Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 27 mai 2009

Le doute

"Ne doute pas "
"Ne laisse pas s'installer le doute"

Doucement, très doucement, mais fermement le Maitre s'exprimait ainsi à son élève...
Nous avons été invité à la dernière séance du stage de Kyudo* de mon fils, c'est un honneur, pour lui, pour ses pairs, ses maîtres et pour nous.
Un moment important de partage....Silencieux.
Ces phrases ont raisonnées, m'ont interpellées...
Que le doute ne s'installe pas, laisse aller...
Intriguée, plus tard, je lui demande, de me dire, de m'expliquer...
"Si tu doutes tu restes sur place, tu ne t'actives pas, tu n'avances pas... "
Le doute empêcherait alors d'avancer ?
Perplexe.....
Hésitation, elle empêcherait d'atteindre la cible ?
-"Quand tu restes trop longtemps, tu perds la concentration, tu manques la cible "
-"Oui, mais la cible n'est pas le but, il ne s'agit pas de l'atteindre à tous prix ? "
-"Métaphore," dit encore mon fils...
'"Il ne s'agit pas de cette cible, que tu vois, mais de celle qui ne se voit pas, la cible intérieure..."
Métaphore donc....
Oui, mais laquelle ?

Une sorte d'ici et maintenant..... Etre à ce qu'on fait, ne pas se laisser distraire...
Etre pleinement présent. Ici et maintenant...
Difficile, presque impossible ascèse
Mais l'exercice en vaudrait la peine

Mais le doute, ici, qu'aurait-il à faire...
Qu'est ce que le doute, ne pas être sûr ? S'interroger ?
S'oppose t-il à la certitude ? Et quid de la certitude...
La vie est faite de doutes, de certitudes, de croyances, de foi...ou d'incertitude, d'insécurité, de questionnements multiples. Rien n'est certain, définitif, nous sommes confrontés quoiqu'on nous dise, à l'insécurité, l'impermanence, l'incertain. Rien ne dure, ce qui est aujourd'hui, ne sera peut-être pas demain...
Comme si le présent reposait sur du sable, un sable mouvant, que nous pouvons façonner, détruire, reconstruire....
Nous ne savons rien du futur, de demain. Nous pouvons espèrer, projeter, anticiper, mais nous ne sommes pas toujours les décideurs....Toujours. Nous nous heurtons à ces contingences, contre lesquelles nous ne pouvons rien !
Nous actons dans le meilleur des cas, nous décidons de notre vie, nous essayons de le faire.
Nous sommes confrontés à l'irreprésentable, l'insoupçonnable, l'impensable.....................
Ni tout puissants, ni omniscients, nous ne sommes pas non plus dans la maitrise totale, il faut lacher prise, parfois, souvent, la plupart du temps
Nous ne maitrisons pas tout, tout le monde....Parfois le sujet ne se maitrise pas lui même

Le doute nécessaire ?
La certitude nécessaire ?
Comment ne douter de rien ? Jamais ?
Comment être sûr de tout ? Toujours ?
Comment vivre sans se retourner, se dire que ce chemin est le bon, une fois pour toute, qu'il n'y en a pas d'autre possible, que cette décision est la bonne, la meilleure qui soit...
Notre vie n'est faite que de choix, que de chemin à prendre, à droite, à gauche, tourner là, après.... Continuer, puis tourner encore;..
Fruit de réflexions, d'hésitations... le choix advient, et on s'y tient. Même si parfois il est bon d'admettre que ça ne vas pas, que finalement on aurait du choisir l'autre chemin...
S'il est temps de faire demi tour ? Pourquoi pas ?
Parfois ce demi tour, n'est pas possible, il faut rester là et affronter ses démons, ce mur infranchissable qui se dresse devant nous, sauter ! Car on ne peut pas toujours contourner éternellement les obstacles, ils nous reviennent toujours à la face, chaque fois un peu plus compliqués, difficiles...
Alors il faut se lancer ! A l'attaque...

Douter ? Se donner l'impression, la possibilité d'une autre éventualité, d'un autre possible, une ouverture, autre, différente....S'ouvrir à d'autres voies, d'autres horizon, apprendre à penser ?
Utile et nécessaire voire essentiel, c'est aussi refuser d'admettre certaines vérités présentées comme telles, et s'inciter à en chercher d'autre, à commencer et poursuivre la quête... Sa propre quête, à la recherche de soi et de sa vérité, sa ou ses certitudes, et les remettre en jeu, encore et encore ?
Douter, avancer ? S'enrichir ? Alors il convient de douter, admettre qu'il n'y a ni perfection ni vérité, qu'il y a des failles...Et s'y enfouffrer, savoir !
Ne pas s'enfermer dans un discours et des pensées iconoclastes, ce doute, là remet en cause des savoirs tenus pour définitifs et qui ne le sont pas, aucun savoir ne l'est....
le doute permet cela ! Heureusement !
le doute est dans ce cas le chemin vers la vie....

