Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 29 novembre 2011

Voir en miroir

Voir en miroir...
Se voir ? Et que voir ?

Je vous propose quelques vers, ceux d'un poète, la présence de l'absence...

"Quand nul ne la regarde
La mer n'est plus la mer
Elle est ce que nous sommes
Lorsque nul ne nous voit"

J Supervielle

jeudi 24 novembre 2011

Poésie

L'art de mettre les mots, l'art des mots...
Dire autrement, mais dire...
L'art? La poésie est-elle art ?
Une étrange parole qui habite l'espace, l'espace du silence
...Une étrange parole qui envoûte le silence
Etrange et singulier, étrange et pourtant familier
Une parole qui s'inscrit dans notre silence...
Création !
La poésie est au coeur de l'art, au coeur de l'homme, au coeur de son humanité, au coeur de la pensée
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vendredi 18 novembre 2011

Tirer leçon

Tirer leçon

Je lisais la semaine dernière un article qui posait la question de savoir si tel représentant d'un peuple tirerait la leçon d'un événement particulier...
j'ai lu attentivement son énonciation, il ne proposait aucune réponse, il se demandait simplement...Si
Alors, à mon tour je me suis demandée ce que "tirer leçon" veut dire ?
Quel sens cela a t-il ? Est ce nécessaire de prendre leçon d'un fait, d'un événement, d'une situation...
D'en apprendre quelque chose pour soi, pour l'avenir.. D'apprendre !
Apprendre !
C'est ce mot qui importe...
Apprendre suppose un souhait, une motivation, une reconnaissance, celle de ne pas savoir, de ne pas tout savoir, de remettre en cause, en question son propre savoir, de le confronter au savoir de l'autre...
l'autre ! Encore lui !
Il est décidément partout cet autre !!!!
Le savoir de l'autre...
Admettre déjà l'autre, et dans la situation dont il était question, c'était bien de cet autre là, nié, gommé, haï, détesté, tué, annulé dont il était question !
Mais ne nous égarons pas encore que....
L'autre, quoi qu'on fasse est là, existe ! et c'est tant mieux. L'autre est celui qui fait de l'autre un sujet social et ainsi de suite; Se crée le lien social, la société, le monde... La vie
Les uns et les autres. Nous sommes tous l'autre de l'autre, l'autre de quelqu'un.
Admettre cela parait simpliste, simple et pourtant, c'est bien là où ça coince, vraiment, car penser à l'autre et surtout penser l'autre ne va pas de soi... Sinon ce serait en effet simplissime !
Penser l'autre, son existence, sa différence et sa singularité, nous en avons déjà parlé
Nous vivons entourés d'autres, nous en sommes les hôtes, en les recevant et en les visitant.
Maintenant que cet autre, fait partie de notre étant, et de notre pensée, il faut accepter son savoir, son autre savoir, son autre discours qui nous est donné à entendre, qu'il nous donne à entendre
Une histoire de communication ? Simplissime alors !
Nous savons tous que non, ces histoires là sont tordues, complexes, perverses.. parfois
Car si on entend l'autre, l'autre discours de l'autre, comment l'entend ton ?
Avec quelles oreilles ? Que mettons nous derrière ces mots, quelles intentions lui prêtons nous ? Et réciproquement !
Que veut-il de nous par ce discours
La langue de l'autre
L'autre qui prend langue, pour quoi ?
Que veut-il ? Que nous veut-il ?
C'est là que rien ne va vraiment plus, ou que ça va de travers, que les chemins de traverses s'entrecroisent et se méle
Pour entendre et comprendre il faut être deux qui parlent la même langue, qui ont les mêmes mots pour désigner les mêmes choses... Ou que l'un sait ce que l'autre veut dire avec ses mots qui n'ont pas le même sens que les siens.
Une sorte de compréhension mutuelle, la plus proche possible, la moins mauvaise possible
Le savoir de l'autre est à ce prix, et parfois hors de portée de notre portée et de la sienne...
Entendre l'autre, et remettre en question son propre savoir.
Se dire que peut-être le savoir de l'autre pose question ? Complète, affirme, infirme son propre savoir, qu'il vient s'y ajouter, que ce savoir là apporte quelque chose à notre savoir
Que le discours de l'autre apporte quelque chose à son propre discours...
Prendre langue..
Ainsi pour tirer leçon de quelque situation, de la réaction de l'autre, s'il faut le reconnaitre, s'il faut entrer dans son discours, ce qui n'est pas aisé, il faut et c'est là l'essentiel faire le constat qu'on ne sait pas tout, qu'il reste quelque chose à apprendre toujours, qu'il n'y a pas de vérité, que celle ci peut se remettre en jeu...

