Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

jeudi 16 janvier 2014

Irrisible indécence.

Longtemps je me suis demandé s'il fallait écrire ou non, dire ou non, -mais il parait que celui qui ne dit mot consent, alors comme je ne consens pas- des mots je dirai, à propos des maux que cette société met en place, en actes et en scène.
Comment pourrait-on consentir et laisser dire, laisser faire, sans mots dire, sans maudire.
Mais maudire qui ?
La rumeur, celle de la haine sourde mais plus tant que ça, qui s'exprime, se clame et se rit à ciel ouvert et gorge déployée ?
Que dire devant un tel spectacle ? Un tel montré à voir, indigne et indécent ?
La colère serait une trop mince affaire, les mots une arme si futile et dérisoire.
Alors le silence peut-être, qui va de soi, qui vient de soi, car le dire est celui de l'impensé, de l'impensable et de l'indicible.
Dans une de ses chansons à propos des siens, le Peuple d'Arménie, Charles Aznavour dit :

'Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qu´a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui n´a jamais baissé la tête sous l´injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit"
Combien sommes-nous de ce (de ces) peuples morts sans sépulture ? Combien ?
Alors comment, nous,survivants pouvons nous nous taire ?
Comment ?

Une étape dans la haine a été franchie je crois ces derniers jour, une de ces étapes noires, un de ces pas, une de ces marches qui fait que l'avancée sur le chemin de la honte, de la haine de l'autre ne peut être effacé. Nous ne pouvons plus faire marche arrière
L'heure est grave et ce n'est pas un cliché. Hélas !
L'homme n'a rien tiré de rien, aucune leçon de ce passé qu'il se plait pourtant à mettre en mémoire, à commémorer, à célêbrer... Et que ce mot est odieux quand il est employé à cet effet, dans les médias et autres !
Ils ne savent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils font !
Interdire la haine alors, car appliquer la Loi, celle des hommes, faites par les hommes pour protéger les hommes ne peut l'être ? Par peur sûrement ?
Alors la loi s'est faite liberticide, tuant la parole de haine, car il n'y a pas d'autre choix.
Le problème est de taille, il est morale et éthique, il y va de l'amour, de l'amour de la liberté ? Mais qu'est ce que la liberté, celle là même qui infante le monstre et la bête immonde ?
Sont-ce un de ces nombreux dommages collatéraux dont elle si a honte aussi ? De ses pertes futiles qui ne comptent pas, ou presque, qui se mettent en marge, à la marge de...
Mais de quoi ?
Cette question interpelle et convoque les principes fondamentaux qui forment les bases de notre lien social ?
Doit-on tout tolérer au nom de cette soit disant liberté, tolérer la haine, la haine de l'autre, tolérer la mort de ceux qui dorment si mal sans sépulture, sans lieu de mémoire, assassinés au nom de la haine encore. Du Mal ? Doit-on rire de ça ? Doit-on accepter ça ? Doit-on se taire ?
Doit -on accepter que la Loi soit liberticide alors que l'homme sort de l'Humanité pour retourner à la Horde ? Celle qu'il n'a jamais quitté vraiment ?
Que doit-on faire ?
Pleurer ? Se lever ?
Je suis d'un peuple qui s'est toujours tenu debout, quoiqu'il arrive, je suis d'un monde qui ne se renie pas, qui ne renie jamais les siens. Je suis d'un peuple qui aime la liberté. Mais je pleure de voir que celle ci n'est  plus qu'une mascarade.

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.

mardi 14 janvier 2014

Travail sur soi

Faire un travail sur soi !
Une expression curieuse et qui dérange dans son acception...
Une expression ambigüe, un barbarisme grammatical et sémantique qui prolifère partout aussi bien dans les magazines féminins que dans les revues spécialisées, les forums, "posts" et discussions.

Il y a une sorte d'incongruité dans ces mots, une mauvaise association, une curieuse composition pour décomposer je ne sais quelle chose ! Das "Ding" ?
Travail sur soi...
Le mot travail peut-être ? Qui ne convient pas ? Ou si mal....
Cet "Arbeit" qui résonne et raisonne peut-être autrement dans la langue de Molière mais qui dans celle de Goethe n'a pas le même son, ni le même sens.
C'est peut-être "ça" qui heurte l'oreille... Mais pas seulement l'oreille.
Ce qui est donné à entendre l'est également donné à comprendre.