Paradoxalement le doute peut-être mortel, douter peut couter la vie, un seul instant de doute, un seul instant de défaut d'attention, de concentration et plus rien
L'irréparable !
La fraction de seconde qui fait que l'ordre est bouleversé, inversé, que plus rien n'a de sens, que plus rien n'existe, comme avant, qui fait qu'il y a un avant et un aprés...
Ne pas laisser le temps au monologue intérieur de se mettre en place...
De penser, de mettre en place un autre comportement, une autre possibilité, un autre possible, une autre alternative
Le reflexe, l'automatisme, le conditionnement, qui fait que nous sommes encore là, encore en vie, parce que.... Nous avons su, à cet instant très précis ce qu'il fallait faire, dire, être
Avoir le bon réflexe
Justement parce qu'il n'y a pas eu le temps pour la réflexion, que ce temps là aurait été de trop. Il ne le fallait pas....
Pas de réflexion, pas de doute. Action !



Kyudo, signifie en japonais "La voie de l'arc"

Pour Sacha, qui m'apprend chaque jour, qui m'interpelle souvent, qui se questionne toujours....

lundi 18 mai 2009

Où ?

"Je pense où je ne suis pas
Je suis où je ne pense pas "






Je vous invite à méditer sur cette phrase de Lacan... Pas à en chercher le sens, il n'y en a pas...

dimanche 17 mai 2009

Injustice

Hier soir, un patient m'écrit "la mort est injuste"
Injuste, juste...
La mort est-elle question et affaire de justice ?
Ou d'injustice
Qu'est ce qui est juste, injuste dans cet à faire là....
Est-il question de justice ?
Qu'est ce ?

Il venait de perdre un être cher...Un être qu'il aimait. Perdu à tout jamais, parti pour un nulle part. Il ne le reverra plus, jamais. Son chagrin immense l'accompagnait dans toute sa démesure.

La mort c'est le monde du jamais, du jamais plus.... Une sorte de neverland, de noland...Nowhere
Un espace inconnu, pourtant...Un continent noir, d'où on ne revient pas. Jamais !
La mort fait partie du quotidien, pourtant, de chacun, du mien.... Elle fait partie depuis toujours de mon questionnement.
Mais il faut y être confronté vraiment, de prés, de très prés, de trop près pour l'envisager, pour la concevoir... Car elle n'est pas envisageable, imaginable...Représentable.
Une confrontation au réel, à l'inextricable, à l'inévitable, qu'on se garde de nommer, de convoquer, d'invoquer.
Un mur infranchissable, une voie sans issue, qui ne mène nulle part, on ne revient pas sur ses pas, on ne fait pas demi-tour, même si on pense s'être trompé. Sans retour, car pas de retour possible....Jamais. Mort pour de vrai, comme disent les enfants !

Il faut la rencontrer, être à ce rendez vous sans jour et sans heure, cet impromptu qui surprend toujours, car nous ne sommes jamais tout à fait prêt, le bagage pas tout à fait fermé, pourtant il saisit la main, la serre fort, et nous entraine....Loin ailleurs, nulle part, sans billet de retour
Un aller simple seulement !
Terrible face à face, où même en livrant un dernièr combat, en rassemblant ses ultimes forces, on dépose les armes...Si elle nous en laisse le temps, si elle ne les rapte pas, ne les confisque pas, vite, en un seul instant, seconde d'après, où il n'y a plus rien, où l'on se retrouve face au vide, l'absence de l'autre, qu'elle nous a ravit, sans ravissement aucun.
Terrible effroi, stupeur !
Vae victis !
Juste.... ?
Il n'est pas juste alors, qu'un être nous quitte, part, meurt, soit réduit à néant. En poussière le corps, et l'âme si âme il y a ? Où est-elle ? Que devient-elle ?
Une sorte de trahison, partir sans prévenir, souvent sans un adieu, quelle maladresse, quelle incorrection, quelle impolitesse..
Indécente la mort ?
Un être part, pour toujours, sans nous, nous laissant seul, face à nous même, face à la mort, face à sa mort, face à la nôtre...Un jour sûrement.
Un départ pour le néant... Le vide, le gouffre sans fond... Au fond trop loin, trop vide. Toujours trop vide.
Mais nous sommes le néant, nous ne sommes rien, et la mort nous le rappelle, nous l'assène, nous amène à la réalité triviale de notre impermanence.
Est-ce cela qui est injuste ? Mais pourrait-il en être autrement ?
Vivre et mourir, la vie se résume à ces deux mots, antinoymiques, mais pas tant que ça.....
La mort dans ce cas serait alors juste, car il est juste de mourir dans un tel schéma, une sorte de ligne, pas forcément droite, avec un début et une fin. Un segment AB.....On sait quand ça commence, mais il est impossible de mettre le point B....

