Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 26 mars 2012

Histoire de...

Il ne doit pas avoir bien loin de 18 ans, peut-être plus, peut-être moins, je n'en sais rien
Il est tout seul, un peu isolé au sein du groupe, au fond, tout au fond.
Il ne participe pas, ou peu, pourtant il semble plein de bonne volonté
Il ne parle pas, ne chahute pas, il écoute
Rien, rien ne se passe, pourtant
Alors je m'avance, je lui parle, je lui demande...
Il me regarde longtemps, presque fixement et timidement, gentiment me dit:
"Je ne sais pas comment cela se dit"
"Montrez moi"
Il me désigne le sol
Alors je lui dis les mots qui peuvent désigner ce qu'il me montre, les écris au tableau noir,
Je dis, j'écris, je désigne, et je lui fait faire de même

Puis plus tard, lorsque le groupe est parti, il vient me voir, ne dit rien, je range mes affaires, lentement, je ne suis pas pressée...
Je lui demande de me dire s'il veut bien comment c'était à l'école, avant de venir ici, dans ce centre de formation
Il retient des larmes... N'a pas tous les mots, pour dire, pour les mettre sur sa douleur, profonde, terrible
Il me regarde et je l'aide, à dire
Il me dit qu'il est allé au collège, jusqu'en 4°
Je lui demande comment il a fait, pour arriver jusque là
Il me décrit son parcours du combattant, parcours d'un misérable soldat vaincu avant même d'avoir livré sa première bataille
Il n'a jamais rien compris, à ce qu'on lui demandait, ce qu'on lui disait, ce qu'on attendait de lui
Alors il était envoyé au fond de la classe
Les enseignants le tolérait car il était gentil..
Il peine pour lire, pour écrire, pour faire ce qu'il faut
"Pour avoir ce foutu CAP de peintre, il faut que j'y arrive..."
Peintre ça lui plait, il aime ça, d'ailleurs pour la première fois de sa vie, à l'école, ici dans le centre, on est content de lui, le moniteur lui dit qu'il fait du bon travail, qu'il est soigneux etc..
Et il envisage son avenir, car enfin, il y a quelque part où il n'est pas "nul" , mais reconnu

Il semble soulagé, content, me demande si je vais l'aider, si on va l'aider. Je lui explique que je ne peux pas le faire seule, qu'il lui faut rencontrer d'autres gens, une orthophoniste par ex, des enseignants spécialisés dans l'apprentissage de l'écriture et la lecture pour les adultes.. Il prend peur, me dit que c'est pour "les gogols" ou les "manouches"....Il faut encore parlementer...Expliquer, rassurer

Le début d'un long chemin, très long chemin.......

Je range mes affaires, sors pour prendre mon bus, je chemine et m'interroge... Comment a t-il pu arriver jusqu'en 4° ?
Comment a t-il fait tout au long de son parcours scolaire, depuis le CP, comment a t-il fait avec tous ces manques, ces lacunes, que rien ni personne ne sont venus combler, n'ont vu, n'ont repéré
Combien il a pu souffrir, en silence, sans jamais se plaindre, transparent, pour passer entre les mailles de ces filets. Tranquille ? Gentil ! Combien douloureuse a du être la souffrance de ce petit garçon.
Souffrance, douleur, injustice..
Qu'on fait les enseignants ? Les parents ? Personne ne s'est-il jamais posé de question ? Ne s'est demandé pourquoi il ne comprenait pas ? Pourquoi il ne lisait pas couramment ? Pourquoi et pourquoi et pourquoi ?

* Cette histoire est malheureusement réelle, c'en est une parmi tant d'autres !


Brigitte Dusch, psychanalyste

samedi 24 mars 2012

Ateliers d'écriture

J'ai le plaisir de vous présenter mon site "les ateliers d'écriture"

En présentiel ou en ligne, en formule découverte ou sous forme d'abonnement, en groupe ou individuel Pour vous permettre de mettre des mots sur ce que vous souhaitez mettre en mots !