Aussi, parfois... Qu'il faut accepter, reconnaitre, tolérer et respecter. Que l'autre peut nous enseigner, nous aider à comprendre, à grandir, à devenir...
Accepter que l'autre peut-être à l'origine, au commencement de ce processus...
C'est d'ailleurs cet autre, étrange étranger qui fait le fondement de la société, qui joue le rôle de la filiation et de la transmission.
Freud lui même ne s'y était pas trompé dans sa grande fresque mythique où il explique comment l'homme accède à l'humanité.
En posant l'Interdit.
La métaphore de l'inceste...
L'interdit de l'inceste qui empêche l'individu de s'enfermer au sein même de son propre clan, l'obligeant à aller voir 'ailleurs" au dehors de ses frontières, de s'ouvrir au monde.
Il s'agit d'une invitation à l'altérité...!
L'autre... Encore
L'autre pour...
Ainsi, tirer leçon, nous apparait bien illusoire, si ce n'est que la métaphore, encore une, de la nécessité de devoir aller vers l'autre, de sortir de sa Horde, de son monde clos.. pour fonder le lien social...
Ailleurs...
Pour simplement accéder à l'humanité. Donc de s'inscrire dans la fonction du manque, ce manque qui façonne du désir..
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dimanche 13 novembre 2011

Un jour pour se souvenir

J'ai écrit ce texte il y a plusieurs années, je l'ai mis en ligne le jour du 11 novembre sur ma page personnelle d'un réseau social. Il a suscité nombreux commentaires et multiples réflexions.
Que représente aujourd'hui le 11 novembre, pour nos enfants, pour ceux qui restent... Souvent un jour férié, pas tout à fait, les magasins, grandes surfaces sont ouvertes, les familles se promènent, font leurs courses, leur emplettes de Noël.. Déjà...
Que reste t-il alors de cette journée, de l'armistice, de la fin de la "Grande Guerre" ?
Dans les mémoires, les souvenirs.
Se souvenir, oui, mais de quoi ? De qui...
Une journée du souvenir, pour tous les soldats ? Ceux morts inutilement au nom de quoi ? Pour satisfaire toujours et encore les ambitions de quelques uns ?
Des soldats qui, il faut le souligner continuent de tomber au champ de l'horreur alors que notre pays n'est pas en guerre !
Mourir ! La mort d'un soldat compte t-elle ?
La mort d'une génération d'homme de chaque côté du Rhin a t-elle servie à quelque chose, l'homme est-il devenu plus sage ?
Nous avons tous la réponse singulière  à cette épineuse question. Qui suscite encore et encore de multiples questions...
La guerre ? La paix.
Mais pas l'oubli, la perte de la mémoire et du souvenir
.


11 novembre


C'est demain !
Je me demandais ce matin quel symbole pouvait encore représenter cette journée
Pour reprendre les termes des lycéens et collégiens : l'armistice de la guerre 14-18 et une journée d'école en moins !
Mais que représente justement cette journée fériée ?
Que veut-on commémorer, puisque ce mot est à la mode.La mémoire..
Dans ce cas tout ou presque serait à commémorer, et il y en a tant. Des grands événements, des grandes dates, à se souvenir, mais qu'on aimerait peut-être oublier. Car il n'y a pas toujours de quoi être fier, loin de là.
L'histoire de ce pays, n'est pas un long fleuve tranquille, elle ne permet à quiconque de donner des leçons...
Mais revenons à ce 11 novembre. Sans poilus.. Le dernier est mort l'an passé !
Il n'y a plus de témoin. Plus personne pour dire et raconter, à quel point ces massacres, ces boucheries ont été stupides et inutiles.
Cette guerre fut meutrière, nul besoin de le rappeler. je me souviens de ces cérémonies lorsque j'étais enfant, dans mon petit village des Ardennes, nous étions tous, sages écoliers devant le Monument aux morts, avec notre institutrice, je lisais la liste des noms sur cette sinistre bâtisse : Il y avait tous ceux de mes camarades de classe. Chaque famille avait payé son tribu, un fils, un mari, un oncle, un père, un frère...Sans compter les ravages, les maisons brulées, les terres dévastés, la maladie, la faim, les violences.
Comme s'il fallait offrir des hommes, pour tuer d'autres hommes afin de satisfaire la folie d'autres hommes !
Lourd tribu pour un inutile sacrifice !
Le dieu de la Guerre n'est pas apaisé pour autant, car il recommence à réclamer, encore et encore, sous d'autres formes. Sans rien comprendre, sans tirer de leçon, d'expérience de ses pères, et pairs.
A quoi bon commémorer alors ?
Se souvenir pour recommencer pire encore ?
Serait-ce alors le symbole de la violence, de la folie et de la barbarie des hommes ?

samedi 5 novembre 2011

Rencontre ?