L'inconcevable point B...

Le probable point B....Qui sera ? Nul ne sait !
Vivre c'est mourir, déjà, rien qu'un peu, on avance sur l'échelle sur ce segment dont la fin n'est pas encore définie. Qui met ce fameux point B, qui ? Quoi ? Comment ? Quand ?
Autant de questions sans réponse
Autant de mystère, d'angoisse peut-être, mais de justice ?
Il n'est pas juste de mourir, mais l'est-il de vivre ? De vivre comment ?
Quel est le sens de la vie, de notre vie, ici, sur terre, de ce passage si bref, mais que nous voudrions permanent, pour toujours... Quand on regarde l'immensité qui nous entoure et nous survit ? Injustice alors de se dire que cet arbre, ces herbes, bonnes ou mauvaises nous survivront, seront là, étaient là déjà alors que nous ne serons que poussière, ou pire, rien ?
Mais qui sommes nous ? Et que faisons nous ?
C'est cette question là qui est pertinente. Quid de ce passage ? Pourquoi ? Pour qui ?
Nous laissons des traces, nous voulons marquer de notre sceau, tels les pharaons des pyramides notre venue dans ce monde, morts, nous voulons graver encore nos noms sur la pierre... Pour survivre dans les mémoires et ne pas sombrer dans l'oubli
Encombrer encore les esprits des survivants, être encore présents dans leur quotidien, dans l'inconscient pour vivre encore, ne serait-ce qu'un instant ?
Est-il alors si difficile de partir ? De se résoudre à tout quitter pour toujours, sans rien emporter. Il ne s'agit pas de prendre le premier bateau, c'est du dernier train qu'il s'agit, celui que va au bout de la nuit, dans les coins les plus sombres et les plus reculés....Vierges de la connaissance, du savoir de l'homme.
Certains se plaisent à penser qu'il existe un paradis et un enfer. Refusant le rien, le Rien, le Vide et le Néant... Se confortant d'exister encore, dans un ailleurs autre, mais refusant la réalité de la disparition à tout jamais, ne plus être, pour les autres et pour soi !
Ce serait implicitement reconnaitre notre néant, notre vide, notre manque à nous même, notre inutilité peut-être...
Alors la mort de l'autre, se dire l'inutilité de son passage, de notre rendez vous, pas manqué, de notre rencontre et de notre histoire, se dire que ce passage là, même très bref, n'est rien.. Pourtant il nous a donné, ou nous a pris, nous a rendu heureux ou malheureux. Nous a appris
Rien, néant, vide, il ne reste que le souvenir, nos larmes et notre douleur...
Rien, pas même ça ne le fera venir, revenir
Car il n'y a pas de retour possible, nul magicien, nulle formule, nulle potion, nulle incantation n'y fera.
Rien ! vide ! néant ! On ne peut rien, face à ce mur, non de pierre, mais ce mur de vide....
Nous sommes si peu, nous n'avons rien, rien que de la peine et la douleur,
C'est avec ses compagnes d'infortune qu'il faut poursuivre la route, le chemin pavé d'embûches, qu'il nous faudra affronter sans celui qui est parti, qui nous a quitté. Un chemin toujours trop vide, qui n'a plus guère de sens.
Et pourtant, il faut faire, aller, être...

