Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 30 janvier 2015

Thérapies brèves ?

Histoire de ...

Lui : Bonjour vous faites des thérapies brèves.

Faire... Construire... Elaborer... Fabriquer... Faire... Outil, instrument, technique....

L'autre : (thérapeute, psy, nébuleuse psy) : Qu'entendez-vous par "Thérapies brèves ?"

.................................. pff............ bofffffffffffffff............ Soupirs.......... bennnnnnnnnnn.. oups !

Lui : Ben un truc qui dure pas longtemps, quoi, qui va vite, qui ? je ne sais pas moi quelque chose qui guérit tout de suite. Là comme ça sans faire d'effort.

Truc.... Dure... longtemps... pas.. vite... quelque chose... tout de suite... guèrit.. effort

L'autre (nébuleux) : Qui ne dure pas longtemps ?

............ ?????

Lui : Ben oui, qu'on soit pas obligé de venir pendant des années, réfléchir et tout ça. Un truc qui marche.

Obligé... années... réfléchir... truc.. marche..

L'autre : Un truc ? Qu'est ce qu'un truc pour vous ?

......... énervé... agité...

Lui : Oui vous comprenez (trop bien sans doute) quelque chose qui va me changer vite, va me faire devenir bien, thérapies brèves quoi, j'ai entendu ça à la télé, c'est fini toutes ces conneries où il faut parler de ses rêves et tout ça, vous me donnez (? ) des trucs qu'on fait pour aller bien, et hop on prend le bus, on dit merde à son patron, on est bien dans sa peau, le truc magique quoi !

Tout commentaire serait superflu, de trop. Ce n'est pas hélas caricatural. Cela pourrait faire l'objet d'un sketch, on pourrait en faire de l'humour....
Si...
Ce n'était pas le reflet du profond malaise qui nous entoure !

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.

dimanche 18 janvier 2015

Maux de mots

"Les mots font mal pas de les entendre mais de les dire...
Les mots je ne les trouve pas, pas vraiment, pas exactement, pas le bon, pas celui qu'il faut.
Les mots je ne m'en souviens plus, je ne sais plus comment on dit, ou on devrait dire,
Les mots, ils s'envolent, je les perds, je les oublie, c'est comme ça, je n'y peux rien !
Les mots c'est des maux, c'est pour dire j'ai mal, alors je préfère les taire, mais pas me taire, alors j'ai mal, mal dans mon corps, mal à mon corps, c'est peut-être plus simple ?
Les mots, longtemps je n'ai pu les laisser aller, hors de ma bouche, hors de mon corps, hors de moi, en dedans, ils restaient là, bien cachés, tout au fond, comme coincés.
Les mots ? Vous croyez qu'il faut vraiment les dire, les vrais ceux qu'on pense, qui ne sont pas beaux, les mots gris, gros et moches ?
Les mots, les gros mots, ce sont eux qui me viennent, ils ne sont d'ailleurs pas si gros que ça, ils sont fleuris, ils sont lourds, ils font du bruit, comme des merdes qui tombent, c'est le bruit, le choc des mots et c'est jouissif. Ou jouissant ? Je ne sais pas, les deux peut-être. Enfin, bref ça fait du bien (éclat de rire).
Les mots doux qui ne le sont pas tant que ça, sucrés, salés, piquant, je te pique et tu me piques, tu fais mal, mais je peux faire pire avec la langue, la langue des mots, celle qui blesse, la langue sexe, la langue sexuelle qui touche sa cible et ne la rate pas. la langue qui pique, langue à la sauce piquante !
Les mots d'enfant, na, ra, minou.. (rire) minou ! mot d'enfant ? Comme les sucettes à l'anis ou pas, ça m'a toujours fait rire, play a joke !
Les mots en toutes les langues, je les assemble et les colle dans un discours incohérent pour les autres, mais qui prend tout son sens pour moi, car les autres, ces mots les emmerde et cela me plait bien à moi de les emmerder comme ça, avec mes mots à moi, mon monde à moi.
Merde, c'est un mot que j'aime bien, un mot que j'emploie souvent, ça résume bien ma vie, finalement, ou la vie tout court, c'est une merde, nous venons comme de la merde et finissons en merde... Ah non, en poussière, mais finalement c'est pareil, merde tu es, merde tu finiras. C'est comme ça !
J'aime les mots, justes, précis, le mot, avec ce le défini, celui qu'il faut exactement, à cette place dans cette phrase, il faut que le mot s'emboite comme une pièce de puzzle, qu'il vienne se mettre là tout bien à sa place. Et c'est moi qui ait ce pouvoir. De l'y mettre ou pas
Le mot qui bouche le vide, qui le remplit, parler pour ne rien dire, pour ne pas sentir ce vide, ce blanc pas supportable, même pour dire des conneries, je parle, je mets des mots partout.
Mot, cailloux, pour baliser la route, pas perdre le nord, mots boussoles.
Je joue avec les mots comme je joue aux échecs ou au carte, je suis le maître des maux et des mots, et du jeu, je fouette les mots, fouette cocher et cours jusqu'à en crever, ton dernier mot sera ton dernier souffle, d'ailleurs je pense souvent aux derniers mots de mes derniers maux.
Les mots de la folie, ceux qui tournent en boucle dans mon pauvre ciboulot malade, pauvre tête qui était bien remplie et qui se vide comme une vieille gamelle, je suis bon à foutre en l'air, foutre mots. foutage de maux, foutre, c'est drôle ça, foutre ? en l'air, s'envoyer en l'air et y rester, une belle fin.
Mots de la fin et de la faim, ne rien bouffer, ne rien avaler car ça ne passe pas, ça reste en travers, au travers et ça barre le passage. Je n'y peux rien, je n'y veux rien, et surtout pas mettre de mots là dessus, ils seraient indigestes.
Je ne dirai plus rien, je la fermerai, à chaque fois que je l'ouvre et que je dis ce que je pense c'est le drame. Tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous, vous voyez ?"

