Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 21 mai 2013

Entendre...

Il y a l'écoute, celle du psychanalyste, neutre et bienveillante...
Entendre, attention flottante, paroles et mots qui coulent, se répandent et se diluent...
Les mots et les maux qui filent qui tissent et qui tricotent après avoir détricotés les souvenirs, dénoués et renoués les souffrances, les peines, chagrins, bonheurs, ces pensées qui adviennent..
Ces mots qui assemblent, font des liens qui amènent à comprendre, à expliquer peut-être, cu moins à tenter de voir un peu plus clair.
Et puis il y l'écoute, l'autre, celle hors cadre, hors champ de la psychanalyse, mais pas tout à fait quand même.
Car être psychanalsyte est une fonction, mais un état aussi... Une écoute neutre et bienveillante, qui ne s'arrête pas non plus à la porte du cabinet de l'analyste
Une porte fermée, qui s'ouvre, puis se referme
L'entrouvert ?
Peut-être ?
Une écoute alors qui se situerait là, peut-être ?
Une écoute qui s'entend, des mots qui sont dits, posés, pour être transmis, écrits, traduits. Des mots qui ont un sens et qui prennent au fur et à mesure du sens. Des mots à qui la parole donne ce sens là. Des mots qui s'animent au fil de la parole, au fil des rencontres.
Des rencontres ! Car les mots sont aussi le fruit de ces rendez vous où l'un et l'autre sont à l'heure, présent, là dans l'écoute et l'entente.
Entre cet espace intime et infime, cet entre deux, cet entrouvert
Cette possibilité d'ouvrir à demi, peut-être pour recueillir les mots, les maux, ce qui advient de la parole de l'autre. Ce qu'il dit, mais pas seulement, car le dire et le dit ne sont que la résonance de ce qui gît au plus profond de l'autre, de l'âme aussi sûrement
Entendre l'âme ?
Il n'y a rien de religieux ni même de spirituel, il n'y a que de l'humanité, de cet once de progrès qui a conduit l'individu de la Horde au sujet humain, qui a fait de lui ce qu'il doit chaque jour remettre en jeu
car dans cette histoire là rien n'est jamais vraiment acquis
Si le crime rôde la pulsion n'est jamais bien loin, contenue et réprimée afin de mieux se fondre, se couler, s'écouler dans le moule du lien social
Entendre quoi ? Etre à l'écoute de quoi ? De qui ?
Entendre ce bruissement sourd, qui reste muet, juste des bribes, des soupirs et des silences
Une petite musique qui sort de l'oubli, des replis sombres de l'esprit
Entendre cette possibilité là, cette esquisse là, cet embryon, cette promesse de vie et d'envie
Le désir ? Peut-être ? mais qui est-il ? Qu'est-il ?
Et qu'en savons nous ?
Entendre alors seulement et simplement la possibilité de ça... De ce désir là
Ce n'est pas rien : Déjà.