Bienvenue !

 N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez davantage d'informations.

http://ateliers-dusch.blogspot.fr/

jeudi 22 mars 2012

En partage.

Je souhaite partager un lien ici, donner la parole à un de mes amis Jonathan ALEKSANDROWICZ qui a mis en mots et mis des mots sur sa douleur. Notre douleur.
Je n'ajouterai rien, lisez tout simplement.

Merci de votre attention.



http://www.jewpop.com/homepage-mise-en-avant/je-suis-un-corps-de-vie-pas-un-symbole/

mardi 20 mars 2012

Indignation ?

Il est à la mode de s'indigner, le mot est devenu tendance. On s'indigne pour un rien, pour tout et n'importe quoi. Encore une fois, un mot comme tant d'autres galvaudé et repris au coeur d'une fureur médiatique et politique la plupart du temps !
Parfois ce mot semble pourtant bien léger, il ne fait pas le poids face à la tragédie, face à la démesure que la barbarie des temps modernes et civilisés suscitent !
Indignation ne pèse vraiment pas lourd dans ces cas là.
Mais la véritable question est de savoir pourquoi il est nécessaire d'attendre des situations extrêmes, tragiques et terribles pour susciter cette émotion.
Car on ne s'indigne pas avant, on n'écoute pas et on ne voit pas les signes avant coureurs des drames, des révoltes, des révolutions, des tragédies.
L'homme ne me semble pas civilisé, il ne me semble pas être advenu vraiment à l'Humanité. Cette quête est longue et singulière, il semble que pour quelques uns d'entre nous elle ne soit pas possible.
Il suffit de lire les journaux, d'écouter les informations, de regarder les émissions, films, séries proposées. Il s'agit avant tout de faire de l'audience et pour cela, les chaines et les unes des magazines n'hésitent pas à offrir en pature du sensationnel avec ce qui se vend : la mort et le sexe
Eros et Thanatos encore, couple de vie et de mort, inséparables ! Infernal !

Il faut de la violence, du sang, des trahisons, du grand frisson, montrer à voir des cadavres, disséqués, autopsiés, et si la fiction ne suffit pas, il reste en magasin le plus sordide d'entre tous, les affaires criminelles monstrueuses passées au peigne fin pour donner le grand frisson au citoyen lambda bien au chaud dans son fauteuil :
Alors quid vraiment de la mort ?
"dis maman il est mort pour de vrai le gladiateur" demanda alors un enfant lors d'un spectacle au Puy du Fou ?
Meurt-on pour de vrai ou pour de faux ? En revient-on ? Ou fait-on semblant ?

A trop montrer à voir et à entendre l'horreur on la banalise ! On ne sait plus vraiment bien faire la différence entre le réel et la fiction, la guerre en Syrie ou les "Têtes brulées" ?
Il faut montrer des images chocs ! En direct, les spectateurs assistent de leur salons aux évènements tragiques et aux guerres qui se passent chaque jour, dans l'indifférence générale aux quatre coins du monde ! Et puis ? Ca n'arrive qu'aux autres !
La guerre en France est un bien lointain souvenir ! Il reste quelques témoignages encore ! Et puis finalement...
La guerre pourtant est là, toujours, larvée bien au chaud elle aussi, telle le serpent qui n'attend qu'un tout petit peu de chaleur pour se dresser et mordre !
Nous le voyons ! Mais ça ne concerne que quelques uns ..
Erreur, non, nous sommes tous concernés et il convient d'arrêter de se voiler la face, de ne pas vouloir voir où le silence et le déni nous mènent, à grande vitesse.