Travailler sur soi, cent fois sur le métier remettre son ouvrage !
Oui, en effet il peut y avoir de "ça".
Pourquoi ne pas dire simplement "je fais une thérapie, une analyse, une psychothérapie, une psychanalyse, une introspection, une quête spirituelle... "
Pourquoi travail ? Comment s'opère t-il cet '"Arbeit" singulier, cette tâche qui demande peine et aussi salaire ?
Et quel salaire ? La peine en étant la condition ?
Dans quel rapport le sujet se situe t-il ? Va t-il se loger pour ?
"Travaillez prenez de la peine..." Il faut donc souffrir lorsqu'on travaille, cette même souffrance originelle de 'l'Arbeit Zimmer" qui préside à la naissance ?
Naître dans la souffrance, celle de la mère et celle de soi. Naitre encore dans une autre souffrance celle de sa connaissance et reconnaissance pour s'inscrire quelque part ? Se cramponner au lien social ?
"Tu accoucheras dans la douleur"
Mais qui a dit "'ça" ? Et faut-il le croire ?
Mal édiction ? Fausse croyance... Mais peut-être finalement pas si inconfortable
Accoucher de soi mérite souffrance et peine, douleur et persévérance. Et toute peine mérite salaire !
Lequel ? Encore une fois ?
Un petit détour vers l'histoire éthymologique de ce mot singulier ne nous conforte guère dans son acception agréable, issu du bas latin Tripallium qui désignait une sorte d'appareil formé de trois pieux destiné à nourrir les animaux mais aussi et surtout l'instrument de torture pour punir les esclaves. Rien de bien réjouissant, torture et esclave.
S'il n'en n'est aujourd''hui plus que la métaphore et parfois la réalité, le mot est toujours emprunt de la représentation d'effort à accomplir tant physiquement qu'intellectuellement pour obtenir un résultat
Il désigne l'emploi, le poste occupé, l'activité à faire pour obtenir un paiement, un salaire ou non, le travail domestique en étant le paradigme...
Alors travaillons sur soi ? Travaillez et prenez de la peine à aller au devant de vous, de ce "Je" caché peut-être... Mais où ?
Entreprendre une psychanalyse ou une démarche psychothérapeutique n'est pas forcément facile, simple. Cela demande du courage, de la persévérance, de l'engagement, de la volonté, de l'envie, du désir. Demande et suppose tout ça à la fois, avec des hauts et des bas, des moments de bonheur et des moments de questionnements, des envies de renoncements. Un peu comme au travail me direz-vous ?
Mais pourquoi ce parallèle ?
Quid de ce "travail sur soi" ? Je me raccommode, je me ravaude, je me rapièce, je me retricote, je me rafistole, je me bricole...
Oui, il y a de ça, aussi, une espèce de puzzle dont il manque des morceaux, vase brisé dont on a perdu les pièces et qui ne retrouvera peut-être jamais son éclat antérieur.
Quid de ce travail analytique qu'on s'impose, qu'on s'inflige car la souffrance trop forte est devenue insupportable ? Quid de ça ?

jeudi 2 janvier 2014

Meilleurs voeux

C'est avec plaisir que je vous présente mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
Meilleurs voeux ! Belle année...
Des formules toutes faites qui paraissent parfois désuètes, surannées, décalées. Pourtant elles entretiennent le lien social et nous font du bien
Alors, oui, sincèrement c'est avec plaisir que je vous souhaite de belles et douces choses pour ce nouvel an qui arrive. Que vos voeux, vos souhaits, vos projets se concrétisent, que vous trouviez le bonheur dans leur réalisation.
Le bonheur, ne l'oubliez pas, c'est au quotidien, des choses simples qui ne s'achètent pas forcément, regarder le ciel, un arbre, une fleur, le sourire d'un enfant...
Tout ce qui donne envie d'être En Vie.
Belle Année et merci d'être fidèle à Analyse et Thérapies.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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