On réactive ce schéma d'abandon, jamais bien net, jamais bien sécure... Cordon ombilical coupé toujours trop vite, toujours trop tôt, c'est cet "un peu plus encore" qu'on sollicite, mendie.... Petites roues du vélo, béquilles... Qui permettent, qui font que...
Puis un jour nous sommes trop grands pour garder les petites roues, on se lance alors, seul....Comme un grand !
Puis un jour, on considère que la fracture, la félure est consolidée et que les béquilles ne sont plus nécessaire...Il faut aller....!
Seul, sans personne, sans aide, sans rien
Avec nous même pour seul témoin.
Il faut aller et regarder, se regarder et se voir enfin.
Seul !
Admettre, si ce n'est accepter
Etre seul face à notre être seul, notre solitude, notre chagrin, notre peine, notre désespoir, car ce dont nous sommes surs et certains vraiment c'est d'être seul, irrémédiablement seul....
La solitude est. Soit !

samedi 2 mai 2009

Le passé

Le passé bien souvent est trop présent...Et nous empêche de construire le futur .
De bâtir l'avenir.


L'homme semble parfois attaché à son passé, son histoire, ses souvenirs... Ce qui a été, ce qui fut, mais qui n'est plus. Ne sera plus, mais qui pourtant est encore.

Tellement présent au présent.
Ce passé qui colle , qui se colle, qui lui colle à la peau, à la mémoire, une mémoire vive, une mémoire à vif ! Une mémoire à vivre.
Il vit avec ce passé là, ces souvenirs, qui deviennent ses souvenirs, une mémoire, un devoir de se souvenir, de ne pas oublier, un devoir de mémoire... Pour se rappeler.


Souvenir, passé, regret, remords, nostalgie, d'un avant. Au présent

Ce passé là, on le conjugue à tous les temps, à tous les modes, surtout au présent, mais aussi au futur, qui à cause de ce passé composé sera imparfait.
Alors le sujet est encombré par un tas de souvenirs, de faits, d'histoires, photos jaunies, ou couleurs sépia d'un temps révolu, mais qu'on ne peut ranger, jeter, bruler, sceller à tout jamais dans une malle bien fermée.

Et en jeter la clé.

Encombrés nous sommes ! Trop, il y en a parfois trop, et quand il n'y en a pas assez, l'homme s'efforce d'aller en rechercher, de creuser encore, tel un forçat, un peu plus, un peu plus loin, un peu plus profond, pour déterrer, sortir, expulser de l'oubli un élément, qui peut-être expliquera je ne sais quoi, mais qui tentera peut-être de donner, de poser une hypothèse sur ce qu'il ressent, vit, éprouve aujourd'hui !
Qui validera sa souffrance....
Il faut à tous prix tâcher d'expliquer cette souffrance, c'est essentiel, c'est ce qui nous permet de rester en vie quelque fois, souvent.
"J'ai mal," "je suis comme ça à cause de ça." Construire, élaborer une relation de cause à effet.
A cause de, car, parce que, c'est pourquoi.
Faire des liens, mettre en relation, relier, assembler, échafauder
Relier l'événement à la souffrance qui semble convenir le plus !
Curieux exercice auquel nous nous livrons là !
Trouver une cause, une excuse parfois, une circonstance atténuante
Faut-il tordre le cou d'un seul coup, à tout ce fatras si emcombrant pour naitre et n'être qu'aujourd'hui ?

Ah cet aujourd'hui, qui n'est pas, pas vraiment, puisqu'encombré des restes du passé, d'un avant qui n'est même pas tout à fait le sien, certains nous encouragent à rechercher dans sa généalogie ce qui pourrait expliquer notre mal aise, nos choix de maintenant... Notre souffrance actuelle.
Car les parents ne suffisent plus...Il faut chercher plus loin encore, plus loin, très loin !
Faire son arbre....
Se suspendre, se pendre à cet arbre ?
Ainsi, si un aieul s'est pendu il se peut que nous souffrions des cervicales, à moins qu'un de nos ancètres n'ait été guillotiné avec Louis XVI, on ne sait jamais.... (je n'invente malheureusement rien, c'est ce que m'a confié une patiente, persuadée qu'elle devait payer encore aujourd'hui les "fautes" de ses aïeux)
Casser la branche de cet arbre ?
Mais quel arbre ? Le sien ou celui de "ses autres", de ceux qu'on fait siens, sans les avoir choisi...


