Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 15 juillet 2012

Vel d'Hiv : La Rafle

Pour ne pas oublier je vous invite à regarder, diffuser ce film documentaire réalisé par Samuel Muller.
La rafle du Vel d'Hiv s'est déroulée du 16 au 18 juillet 1942 dirigé par Jean Leguay alors délégué de la Police de Vichy en zone occupée et René Bousquet le secrétaire général de la Police française. Ils se sont montrés particulièrement zélés.
J'ai souhaité partager ces liens ici. A la mémoire de ces victimes de la haine... Femmes enfants... Pour qu'ils ne soient jamais oubliés.

Durant l'été 2010, Samuel Muller a accompagné son père lors d'un voyage de mémoire sur les traces de la Shoah et de sa famille disparue.
Enfant, Michel Muller a été arrêté avec sa mère et sa soeur Annette lors de la Rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942. Interné à Beaune-la-Rolande puis à Drancy, il réchappa à la déportation grâce à l'action de son père.

Du XXème arrondissement de Paris au sud de la Pologne, ce film retrace l’histoire de la famille Muller.

Réalisation et montage : Samuel Muller
Janvier 2011 - Durée : 71 min.


Un voyage pas comme les autres - un film de... par fondationshoah

A lire également :

Je vous invite également à la lecture de ce livre : Annette Muller, la petite fille du Vel d'Hiv (Editions Cercil, 2009)

Je cite la présentation qu'en a faite Samuel Muller.


"Annette, âgée de 9 ans, est arrêtée par la police française avec sa mère et ses frères lors de la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942.
8 000 personnes, dont 4 115 enfants, sont comme elle, conduites dans les camps de
Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, surveillés par la gendarmerie française.
Arrachée à sa mère qui est déportée, elle se retrouve seule dans le camp de Beaune-la-
Rolande avec son petit frère, Michel, 5 ans.
Parmi ces 4 115 enfants, seuls quelques uns n’ont pas été déportés. Tous les autres ont été assassinés à Auschwitz.
Très rares sont donc les témoignages sur ces événements.
« Un beau livre d’abord où l’on aura plaisir à regarder les dizaines de photographies et les nombreuses
reproductions de documents d’archives d’une qualité parfaite et la plupart inédits. Un livre d’histoire et de micro-histoire avec un texte bien mis en page, enrichi de notes historiques de bas de page claires et précises et complété de quelques contributions d’historiens spécialistes.
Un livre émouvant qui rassemble deux témoignages dont on se souviendra longtemps. Le témoignage d’Annette Muller et celui de son père sont le coeur de l’ouvrage. Annette Muller a neuf ans quand elle est arrêtée avec sa mère et ses quatre frères le 16 juillet 1942 ; elle échappe à la déportation mais est arrachée des bras de sa mère qui monte dans un train pour Auschwitz.
Un dossier de documents d’archives permet de reconstituer les étapes de l’itinéraire du côté de l’administration. Manek raconte sa vie depuis sa jeunesse en Pologne jusqu’à sa longue cache dans la France occupée après qu’il ait perdu sa femme et caché ses enfants. » Joel Drogland.
Nous espérons que ce livre à la fois témoignage et travail historique, vous intéressera.
Il permet de reconstituer le processus qui a conduit à l’arrestation et à la déportation de plusieurs milliers d’enfants. Les études mettent en exergue les mécanismes qui ont conduit à séparer les mères de leurs enfants, à interner des milliers d’enfants seuls dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, puis à les déporter alors que les nazis ne les demandent pas à ce moment-là"

samedi 7 juillet 2012

Comme tout le monde ?

Comme tout le monde !
Tout le monde... Aujourd'hui il semble que ce soit le leitmotiv partout, dans les journaux, les médias, les livres, les cabinets médicaux, les protocoles de développement personnel etc..
Etre comme tout le monde !  Avoir des défauts, des imperfections, être grossier, se laisser aller, écrire de manière phonétique... Tout le monde le fait, donc il ne faut pas s'inquiéter, sous entendons : c'est la norme !
La norme..
Un mot singulier et particulier aussi, qui décide de celle ci ? Existe t-elle au pluriel ou seulement au singulier ?
Convient-il de ne pas trop s'en écarter, de ne pas trop s'en approcher non plus,où se situe alors la norme de la norme pour être en plein dedans ? Into ?
Il ne faut donc s'effrayer de rien, pas plus des fautes d'ortographes que de ses kilos en trop, pour soit disant déculpabiliser les femmes, je ne sais plus quelle actrice posait nue et déclarait avoir de la cellulite, un corps disgracieux qu'elle n'aimait pas !
Nous voilà rassurés !
Elle se disait alors comne tout le monde, pas différente des autres, indifférenciée en quelque sorte, perdue dans la masse, l'indifférenciation.

