Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 2 juin 2009

Gourou

On nous parle beaucoup des sectes, de ces relations perverses et toxiques qu'elles génèrent auprés des personnes qui les rejoignent
Personnes et personnalités fragiles, en souffrance, en recherche bien souvent, d'elles mêmes ou d'un ailleurs plus aimant, compréhensifs
En demande d'un autre plus tolérant, plus apte, plus proche...
En demande, en souffrance, en quête, en recherche...
Des questions, beaucoup, trop parfois et un désir de trouver des explications, des réponses...
Un lieu plus accueillant, un autre autre !

Il en est parfois de même avec les thérapies
Malheureusement !
Et je le déplore....Vraiment !

En exemple les plaintes, les questionnements que j'entends souvent, trop souvent à ce sujet, de patientes, surtout des femmes, seraient-elles alors plus vulnérables ?
Malheureusement, et je le déplore, il en va ainsi de la psychanalyse !
Débordement ? Absence de cadre ? Tout et n'importe quoi ? Au nom du tout, de l'autorisation de faire, de soi-même
Et l'analyste de justifier toujours... Son comportement, ses demandes d'argent, de temps, de rendez vous quasi quotidien pour "mener à bien la cure"...
De justifier, de dire ou pire laisser croire qu'il en va de la cure, de l'avenir du sujet qui se confie, en toute confiance, qui place sa confiance, qui demande de l'aide, qui espère de l'aide, une écoute, bienveillante et neutre ?
Quid alors de la bienveillance ou de la neutralité ?
Ces deux paramètres essentiels à la cure, à la thérapie n'ont plus de sens ici, ils sont oubliés, gommés, zappés, avalés, engloutis, au nom de je ne sais quel "bien pour vous"
Lacan parlait d'analysant, pour bien souligner le rôle actif du sujet en demande...
Quid de l'analysant dans de tels cas ?
Une patiente s'interroge sur les sommes demandées par son analyste "je n'en peux plus de payer, mon compte sera bientôt à découvert... Elle ne veut rien entendre, si je l'appelle, le moindre texto m'est facturé... Sinon elle me met dehors !!!!"
Que penser d'un tel comportement d'un tiers que je n'oserai qualifier d'analyste ?

Le sujet en souffrance peut-il en souffrir davantage ?
La thérapie est une démarche, un engagement personnel, un sujet fait d'un autre, un tiers qui dispose d'un statut, de connaissances, de compétences, d'aptitudes à conceptualiser un problème une situation qui fait souffance un thérapeute, un analyste.
Il en attend quelque chose, une rencontre qui se doit de ne pas être ratée, pour qu'il se passe justement quelque choses
Ce quelque chose, que lui seul ne peut mettre à jour, élaborer, mettre en lien, donner du sens... Pour avancer, être mieux, vivre moins mal, à défaut de vivre bien....
Libre association ou questionnement socratique... Cette rencontre singulière, cette alliance thérapeutique, ce transfert, contre transfert est destiné à cet objectif...
En échange d'un paiement. Un contrat passé entre les parties.... Une somme discutée, arrétée lors de la première séance....
Tout doit être clair, transparent, limpide... C'est fondamental, essentiel, à la thérapie, à l'analyse. A la relation......
L'objectif du thérapeute, en tous cas le mien est d'amener le sujet à voir plus clair, à lever le rideau, le voile qui se tend, se tord devant ses yeux.... De lui permettre de recouvrer une certaine liberté, la sienne, de retrouver sa singularité, de s'affirmer en tant que sujet acteur de sa vie...
Je ne suis qu'un épisode, une rencontre de passage... Un tiers destiné à s'effacer, vite, le plus vite possible de son univers... Un tiers présent qui lui offre pendant un certain temps un espace où il pourra mettre des mots, faire des liens, déposer sa parole...
Ni jugement, ni critique, ni conseil
Faire émerger, laissser aller, laisser parler, laisser dire, laisser faire les mots et les silences
Certaines thérapies sont plus directives, ainsi sujet et thérapeute sont comme deux savants, deux chercheurs, essayant de trouver des hypothéses pour en finir avec une peur, une anxiété...Il faut accompagner au propre et au figuré le patient....
Tout cela est défini, clarifié au départ
Mais l'objectif, le but ultime est l'autonomie du sujet... Sa liberté à lui....
Ses décisions... Qui d'autre que lui sait ce qui est bon, bien pour lui.... L'accompagner dans cette démarche, tenir la main, métaphoriquement, puis lacher, petit à petit, guider, être là, à côté, puis dans l'ombre, et s'estomper, s'effacer peu à peu, pour qu'il puisse marcher, avancer seul, lentement, doucement, sûrement, sans crainte....
En toute sécurité...
Dépendance et indépendance
Transfert et contretransfert....!
Etre thérapeute n'est pas facile. S'il est besoin de formation universitaire, il est aussi essentiel d'avoir fait une démarche thérapeutique, se connaitre soi même. S'accepter aussi, pour accepter les autres, l'autre, et ne pas le juger. Avoir le recul suffisant, nécessaire...Pour que se fasse le transfert, sans que nul, ni rien n'inter faire..
S'être accouché....Pour procéder ensuite à ces étranges maïeutiques !
Alors quid de ces relations, où le patient, sujet, analysé, analysant se sent, lié, dépendant à son thérapeute, analyste....
Quand il se déclare coupable de cette dépendance... "Ce n'est pas de sa faute, c'est la mienne"
Quelle relation s'est mise en place dans ce cas là?
Certainement pas une relation thérapeutique, saine,
Une relation d'emprise certainement.....
Sûrement
Le thérapeute, analyste se comporte comme le plus infâme gourou, usant de sa toute puissance, qu'il ne sait contrôler, ou pire, souvent, pire, qu'il emploie de manière toxique et perverse...
Emploie, use et instrumentalise.... Son patient
A des fins peu avouables... Mais qui vraisemblablement ne le dérange pas...
Il ne faut pas avoir d'état d'âme pour empocher 150 ou 200 euros, de reclamer de telles sommes pour un travail non fait à des patients, les plongeant ainsi, en toute connaissance de cause dans des soucis financiers. Il s'autorise de lui même et s'autorise aussi de ne pas avoir de scrupules, d'être au clair avec l'argent qu'il préfère cependant en liquide, ça coule de source !
Ces analystes, ou pseudo analystes auront une explication, ils ont réponse à tout, savent tout puisqu'ils sont supposés savoir...
Et ils vous répondront que c'est l'ultime moyen de couper le cordon, de mettre fin à cette dépendance, que le sujet est libre...
C'est défendable
On peut toujours se faire l'avocat du Diable !
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

Vous étes venus

compteur visite blog

map