La rencontre de l'autre ?
Comment rencontrer l'autre, aller au devant de cet autre là, si justement cet autre, il ne nous voit pas !
Une rencontre suppose d'être deux au moins....
Aller au devant, accueillir, aller vers..

Il y a me semble t-il des rencontres impossibles ou qui se passent mal, qui ne se passent pas bien du tout !
Pourquoi ? Mais pourquoi ces être là, ces autres là n'arrivent-ils pas à se rencontrer, à se dire, à échanger, à partager, à être deux, au moins....

Aller à la rencontre, aller, marque le mouvement, quitter, renoncer à, pour aller vers
Quitter, laisser.. Tendre vers cet autre, qui se découvre aussi être, un être étant.
Etre un inconnu, un être étrange, un être étranger.

Ne plus être dans la position statique, dans l'attente, spectateur, mais devenir acteur, poser cet acte là, décider de ..

C'est essentiel de comprendre çà, de voir, de sentir ce mouvement là, à l'origine du désir, de la volonté de la rencontre.
De percevoir ce rythme.
Ce balancement...

Mais.... ?

Encore faut-il que cette volonté soit réciproque, que l'autre en question ait lui aussi ce désir, cette volonté, cette envie
Oui, dans cette histoire il faut être deux !
Il faut aussi accepter que cet autre, là, pas si loin, en face de, près de, est différent, savoir et accepter qu'il est singulier, qu' il ne parle pas toujours le même langage, la même langue.

La différence ! Et/est de taille parfois !
Admettre l'autre dans sa singularité, ans sa dimension autre : ne pas la nier, la dénier, la critiquer, la maudire, la haïr !

Ne pas vouloir effacer cet autre là en le privant de ce qui fait sa différence, son altérité, ne pas vouloir qu'il soit autrement qu'il est.
Etant donné que la différence est autre, et effraie...
Nier est infiniment aisé et peut être confortable, rassurant aussi
Mais cet autre, dont certains disent que c'est l'enfer, est là...
L'ignorer ne peut durer

Mais voilà ! Accueillir ne signifie pas non plus tout permettre, renoncer à tout, afin de satisfaire cet autre, pour qu'il se sente chez lui dans cet ailleurs !

Un ailleurs inconnu, accueillant certes, mais pas tout !

Pas tout ! C'est justement sur ce Pas tout que la rencontre coince, cloche !
Car souvent il faut tout, à l'un et à l'autre.
Que l'ici devienne l'ailleurs, que l'ici se superpose, puis s'efface pour devenir et être, naitre et n'être plus que l'ailleurs...

Cet autre qui demande à être accueilli exige aussi parfois de son hôte qu'il renonce à sa singularité !
Alors ça grince !

Offrir l'hospitalité ne veut pas dire renoncer à sa propre langue, à sa propre essence, cela témoigne d'une ouverture, d'une générosité aussi parfois, d'intelligence toujours !
Les rencontres sont le fondement de toute société, de tout lien social

Accepter cette hospitalité là à aussi un sens... C'est aller vers l'autre, prendre ou saisir la main tendue...
Offrir en partage et en retour !
Comprendre et partager, et ne pas imposer.
Il y a des rencontres impossibles tout simplement parce que l'un refuse de voir l'autre, de le reconnaitre et de l'accepter
Parce que l'un des deux veut tout le gâteau, ne rien partager et ne veut même pas laisser de miettes
Il est dans la haine de l'autre en qui il voit son double mortifère ! L'autre devient le réceptacle de sa haine, de sa propre souffrance qu'il ne peut évacuer autrement !
L'autre n'existe pas en tant que tel ! Il n'est qu'en n'étant cela....
Et rien ne va plus !
Puisqu'on veut bien être accueilli, sans vouloir de l'autre...
en tant qu'autre. Singulier, sujet.
En tant qu'alter égo.
L'autre alors n'a pas de sens, on lui a dénié jusqu'à son existence, son essence. Autre devient synonyme de vide, et non plus de vie, un vide qu'il faut remplir de soi...
C'est une notion qu'il ne peut ni symboliser, ni conceptualiser ! Et encore moins élaborer !
Cet autre, dans le déni n'envisage pas pour aller au devant de celui qui lui tend la main d'apprendre ne serait-ce que les rudiments de sa langue, de son histoire afin de le comprendre ! De le respecter ! Et de le reconnaitre !

Car c'est bien de reconnaissance qu'il sagit !


De connaissance, de soi, d'acceptation de soir aussi, d'abord afin de faire le pas..
D'avancer pour aller vers cet autre qui tend la main...

Il reste pour certains un long chemin à faire....
Un très long chemin...
Un impossible chemin peut-être ?
Une impossible rencontre Alors !


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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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