Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 28 mars 2011

Frustration

Frustration...

Celle ressentie en fin de séance.
Cet instant où la séance est terminée
Et pourtant....
C'est à cet instant là, que tout revient en mémoire
Ces quelques mots, cette anecdote, cette histoire, cet événement...
Qui pourtant étaient là
Avant !
Ce rêve
Ces "tout" dont on voulait parler, évoquer, lier, délier, nouer, renouer, dénouer, laisser soit disant ad venir en séance
Et pourtant
Rien
Oubli ?
Frustration...
Tout revient alors à ce moment, ultime moment !
End game...

C'est fini, pour aujourd'hui, pour la séance, il faudra attendre la prochaine séance et c'est là, maintenant, ici, pourtant qu'il voudrait dire, qu'il voudrait évoquer tout ça...
Parce que c'est important, qu'il est venu pour ça
C'est ce qu'il croit !
Alors...
Le patient, le sujet, l'analysant reste avec ses mots, son rêve, ce qu'il avait apporté et ce qu'il n'a pas donné, offert, dit, laisser, laisser aller, laisser ad venir..
Qu'il a oublié.....
Il reste avec ce trop, qu'il n'a pu déverser, se séparer, laisser, déposer....
Il repart avec ce trop qui comble le manque, qui pourtant est en trop, mais qui cependant s'est inscrit en moins... Dans la séance !
Il en ressent un malaise, un mal aise, un mal être, une sorte d'inconfort qui le géne, qui le met en colère...
Une insatisfaction, une déception, une incompréhension, un sentiment d'injustice..
Frustration ?
Frustration de ne pouvoir dire ce qui pourtant était important, essentiel.... Croit-il, pense t-il, regrette t-il...
Pourtant, la porte va se réfermer, l'analysant, le patient, le sujet tente encore, tente de prendre un peu de ce temps qui n'est plus, qui ne lui est plus consacré....
Il n'a plus le temps, le temps est passé...
Frustration ?
Ce moment qui n'est plus le moment, qui n'appartient plus à l'espace de paroles, de mise en mots... Ce moment loué au thérapeute, à l'analyste pour comprendre....
C'est là, justement, là, à ce moment là que ce qu'on voulait dire, qu'on a oublié, laissé, oublié revient.
Revient au fil de la mémoire...
Pourquoi seulement maintenant ?

"Ca y est je me souviens maintenant de ce que je voulais vous dire..."
"Aurevoir à la semaine prochaine"
Frustration

lundi 21 mars 2011

La guerre, les rites.

http://www.slate.fr/story/30479/mutilation-cruauté-guerre

Un lien vers un article traitant d'un sujet souvent passé sous silence....
La guerre !
On en parle beaucoup, on la voit partout !
La guerre !
Nous en avons tous une représentation singulière, elle évoque, le passé, le présent et malheureusement le futur.
La guerre !
Bombardements, populations massacrées, atrocités, viols, assassinats, massacres...
Une longue liste qui n'appartient pas au passé...
Puis la guerre !
Les actes posés. Des partiques déconcertantes, singulières...
Violence ? Cruauté ?


Cet article a le mérite d'exposer d'une manière claire ce qui ne se dit pas, mais qui est, qui fait partie du registre de la guerre, non de l'imaginaire, même si ces rites ont aussi une valeur symbolique et s'imposent dans le réel.


Une étude fine, anthropologique et historique d'uen grande valeur

vendredi 4 mars 2011

Morte un petit peu ?

Morte un petit peu...
Je suis un peu morte, me dit une analysante.
Comment être morte seulement un petit peu ?
Je me souviens de mes cours et séminaires de psychiatrie où l'on nous assénait "mort c'est comme être enceinte, on l'est ou pas".
Pourtant....
Je suis morte un petit peu, je suis un peu morte !
Un petit peu. Je sais que je suis vivante, mais quelque chose est mort, il y a quelque chose qui n'est plus vivant, qui ne vit plus, qui s'est éteint, qui ne s'allume plus...
Et je vis...
Pourtant !
Oui, mais mort !
Mort signifie qu'il n'y a plus de vie possible, la mort n'est pas à demi. Elle met un terme définitif, pas de retour possible.
On ne revient pas de la mort….