Si les secrets de familles, tus, chuchotés, encryptés peuvent en effet être cause de souffrance, de douleurs et de symptomes il convient quand même de faire preuve aussi d'un peu de sérieux, et de discernement.
Une analysante m'expliquait qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser à un événement qui s'était passé dans son enfance
Un fait, qui est arrivé, non à son insu, mais en réponse à un désir, à une pulsion... Mais là, elle s'est retrouvée comme prise au piége....
Persuadée que tout repose sur ce passé là, elle ne peut avancer, emprisonnée dans ce passé, dans cette cage qu'elle s'est elle même façonnée. Elle s'interdit toute forme de plaisir et de vie... Comme si elle n'était pas digne, comme si elle ne méritait pas.
Comme si elle ne valait pas !
Comme si ce passé lui empêchait toute jouissance... Que celle ci ne lui était pas possible.
Elle s'est posé cet interdit, et souffre terriblement !
Elle sait de quoi elle a mal, elle a identifié et désigné son symptôme, ce qui pour elle fait symptôme.. Mais quid ? Quid de l'avenir...Que faire avec ce passé là...
Le travail mené ne pourra jamais le modifier, faire qu'il soit différent, qu'il en soit autrement, que cette vérité, que ce qui fait pour elle vérité, soit autre.

Accompagner alors pour digérer, assimiler, faire avec...Vivre avec, vivre ainsi, vivre.

Une longue route encore, si difficile peut-être aussi !
Mais elle est en route.... Elle veut aller au bout du chemin.
Il en faut du courage pour s'engager sur cette route là, route vers sa Terre Promise, pour se délivrer enfin de ses démons.
Courageux pélerinage ! Eternelle quête !

Vivre avec ce passé, cette ombre gigantesque qui plane, qui empêche, qui emprisonne... N'est plus ni possible ni tolèrable, il fait souffance, une souffrance si grande, qu'il faut l'extirper, la sortir au dehors, la vider du dedans, pour pouvoir aller de l'avant. Ici, et maintenant, pour construire ailleurs et maintenant
Nous ne pouvons faire table rase du passé, du nôtre, de celui que nous avons élaboré, échafaudé avec nos souvenirs, nos croyances, celui qui a forgé nos schèmas, nos processus cognitifs...
Ce passé qui nous a fait, qui fait que nous soyons ce que nous sommes
Un héritage, mais nous avons le droit de choisir ce que nous gardons ou pas !
Et surtout, nous pouvons en faire quelque chose, nous sommes acteurs de notre scénario de vie...

Et non des figurants à la petite semaine, des intermittents de l'inconscient... Des interimaires du quotidien !

Ce scénario est le nôtre, le passé, les faits, évènements sont aussi les nôtres. Les identifier est interressant, essentiel, important, vital pour certains, ils expliquent, éclairent, mais ne doivent pas diriger notre vie...Ils ne doivent pas maitriser notre scénario. Nous sommes notre vie, nous sommes un tout, un tout de tout cela...

Un tout : Une gigantesque addition, d'où on se donne le droit de retrancher ce dont ont ne veut pas, on ne veut plus...
L'ablation, cela ne signifie pas gommer, mais oter, en toute connaissance de cause, en toute conscience ce qui fait que ça coince, que ça ne passe pas....
Toute ablation laisse une cicatrice !
Ainsi.... Vivre avec.... Vivre et non survivre avec !

Ce passé là, est là, présent, mais doit être soldé une bonne fois pour toute. La thérapie peut-être une étape, un composant à ce travail. Restent la possibilité, la résilience, la motivation, le désir..

C'est ! C'était ainsi...Il a été une fois, ou plusieurs fois.... Peut-être que ceci explique cela, mais....Je n'y peux rien maintenant, je ne peux réparer ce qui a été cassé il y a si longtemps, je ne suis pas responsable de ces squelettes anonymes au fond des placards familiaux... Ni des secrets, ni de ses histoires, tues, ou pas tues...Vraiment, complétement
Il me faut vivre ma vie, avec ce passé là, le mien et celui des autres, des proches, de la famille qui est la mienne...
Vivre avec ce passé là, le mal que j'ai reçu et que j'ai fait, intentionnellement ou pas, se par donner, pour se donner ensuite, se donner l'amour, l'estime et le respect. Se rendre aimable, à soi et aux autres....Vivre comme on est, vraiment, en sachant que nous avons tous nos côtés sombres...Rien n'est jamais vraiment gris... Toujours !


Vivre enfin, avancer et construire, faire de ma vie, ce que je veux qu'elle soit !
Vivre pour voir la lumière, ou un peu de cette lumière que ce passé a si longtemps caché, écarté ce rideau qui voile la vérité, la vérité qui est mienne, peu importe qu'elle ne soit pas la même pour les autres...Chaque vérité est singulière
Voir sans voile, sans prisme déformant, ne pas nier, ne pas dénier, mais dire, c'était ainsi, maintenant c'est ainsi, et demain sera ainsi.
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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