Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

jeudi 13 mars 2014

Les blessures invisibles.


Les blessures invisibles

Le temps du chagrin...

Un chagrin qui s'estompe..
L'espoir mais pas l'oubli. Toujours dans nos coeurs. A jamais, car comment oublier. Vivre avec encore, mais vivre quand même, blessures et cicatrices, plaies ouvertes et béantes, qui se ferment et s'ouvrent à chaque souffle, à chaque larme, traces ineffaçables, présentes à la mémoire.

Mais un jour on se tient debout, un jour on fait face à ses fantômes, sans bruit, sans heurts et sans pleurs, un jour on affronte ce moment là sans trop de terreurs, sans trop de peur.

Alors on retourne, on fait le voyage à l'envers
On retourne dans sa mémoire
Et là on regarde
On voit tout en face encore,
Comme une rafale
Mais cette fois c'est toi, c'est moi qui décide
De revivre, de revoir, de ne pas fuir.
Ce jour là arrive, il faut du temps, de la patience, des larmes, de la peur et des pleurs
Il faut attendre longtemps et parfois même cesser d'y croire
Se dire que c'est fichu, que c'est perdu
Se demander aussi pourquoi on est là ?
Mais on y est.
C'est le plus important.
On est arrivé là, alors il faut avancer, encore
Juste encore un peu.
Pour vivre encore, espérer encore...
Avec ça, peut-être, mais avec et ce n’est pas rien.
Amitiés à vous


Ce texte m'est venu comme ça presque par hasard et je l'ai partagé avec mes amis, mes proches. Ceux là qui savent mon engagement depuis plus de vingt-ans auprès de ceux qui souffrent de ce traumatisme, de ce post trauma comme ils disent ou du PTSD comme disent les livres et articles savants.

Peu importent les noms qu'on donne à ces souffrances, importent les souffrances.
Beaucoup de réactions, de commentaires, de récits, de partages d'expériences
Car on n'en ressort jamais indemne, quand on la chance d'en ressortir. Il en reste la trace, les traces indicibles mais ineffaçables. Invisibles parfois mais qui déchirent le coeur et l'âme. Ces cicatrices qui s'ouvrent ou s'entrouvrent pour laisser échapper les ombres et les fantômes pourtant bien cachés et enfouis au fond de la crypte.
Jamais bien loin, toujours prêts à ressurgir, la nuit, le jour, au moindre bruit, au moindre mouvement, au moindre rien, au moindre tout.
C'est pour eux que j'écris. Qu'ils viennent de la guerre, de la violence ordinaire ou pas, du quotidien banal ou non, ils sont là.
Trauma traumatisme, traum'a traum'a pas, trauma ne m'aura pas, et pourtant, il court, il choppe il attrape il s'achoppe et il s'accroche et tient bon. Et c'est ce qui fait mal. Mal, très mal... Un mal qui ne cesse pas.
Alors s'amorce la descente, aux Enfers souvent, la plupart du temps, et la douleur, la souffrance et la peur, trauma de guerre ou autre, trauma quand même ! Insomnies, idées noires,  cauchemars, angoisses, sueurs froides, tremblements, trous noirs, vertiges, colère... Longue liste intenable, longue liste non exhaustive hélas.
Je reviendrai sur ces points, sur ce qui bouffe, qui ronge la vie ordinaire pour en faire un enfer.
Mais l'enfer est sur terre, l'enfer c'est le Réel, ce réel sur lequel on se cogne, on se fait mal encore, trauma une fois, traumatismes des fois... et des fois à la puissance exponentielle.
Ces fois ne sont pas coutumes et on peut leur tordre le cou, pas d'un seul coup certes, mais on le peut, c'est un cheminement difficile, long, douloureux et complexe. On avance, on chute encore, des hauts et des bas, on ne sait plus, on s'accroche, on rampe, on plonge, on boit la tasse, on saisit la bouée, on respire, on remonte..
le chemin est long. Et la décision aussi, celle qu'on prend, dont on décide une bonne fois pour toute, quand on peut, pas quand on veut, ce serait trop simple ! Et il est long aussi ce chemin là, celui qui conduit à la décision de : Prendre un rendez-vous, mettre les mots sur, dire , écrire, raconter, retourner.
Retourner au combat, livre LA bataille, ultime combat à armes inégales, l'ennemi est fort il s'est infiltré. Il est là et ne renonce pas, alors il va falloir inventer, trouver une stratégie, le prendre de côté, si on ne peut l'affronter en face
Connais ton ennemi, presque mieux que toi même, fais de ses armes les tiennes et amène le sur ton terrain. Ensuite bats toi !
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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