Le drame de Toulouse en est un exemple ! Il touche une communauté spécifique, qui depuis des siècles, que dis-je depuis l'histoire du monde paie un lourd tribu ! Mais qui malgré tout est toujours debout ! Ni la haine ni Auschwitz n'en sont venus à bout ! Et pourtant le désir de mort à son égard est fort, tenace et ancré dans bien des esprits !
Il suffit d'ouvrir les livres d'histoire, de s'arrêter sur la propagande contre ce peuple à qui on reproche d'être "élu", de voir ces immondes affiches et de lire ces infâmes torchons. Il suffit de regarder un peu de près aujourd'hui, d'entendre ces appels à la haine et au boycott des produits d'un pays qui ne demande qu'à vivre !
Alors pourquoi ? Pourquoi cette haine là justement ?
Je n'ai pas vraiment de réponse, de réponses peut-être... Celles ci sont singulières, elles trouvent origine dans le plus sombre de chacun... A ce chacun là de se demander pourquoi, s'il peut, s'il le veut, ce dont je ne suis pas certaine.
Haïr l'autre, permet peut-être d'accepter de se détester soi même, cela parait infiniment plus simple ! Et pourtant.
Dans les camps de la mort, les SS décidaient de qui devaient vivre ou pas, en sommes nous encore là ? Il semble en effet que oui ! D'une manière plus perverse, car elle s'affirme sous des moyens plus pernicieux. Il y a les victimes et les oppresseurs infâmes... Et il est donc légitime qu'ils paient !
Voilà ce que j'entends ! Et c'est plus que consternant !
Combien de Toulouse seront nécessaires pour ouvrir les yeux ? Pour faire cesser cette haine de l'autre ?
Une minute de silence suffit-elle dites moi à ouvrir les consciences ? A responsabiliser des fous qui ont soif du sang de l'autre
Alors on s'indigne encore ! S'indigner ! Non ce n'est pas suffisant, c'en est même presque grotesque, car cette haine là ne peut être tolérée et encore moins acceptée
Brigitte Dusch psychanalyste, historienne

lundi 19 mars 2012

Toulouse 19 mars

Il n'est pas vraiment dans mes habitudes de parler à chaud de l'actualité, sauf dans certaines occasions, mes lecteurs le savent !

Ce matin en ouvrant mon ordinateur je découvre l'horreur, l'indicible, l'innommable, l'impensable !
Une école juive a été la cible d'un tueur ! 4 enfants sont morts dans des circonstances épouvantables, indignes et impensables dans un monde civilisé qui plus est est en paix !
4 enfants et un professeur, une école, un lieu où se rendent chaque matin nos enfants, pour étudier et apprendre les valeurs de l'humanité, tisser le lien social !
Comment peut-on imaginer ça ?
En en rien de temps, en quelques seconde le monde a basculé vers l'in humanité, l'horreur ! L'homme s'est mué en monstre !

Tout le monde s'indigne ! Est-ce suffisant ? Il n'y a rien à dire, rien à disserter, rien à analyser, il n'y a que des faits ignobles ! Des faits qui malheureusement se multiplient dans l'indifférence générale, on s'émeut sur le coup, et puis on oublie, parfois les autorités réclament des devoirs de mémoire !
Pour quoi faire ? Quand on voit le résultat !
On attise sans cesse la haine en opposant les hommes, en dressant les unes contre les autres les communautés ! Puis un beau matin on se retrouve face à l'impensé !

La haine ne mène à rien, si ce n'est au Chaos ! Est-ce cela que le monde souhaite ? Que les hommes souhaitent ?
Aujourd'hui, je suis en colère, mais je suis bouleversée, terrifiée, horrifiée par ce monde qui devient fou, je suis inquiète de voir un pays qui se délite, qui fait voler en éclat les cadres du vivre ensemble et qui n'a de démocratie que le nom !
Protège t-on les enfants, les écoles dans une vraie démocratie ? Dans le pays des Droits de l'Homme ?
Les parents doivent-ils trembler ? Prend-on les crèches, les écoles pour cible ?

