Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 6 mai 2011

Une bonne fessée

Une bonne fessée.

La fessée fait toujours couler beaucoup d'encre, et beaucoup de larmes...
De larmes, du découragement aussi.
La fessée et la gifle, le parent à bout, qui n'en peut plus et qui n'a plus d'autre tour dans son sac !
"Il est facile de critiquer, mais les gens qui écrivent que la fessée doit être interdite n'ont sûrement pas d'enfant ", me dit l'autre jour la caissière d'un super marché alors que nous venions d'assister à une "bonne fessée" donnée par une mère de famille exédée par les hurlements de colère de son garnement !
"Il ne faut pas non plus confondre fessée, gifle, claque avec violence, sévices ..." Me dit une amie..
Alors, les fessées, gifles, claques ne seraient pas des violences ?
Qu'est ce que la violence ?
Nous le savons tous, elle n'est pas seulement, simplement physique, les mots peuvent être violents, cruels, terribles, pire que la gifle, la claque, la fessée.
Car s'ils guerrissent, parfois, ils tuent aussi, quelque fois !
Nombre de mes patients, analysants le confient. Les mots qui tuent, qui tapent, qui cognent, qui raisonnent encore dans leur tête, leur âme !
"J'aurai préféré une paire de claques.... "
Les mots ne touchent pas le corps, mais pire ils s'attaquent sournoisement à l'esprit et blessent l'être tout entier !
Oui les mots font mal et aucune loi ne s'en soucie. Car les mots ne se voient pas, ne dérangent pas, quand l'autre, les autres ne les entendent pas, ou ne veulent pas les entendre, les mots meurtriers qui assassinent dans l'ombre, à maux couverts !
Violence physique qui dérange cet autre qui voit, qui assiste, impuissant à un spectacle qui le géne, qui le renvoie à sa propre violence, aux claques, aux fessées et aux gifles que l'enfant qu'il était a reçu sans mot dire... Sans maudire, les mots et les maux que lui infligeait l'adulte qui sévissait. Il voit aussi peut-être l'adulte qu'il est devenu corriger l'enfant qui est le sien, car il n'a d'autres moyens...
Simpliste, vrai, mais trop simple peut-être. Je fais partie de ceux qui sont persuadés qu'un enfant battu ne battra pas forcément les siens. La violence n'est pas "génétique" à ce point. Elle n'est pas héréditaire, il nous appartient de décider de nôtre destin. De se guérir du malheur pour ne pas le faire subir.
C'est vrai que le conditionnement, le vécu incite à reproduire, mais pas forcément, et heureusement.
Tous les enfants abusés sexuellement ne violeront pas leurs enfants, ni ceux des voisins....
les mots sont pervers, les claques le sont -elles moins ?
Il ne m'appartient pas de juger, et qui peut s'arroger ce droit, qui peut dire, il faut et il ne le faut pas ? Il y a quelques décennies les enseignants frappaient en toute impunité leurs élèves, sans que personne ne s'en indigne, ou s'en émeuve.... En Grande Bretagne, cela faisait partie du réglement des Institutions...
Violence familiale, violence conjugale, on en parle, on montre à voir à tous, ce que tous savent déjà.
La fessée, la gifle, la claque sont souvent la marque d'un échec, d'une "non réponse" d'une démission, d'un ras le bol ! L'expression de quelque chose en tous cas, car le parent en a assez de discuter, d'expliquer, il est aussi parfois lui même à bout, et n'envisage plus d'autres solution pour que le comportement de l'enfant, sa colère, ses cris, ses pleurs, ses demandes cessent ! Enfin !
Expression du moment. Sans violence et sans haine. Une fois pour toutes !
Un acte violent sans violence ?
Ne pas confondre en effet, cette expression, cette manière de dire stop et les sévices, les claques et les gifles qui ne sont alors que la seule, l'unique manière de dire stop ou de dialoguer, car justement il n'y a pas de dialogue, il n'y a pas de mot, les mots ne peuvent, ne savent pas être dits, alors l'acte est posé ! Seul cet acte existe, est le lien entre le parent et l'enfant, le bourreau et sa victime....
Paroles d'enfant battu qui un jour me dit "ma mère me battait, mais au moins elle s'occupait de moi à ce moment là, j'existais."
Il ne faut donc pas tout confondre, tout mélanger, faire l'amalgame et dénoncer. Trop simple, trop simpliste, trop schématique, gigantesque campagne alors vaste coup de pub !
Eternel débat de l'intervention, de l'interventionnisme de l'Autre, de la Loi dans la sphére privée, dans le domaine de l'intime où elle n'est pas invitée...
Une fois encore !
Intime et public, ce qui se montre ou pas, ce qui se voit ou pas, ce qui se tolère ou pas. Mais qui ? Qui décide de quoi ,
Certes, il existe un manque, que dis-je un gouffre, tellement la carence en matière éducative est immense. Cette question là, n'est jamais posée. On demande à l'instit, puis au prof de combler ce manque, de donner à l'enfant ce que le parent défaillant n'a pas su inculquer. Puis on demande au psy de venir suppléer, puis on demande à la loi...Surveiller et punir, car il n'y a plus le choix !
Combler ce manque, qui lorsqu'il s'exprime avec force se voit colmater par une gifle, une claque ou une fessée.
Plus en amont peut-être. Regarder ce qui nous est montré à voir. L'absence et le manque d'habileté, de compétence sociale, d'éducation et de politesse pour parler plus simplement. Celle là qui fait que la claque, la fessée ou la gifle, semblent moins nécessaires.
Une question qui relève du domaine de l'intime, mais que la sphère publique n'a cessé de casser, de détruire en montrant à voir que tout était possible et montrable, en faisant l'éloge, que dis je l'apologie de la violence, de l'impudence, de l'impertinence, de l'arrogance, de l'agressivité. En cassant les cadres, en faisant voler en éclat les limites de la décence, de la politesse, du vivre ensemble, arguant que "ces choses là" ultime héritage que les générations se doivent de transmettre ne sont que des valeurs "bourgeoises et ringardes" dont il faut se défaire pour être fashion, it, tendance et, mais ils ne le disent pas "mal dans sa peau"
C'est de ce côté là, qu'il faut donner je crois "une bonne fessée"
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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