Alors cette mort un petit peu, voudrait dire que quelque chose, un petit peu de la vie s'en est allé, complètement, définitivement, et qu'il n'y a pas de retour possible, que ce qui reste en vie, le sait, en est conscient, en souffre certainement, mais sait que sa vie se poursuit et se poursuivra amputé de la part de cette vie qui manque.
Vivre avec le manque...Ce manque là, d'une partie de soi d'une partie morte.
Vivre avec un manque fantôme. Le souvenir de cette partie qui n'est plus, qui ne sera plus, jamais
Alors elle vit, quand même, avec ce manque, dont elle est consciente, elle vit avec le souvenir d'une partie d'elle qui l'a quitté définitivement.
Amputé d'une partie de soi même ? La vie est-elle possible ?
La reconstruction l'est elle aussi ? Ce membre fantôme ? Ce manque qui ne pourra plus jamais être, manque t-il jusqu'à quel point ?
La thérapie, l'analyse proposeraient alors une prothèse, une illusion, un accompagnement pour faire le deuil de ce manque, ou un soutien pour vivre sans.
Pour aider à vivre incomplet, avec une partie de soi nécrosée, morte, qui n'existe plus ! En sachant qu'aucune greffe n'est possible !
Que les miracles de la Science ne peuvent et ne pourront jamais rien, jamais !
Admettre alors que la science ne peut rien, admettre des limites.
Et de se demander pourquoi, une seule partie et pas le tout, pourquoi il reste quelque choses qui maintient en vie ?
Un vide alors où vient se loger la mort : Ce « petit peu de mort »
Ce « un peu » qui se glisse dans la faille, qui comble le manque !
Le manque de mort, de manque de vie, un peu, juste un peu pour ne pas être mort complètement, juste un peu pour ne pas être en vie complètement
C’est cette complétude alors qui ne tient pas, qui est, ou qui est devenue insupportable et intenable ?
Il faut pour continuer la route être déjà de l’autre côté, un « pied dans la tombe » juste aussi pour éviter de ne trop se mouiller.
Se mettre à l’abri de la vie en se mettant un peu du côté de la mort, endroit inaccessible aux autres qui nous terrifient peut-être.
Asile sûr, abri, repli défensif…. Défense !
Défense de vivre complètement, en vie !
La mort protégerait alors contre cette crainte terrible d’être livrée à une vie qui n’a pas de sens vraiment, une vie dont le sujet ne veut pas vraiment, dont il ne sait quoi faire, qui l’encombre, mais dont il ne veut se défaire complètement.
C’est ce complètement qui coince, trop ! Pas d’investissement total dans ce monde où peut-être le sujet n’a pas de place, ne veut s’en donner, et se donner seulement l’illusion qu’il est un peu mort, pour survivre à demi dans le monde des vivants terrifiant
Ce monde obscur, ce monde des ténèbres le rassure alors, intouchable il devient, extra ordinaire aussi ! Il ne peut alors se mettre dans le coup ! Reste sur ses arrières. En arrière toute au cas où !
Au cas où ! Car ce monde, ce monde des vivants est dangereux, et il ne peut y être, y vivre tout entier !
Alors il est un peu mort… Parfois il aimerait l’être complètement, parfois il voudrait être vivant !
Il ne sait, alors dans un ultime effort, il se traine jusqu’au divan de l’analyste pensant qu’il l’aidera à vivre, ou à mourir…. Car il ne sait où se loge son désir ? Il ne sait le désir ?
Désir d’en finir ? D’en commencer ?
Désir d’En Vie ?
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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