Il est grand temps de prendre conscience et acte des faits qui sont posés, mis en scène, de ces passages à l'acte criminels visant une communauté haïe depuis tant et tant d'années qu'il est impossible de les compter !
Dans un article Michel Garotté fait le sinistre bilan de ces trente dernières années où la communauté juive de France fait l'objet d'actes de terrorisme !
Non, il n'y a rien à dire, il ne nous reste plus qu'à tirer les conclusions une fois de plus que l'homme agi par la haine ne peut rien faire de bon, il ne peut que détruire ! Pourtant il semble que ce message ne soit ni relayé ni entendu !
4 enfants sont morts ce matin, un adulte aussi, un adolescent de 17 ans lutte contre la mort ! Victimes innocentes de la barbarie, de la haine et de l'intolérance !
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

http://www.dreuz.info/2012/03/communaute-juive-de-france-cible-depuis-30-ans-et-plus/#comment-36649

dimanche 11 mars 2012

Le dire

Ce matin un de mes amis interne en psychiatrie m'adresse un dossier avec un petit mot "... Peux tu si tu as le temps me traduire ça :)  parce que ...je me noie"

Je m'attends donc à devoir traduire quelques pages écrites dans une langue .. étrangère !
J'ouvre le dossier joint et oh surprise !
C'est écrit...En français !

Alors je me plonge dans le document et dés la première ligne, la première phrase je comprends la difficulté de mon ami, non familiarisé avec le jargon jargonnant et hermétique de la psychanalyse !
En effet une traduction, que dis-je un décodage une transcription est nécessaire !
Alors je m'abîme dans cette paléographie intellectuelle qui tient plus de l'élucubration que d'un véritable exposé clinique ! Un charabia qui demande parfois une véritable analyse logique grammaticale !
Je me suis toujours demandée comment ces gens faisaient pour dire de manière si compliquée et si complexe ce qui finalement peut se dire mille fois plus aisément !
Tout un art que ce faire !
Comme si la langue ordinaire, celle de tout le monde était indigne pour rapporter les concepts de la psychanalyse. Les dires et dits de cette vieille dame !
Si je parlais ainsi à mes patients ?
Bonne question !
Car les patients, analysants, demandeurs de thérapies sont somme toute ordinaires et singuliers, ce sont des gens comme vous et moi avec ce petit plus qui change tout, cette souffrance en excès et en abîme qui leur est devenue insupportable
Ce fardeau qu'ils veulent comprendre afin de le poser, s'en débarrasser, pour reprendre le cours de leur vie,  reprendre un nouveau départ,
S'offrir en cadeau une seconde naissance...
Alors ils parlent, viennent déposer leur parole, leur souffrance, leur mal, leur peine, leur joie, leur envie, leur projet, leur désir ce qui fait le trop ou le moins dans cet espace qu'est le champ analytique, sorte de territoire singulier, cadre où s'élabore cette parole là si particulière !
Les patients demandent aussi, se questionnent et questionnent le thérapeute, ils ont besoin de comprendre et de savoir.
Il n'y a pas de toute puissance dans ce rapport là, il n'y a pas ça...
Il y a un sujet qui s'adresse à un tiers pour l'aider à mettre des mots, à mettre en mots ces maux qui ont fait symptôme.
Il y a quelques temps j'ai écris un article "hermétisme" où je m'insurgeais déjà sur ces discours codés, fermés complexes et compliqués destinés à quelques initiés. Non qu'ils soient dénués d'intérêt, loin de là, mais pourquoi les exprimer aussi curieusement, y mettre ces ingrédients d'étrangeté, pour faire d'une langue singulière une langue étrangère ?
Rien de secret, rien qu'on ne sache déjà ou presque, les Anciens ont déjà tout dit, ou presque..!
Le dire autrement alors ?
Un de mes professeurs d'université insistait sur cette écriture claire, précise, sans ambigüité, énoncé de la pensée !
"Cela doit couler, on doit vous comprendre aisément soulignait-il sinon ce n'est pas la peine !"
Et ce n'est pas toujours simple de dire et de mettre des mots sur des concepts !
Mon expérience de l'écriture le confirme. Ecrire pour être lu, mais aussi pour être compris, et compris par le plus grand nombre, par le public et non seulement par quelques uns. C'est l'objet de ce blog, lorsque je l'ai ouvert, il me semblait nécessaire de parler de la psychanalyse dans un langage accessible et clair, sans pour cela en dénaturer l'objet, le banaliser ou le désacraliser, car il n'est en rien sacré !
C'est aussi l'objet du livre "J'aime ma vie" et les retours qui m'en sont fait, confirment bien la nécessité de cette forme d'écriture là !
Dire les choses simplement n'est pas les rendre simplistes, les simplifier, mais les rendre accessibles, compréhensibles et ce n'est pas simple parfois, d'aller et venir dans les méandres obscures des concepts et pensées pour les faire résonner et raisonner !
Mes fonctions pendant des années auprès d'élèves et d'étudiants me l'ont enseigné !