mercredi 15 mai 2013

Changer

Changer, vouloir changer, modifier, être autrement
Mais être comment
Devenir autre ? Quel autre
Je est un autre ; déjà.
Nous vivons l'impermanence et l'impermanent, le changement est ancré dans le temps, l'espace, nul seconde ne ressemble à la précédente, pour qui sait y voir, y prêter attention
Changer, tout, ou simplement un détail, le détail, celui dont on ne veut plus, aujourd'hui, mais qu'en sera t-il demain ?
Car demain est un autre jour, aussi, autre, changé, différent, pas le même.
Alors changer quoi ?
J'entends souvent, "je fais des efforts, pour changer"
Sous entendu, "ce que je suis ne va pas, ne convient pas, je vais y remédier, le changer, le transformer, devenir autre, mieux peut-être, plus acceptable, pour les autres, ceux qui me le demandent, pour moi aussi peut-être un peu ?"
Ce changement là ?
Renoncer alors à une part de soi même, celle qui ne plait pas, qui ne va pas, qui ne va plus, la jeter en pâture, à la poubelle comme ces vieux vêtements dont on ne veut plus, car ils sont trop courts, trop vieux, pas assez à la mode, encombrants...
Mais est-ce aussi simple ?
Changer tout ça ! se relooker, changer de maquillage, de garde robe, de coupe de cheveux de couleurs, de teinte, édulcorer, éclaircir, foncer, rendre plus présentable, plus convenable, plus adapté.
Nous y voilà, il faut du temps souvent, mais adapté, revient souvent aussi, faire fi alors de sa singularité pour mieux se fondre et se conformer, ne plus être vu, ou être moins vu, disparaitre peut-être derrière un masque, se fondre dans la masse jusqu'à la transparence, jusqu'à l'oubli
Oubli de soi : Qu'il en soit ainsi
Les cognitivistes et les sciences cognitives parlent de conditionnement, de comportements appris, et qui donc se désapprennent, il suffit de vouloir, de s'entrainer et de s'exposer pour changer, tordre le cou d'un seul coup à ses sales et mauvaises habitudes qui empoisonnent la vie du sujet.
Conditionnement, oh combien le mot est juste, combien le "maux" est précis !
Examinons un peu le mot conditionnement, condition : si. Si cette situation se présente, arrive cette réponse, ainsi en va t-il concisément du schéma pavlovien. Donc on peut à force d'exercice changer la réponse, en trouver une autre : Changer, déconditionner.
Mais c'est omettre la question essentielle : pourquoi justement cette réponse là face à cette situation là ? Car c'est ce qui est intéressant et qui interpelle vraiment. Les cognitivistes se heurtent au roc du conditionnement/déconditionnement et se gardent bien de se demander pourquoi. Se rendre à l'origine, à la racine.
Changer ! Quelques séances de thérapies soit disant transforment le sujet, lui suppriment parait-il sa phobie, son sympôme
Le symptôme qu'on assassine, qu'on tue ! Le crime presque parfait ! Presque car la trace subsiste, celle justement qui  nous conduit si on sait suivre le fil, creuser plus profondément nous mène au pourquoi...Peut-être. Ce que la psychanalyse qui ne vous promet pas de transformer, de changer le sujet, permet....
Et c'est là toute la différence. C'est là que tout se joue ! Ou pas

mercredi 8 mai 2013

Anne Lise Stern

Elle nous a quitté le 6 mai, date anniversaire de la naissance de Freud
Une des grandes figures de la psychanalyse disparait. Encore ! Elle nous laisse son témoignage, son Savoir-Déporté. Ce "Naître, c'est naître après, c'est-à-dire après Auschwitz."

Je vous invite à suivre ce lien
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/05/07/anne-lise-stern-psychanalyste-du-savoir-deporte_3173011_3382.html

Je vous invite aussi et surtout à lire son livre.

Kaddish

lundi 6 mai 2013

Déchirer

Déchirer le voile, la trame qui voile, le voile qui trame et qui se trame, qui tisse, tricote la camisole, la chemise qui masque, qui cache
Déchirer pour mettre à jour, pour mettre à nu, enfin l'histoire
Déchirer le livre, le cahier, la photo
Déchirer pour se raccommoder, se réparer, retisser, réecrire...
Déchirer !
Pour quoi, pourquoi ? Faire ? Etre ?
Un voile qui se tire, un rideau qui se lève, qui s'étire et qui se tire
Qui tend et s'étend vers un ciel flamboyant
Un ciel qui embrase l'avenir tant il a obscurci le présent...
Tordre le cou d'un seul coup a ce passé qui glace, qui bloque, à ces nuages chappes de plomb qui plombent et cadenasse toute possibilité d'avancer, de faire un pas, pas même à demi
Alors que reste t-il ? Rester bloquer ? Emprisonné dans la forteresse pleine d'angoisses, de peur et de fantasmes
Car quand on ne sait pas on s'imagine le pire, jamais le meilleur
On imagine, reprsente l'hydre rampante, parques vieillissantes reprisant et coupant le fil de la vie pour en finir une fois pour toute. Mais quand ?
On regarde peut-être, assister impuissant au spectacle de sa décadence, ballet infecte et danse infâme qui mène à la mort ou à la dissidence.
Quelle différence ?
Ou bien, on déchire ce voile, on dénude le fil tenu qui ne tient qu'à un fil, fil de fer et brin d'acier, qui ne se rompt pas à la première déchirure, qui résiste car tout s'écroule
Mais résistance et résister ne sert plus à rien car la souffrance et là, s'autorise d'elle même à torturer, empêcher!
Peut-être alors est-il temps de déchirer, déchirer toute cette mascarade, laisser tomber le masque de la bienséance qui ne sied plus, qui s'éffrite car elle ne tient plus, pas même lieu de l'imposture car mal postée, de guingois, de travers
Plus rien ne tient, ni droit ni debout !
C'est comme un voile, un rideau qui se déchire, écrivait-elle déjà il y a plus de 300 ans, et elle  vit apparaitre le ciel plus clair, l'air plus léger, la vie peut-être ?

ADB duchesse de L...
Et à tous mes analysants qui franchissent le pas, et s'aventurent par là ...
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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