Mots dits, retenus, lancés, balancés, vomis, hurlés, vociférés, criés dans un sanglot, dans un soupir, mots qui soulage du mal qui au pluriel devient l'homonyme, le mot nymos. l'homo nyme de ce qui est dit, le sera, ne le sera pas, pourrait l'être, pourrait ne pas l'être, le sera ou ne le sera pas
Dire des mots, ne pas les dire est difficile est complexe, on ne parle pas pour ne rien dire, même si ce rien est déjà beaucoup. On parle pour dire ou ne pas dire, on dit ou on ne dit pas pour ne pas parler des mots qui sont là au fond de l'âme, toile de fond du bonheur, de la souffrance, de la joie ou de la douleur, on les lance sur du papier ou à la cantonade et on les chante aussi parfois pour ne pas les pleurer ou les vomis. Les mots vomis, gueulés et dégueulés à la face de l'autre pour ne pas être transparents, pour être tout simplement, un peu comme si le mot faisait vivre, comme le mal, un peu comme si le mot animait l'âme morte, au fond du trou. Mais qui ne dit mot consent ? Rien n'est alors moins sûr, ce mot, retenu, ou qui s'arrête au seuil de la porte sans en pouvoir franchir le pas, retenu dans le filet ou dans le sas pour être filtré peut-être ou tu, tué.
Mot, mots dis, mal dit, maudit. Male diction, bene diction. Diction. Dire.
Je te dis, tu me dis, on se dit. On parle, on cause, on échange, on partage, on vit, on se lie, on se délie, on se noue, on se dénoue.
On parle.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne

dimanche 11 janvier 2015

Le Sacré et le profane 1

Sacré et profane, c'est un peu comme Eros et Thanatos, comme le Bien et le Mal, une histoire de couple qui s'entend, puis ne s'entend plus, s'aime et se déteste, se supporte et s'insupporte, s'unit et se quitte, mais continuent à aller et venir, à venir et aller, à être ensemble, l'un tirant toujours la couverture à soi.
Indissociable. L'un et l'autre, mais pas l'un sans l'autre. Curieuse relation.
Le Sacré et le Profane.

1 Le Sacré


Un sacré inaccessible, hors de portée, symbolique, extra ordinaire, qui échappe au commun des mortels, au commun tout court. Un sacré nécessaire qui tire origine de l'Origine elle même, du fond des temps, de la Mythologie, du Mythe, de la religion aussi...
Il y a du dire et du non dit, du dit et du non dire, de la transmission inachevée, tout est là mais pas tout, il y a du mystère, du secret... Du caché.
Le Sacré en la Crypte...
Et la Crypte est parfois scellée, elle même inaccessible sauf à quelques uns ?

Le sacré est aussi cette sorte de garde fou qui empêche de franchir certaines barrières, qui maintient en le cadre, qui fixe des limites. Mais quelles limites, là est la bonne question
Il y a quelque chose de mystérieux dans le Sacré, quelque chose qui échappe, ce 'ça " qui se loge là où on ne l'attend pas, partout et nulle part, cet inconnu connu seulement des initiés où de ce qu'on se figure tel.
Le Sacré fait peur, parfois, inspire le respect, l'angoisse, le questionnement, le Savoir
Quel savoir... Le Sacré et ses secrets, ses symboles et ses histoires, ses objets et ses rituels
Nous avons besoin de ce Sacré là ? C'est l'espoir dont nous nous nourrissons, qui nous permet de nous situer ici et maintenant, mais aussi hier et ailleurs. Sans ce sacré que serait l'homme qui serait-il ? Serait-il un Sujet Humain ?
Le Sacré est-il nécessaire à l'humanisation du Sujet, à son maintien dans cette Humanité là ? Le Sacré est pourtant l'oeuvre des hommes. Leur création. Pourquoi ce besoin ? Ce besoin de créer et ce besoin d'exprimer cette création à travers des paroles, des gestes, des rites.
Réassurance ? Crainte ? Angoisse devant ce grand vide que pourrait être la mort, la sienne et celle de l'autre, mais la mort de l'Humanité toute entière
Le Sacré pour s'en protéger. Pour s'en prémunir, rituel magique devenu immuable auquel il ne faut pas toucher, pas s'attaquer sous peine de...
Sous peine de quoi ?
Qu'est-il attaché à ce Sacré là ? Ce symbole ou représentation symbolique qui retranche les hommes derrière une défense archaïque et complexe, celle de l'Origine et de l'Originel.
Ce temps or temps, hors du monde, cet espace singulier qui n'appartient à personne, ni tout à fait à l'homme ni tout à fait aux dieux.. Lieu de rencontre ? Ou pas.
Lieu où cette rencontre entre ces entités pourraient avoir lieu mais ne sera pas, au risque d'en perdre le caractère qui en fait justement le Sacré.
Le Sacré a t-il une identité ? Est-il insaisissable, impalpable, inqualifiable, imprononçable, hors champ. S'il est confondu avec le divin le voilà basculé et basculant devant un caractère qui le désigne en un lieu où il peut-être, peut-être mais où il ne peut pas être entièrement.
Le Sacré amène alors le Tabou, celui d'enfreindre la limite. De briser la barrière pour aller voir de l'autre côté. Sans limite ?
Mircea Eliade disait que la seule chose que nous pouvions lui opposer était le profane.......

Brigitte Dusch Historienne, psychanalyste.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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