La psychanalyse effraie bien souvent à juste titre ! Diabolisée elle ne fait guère d'efforts pour se présenter en toute simplicité. Il suffit d'écouter les conversations des gens "ordinaires" les plus nombreux, ne comprenant rien à rien à ces discussions 'masturbations neuronales" interminables et parfois inutiles ! Il faut assister à certains séminaires, lire quelques ouvrages, thèses universitaires publiées parfois telles quelles ! Mais pour qui ? Pour les quelques étudiants qui s'ils veulent réussir leur UV doivent passer obligatoirement par la lecture du dict et docte ouvrage !
Les seuls acheteurs peut-être ?
Leur lecture confirme bien que les enseignants de ces établissements d'enseignement supérieur sont des clones qui ne se reproduisent qu'entre eux ! Et c'est dommageable, incestuel ! Un peu de sang neuf apporterait beaucoup!
La consanguinité amène la mort du clan....
Une fois encore il s'agit de l'amère constat entre la théorie et la réalité. Théoriser est essentiel, Winnicott l'a fait à partir de sa clinique et a offert à la psychanalyse un apport inestimable !
Pourtant sa pensée est loin d'être simple sous l'apparence d'un langage "facile"
Il ne s'agit nullement d'une attaque de la psychanalyse, au contraire, mais du jargon hermétique qui sert à la transmettre. Ce n'est pas non plus l'apanage de cette seule discipline ! Malheureusement !
Combien de fois suis-je allée à la rencontre de ces professeurs, médecins pour leur demander de bien vouloir expliquer clairement à un patient perdu, abasourdi ce dont il souffrait et ce '"qu'à l'hôpital on allait lui faire".
La psychanalyse est le seul rempart, la seule force qu'il nous reste pour préserver notre singularité, celle de chaque sujet, l'empêcher de sombrer dans le chaos et la masse, l'indifférenciation, ainsi il me semble que l'enjeu est essentiel, il est de notre devoir de ne pas passer à côté si l'on veut que cette "passe" prenne ! Quand même ...

vendredi 2 mars 2012

Une belle mort ?