Je me souviens d'un temps où les parents sachant que leurs rejetons n'étaient ni ne seraient jamais parfaits mettaient un point d'honneur à leur transmettre quelques valeurs fondamentales pour être polis, bien élevés, être à l'aise en société : Se tenir convenablement, manger selon des conventions "normées"... Les régles élémentaires de politesse, le savoir vivre qui aujourdh'ui n'existe plus que sous l'appelation métaphorique et fallacieuse de "compétence sociale", ou mieux encore "habiltés sociales"
Certains thérapeutes font même payer des honoraires très élevés pour apprendre à des personnes qui en sont dénuées les manières et les attitudes à adopter pour paraitre civilisés !
Curieuse société me direz vous ?
Alors ? La norme ?

Ne pas savoir se tenir à table, ne pas se lever pour laisser sa place à une personne qui en a besoin, passer devant la file d'attente, insulter la personne qui vous fait une remarque.... Tout le monde le fait, c'est comme ça maintenant ! Il faut s'y faire !
"Ce sont de "petites incivilités sociales pas bien méchantes... Ce sont des sauvageons, nous avons tous été jeunes... etc.."
Il faut être tolérant, sous entendu laissons faire, ne disons rien, puisque tout le monde le fait ! Mais ?
Une litanie que nous entendons tous et qui finit comme tout disque rayé à nous lasser, au moins à lasser certains qui eux, à très juste titre, considérent que ce ne sont pas des incivilités, mais des manques certains, de sérieux manques je dirai !
Tout le monde.. Ainsi on ne met plus la barre haute, on la descend, on tend non plus vers le meilleur, mais plutôt vers la médiocrité, celle ci semble plus accessible, donc plus rassurante...
Les ragots des stars du show biz et de la politique font le bonheur d'un certain public qui voit qu'ils sont comme eux, qu'ils se chamaillent aussi, se trompent, prennent des kilos, grillent des feux rouges,conduisent en état d'ivresse... Tirant vers le bas l'image plutôt que vers le haut !
Le processus identificatoire en prend un sacré coup du même coup...

Se laisser aller à ses pulsions, sans retenue, oublier, s'oublier, en actes, en paroles...
Agir, ne pas réflêchir, oublier que les actes et les mots peuvent avoir des conséquences, blesser l'autre
L'autre ?
Mais quel autre ? Où est-il ? Celui là est au mieux l'enfer au pire il n'existe pas.
Car chacun de ceux là se croient seuls, la rue, le monde leur appartient, ils l'occupent sans se soucier de l'autre possible occupant lui aussi, ils sont seuls lorsque dans le métro ils hurlent dans leur portable, tondent leur pelouse, taillent leur haie, roulent à toute vitesse, fument dans les lieux interdits.
Interdits.. Quid de ce mot ?
C'est aussi là que ça coince, interdits, ceux là mêmes qui jamais n'ont été posés, ni par des parents défaillants pas plus que par une société trop indulgente qui a défaut ou par peur de condamner excuse et pardonne avant même d'avoir fait le bilan, avant même d'avoir expliqué et fait prendre conscience.
Conscience : Encore un de ces mots qui coince..

Alors tout le monde ? Faire comme tout le monde signifie t-il : ne pas avoir de retenue, manquer d'éducation, ne pas réfléchir, faire ce qui nous passe par la tête, satisfaire immédiatiement toute pulsion au mépris de l'autre, vivre pour vivre l'instant présent, ne pas savoir différer ni besoin ni envie, en plus savoir se situer dans le désir, ne pas savoir remettre à demain, ne pas savoir attendre, ne pas prendre conscience de la valeur des choses, de la vie,de sa vie et de celle des autrre
Est-ce alors réélement exister ? Etre dans le lien social ?

La perfection existe peut-être ! Du moins existe l'idée qu'on s'en fait, l'atteindre peut représenter l'inaccessible quête, mais la Quête ! Elle est possible, partir à la rencontre de l'autre, mais de ce je qui est aussi un autre, à l'intérieur de soi, ar si on ne respecte pas les autres, comment peut-on avoir du respect pour cet autre qui est soi ?
Tendre vers... Essayer de.. Améliorer... Faire encore mieux...?
Ne pas être comme tout le monde alors, s'en distinguer, être différent, singulier et unique, cultiver cette singularité là qui fait que chaque sujet est un, et non pas une partie d'une masse où tout est indifférencié, où tout se ressemble, ou le sujet n'a pas de place...
Etre un sujet avec ses qualités, son identité, ce "petit quelque chose" qui fait qu'on le reconnait, cette particularité là... Qui fait que Je s'il est un autre, est aussi un Je différent d'un autre Je
Un sujet qui a enfin pu émerger du Chaos !

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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