence est un vide, un gouffre, un abime profond
Tu peuples mes rêves, tu grandis sans moi, je vieillis sans toi,
Je ne connais pas le son de ta voix
Je voudrai tellement savoir de toi

Tout ce temps gâché, perdu !
Pourquoi ?
J’ai appris que les larmes et le chagrin ne changeaient rien
J’ai appris que le pourquoi parfois n’existait pas
Warum… Darum
Rien n’a changé
Mais personne ne pourra m’empêcher de dire, de crier
Anna je t’aime


Br
igitte Dusch, psychanalyste, historienne in les "Nouvelles d'Arsel"... recueil.




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