Une belle mort ?
Je ne sais pas si la mort est belle ou douce, je ne sais pas s'il existe une mort plus belle ou plus douce que d'autre.
Je n'en sais rien.
J'ai écris souvent à propos de la mort, celle de l'autre, d'un proche, la sienne. La mort hante les vivants puisqu'elle est la fin de la vie, sa finitude. Notre seule certitude.
Nous vivons avec, tout près parfois...Elle est notre seule compagne, la seule qui ne trahit jamais !
Mort et vie, l'une ne peut aller sans l'autre. Nous le savons, pourtant.....
Longtemps j'ai "accompagné" des personnes en fin de vie comme on dit pudiquement pour ne pas dire mourant, car" mourant" fait peur, n'est pas médicalement correct, socialement acceptable et accepté...
En fin de vie sonne mieux, résonne et raisonne mieux, peut-être ?
Je n'en suis pas certaine. En fin de vie, oui et après ?
Il n'y a pas d'après...Le seul après c'est la mort !
Historienne aussi, j'ai côtoyé la mort, au moins une certaine idée de celle ci, quand la vie servait à apprendre à mourir, à bien mourir. Pas forcément de belle mort ou de douce mort, mais de mourir en paix, l'esprit et l'âme en ordre, tenter parfois avant les derniers soupirs de demander le pardon, de ses pêchés, mauvaises actions, pour mourir enfin !
Puisque c'est comme ça !
Une de mes amies vient de perdre un être cher, elle souffre, beaucoup, sa douleur est sans nom, indicible, insupportable. De cette mort elle ne s'y attendait pas, même quand on s'y attend elle arrive toujours à nous surprendre, pour nous prendre, ou prendre ceux qu'on aime !
Car la mort prend, ravi, c'est un rapt, un ravissement définitif.
C'est toujours trop tôt, elle n'est jamais à l'heure ! Toujours en avance. D'ailleurs à quelle heure pourrait-elle être puisqu'en général nous n'avons pas rendez vous !
Il n'y a rien à dire, être là ne suffit pas, car dans ses moments là on est toujours seuls, nous sommes toujours seuls en définitive, toujours face à nous même, à notre être seul qui parfois devient insupportable.
Malgré tout on tente d'apporter de l'aide, du soutien, souvent maladroit, la souffrance de l'autre nous est intolérable, c'est humain, mais aussi elle nous renvoie à la nôtre, à notre mort aussi, alors on aimerait que cela passe, vite, toujours plus vite !
Chacun y va de son conseil, nous avons  tous perdu un proche, un être cher, un ami, nous savons, Nous connaissons ce chagrin là, en avons une expérience singulière. Singulière, et c'est justement là que ça coince
Car que savons nous de la peine de l'autre ? Rien nous n'en n'avons juste qu'une petite idée, car nous savons ce qu'est notre peine, ce que nous avons enduré là, nous, à ce moment là,
mais lui qui est autre, comment il peut vivre ça ?
Nous n'en savons rien.
Etre là, entendre peut-être et écouter sa peine et sa douleur voir couler ses larmes
Sans rien chercher à retenir ni contenir
Laisser aller peut-être ?
La mort est imprévisible elle frappe un point c'est tout !
Mais pourquoi cette mort là plutôt qu'une autre ? On se le demande toujours , il ou elle ne méritait pas de mourir comme ça.
Comme ça, de cette manière, aussi brutalement, aussi tragiquement, pas de belle mort, pas douce.
Mais comment alors ?
On imagine et met en scène ces moments funestes et la mort apparait encore plus laide, hideuse et terrifiante, car non seulement elle prend, mais elle arrache et fait mal, torture et inflige des souffrances terribles !
On préférait une belle mort, mourir en dormant, sans se réveiller, comme accepter de se laisser bander les yeux face au peleton d'exécution. Ne pas regarder la mort en face ? Ne pas lui faire face ?  Faire semblant... Semblant de ne pas la voir, de ne pas l'entendre...De ne pas l'attendre.
Se faire voler sa mort alors juste un peu ? Ne pas s'en rendre compte, bien vouloir mourir (mais comment pourrait-il en être  autrement) mais sans le savoir, sans souffrir.... Sans voir, sans sentir, sans entendre, en étant privé de ses sens.
Sensation, anesthésie ?
Qu'elle advienne là où on ne sera pas ? Là où on ne la verra pas, là où on ne l'attendrai pas, car en fait nous ne prenons pas rendez-vous, il n'y a pas vraiment de rendez-vous, insolente et impolie, elle arrive sans prévenir, ne frappe pas à la porte et s'installe pour ne jamais partir !
Mourir...Puisqu'il faut bien mourir un jour !
"Mourir avec un seul R" insistait ma mère, "car on ne meurt qu'une fois !"
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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