Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 14 décembre 2008

Changement ?

Entreprendre une thérapie relève parfois, souvent, d'un ou du désir profond de changement,
Changer, de vie, d'environnement, de travail, de conjoint, changer....
Passer à autre chose, faire autre chose,
Devenir autre....
Changer de peau !
Encore une histoire de peau, de peau d'Ane,
Changement....Tant désiré, tant redouté, tant appréhendé, tant refoulé, tant retardé
Comme si....Comme si on voulait, comme si on désirait, comme si on faisait tout pour, mais...
Il y a ce mais, ce mais terrible ! ce mais qui est là, qui freine, qui empêche, qui fait que....
Franchir le pas...Oui,
Mais !
Changer, oui mais...
Comme si, encore une fois on avait tout pour, on avait tout fait pour, on faisait tout pour,
Comme si le jeu était bon, pour une fois, on a les bonnes cartes, toutes les cartes, on peut abattre le jeu, on a le jocker ! Les jeux sont faits !
Rien ne va plus.... Mais !
Alors quid de ce changement tant voulu, tant désiré, tant souhaité ?

Quid alors de cette quête qui a mené, amené le sujet sur la route, tel Oedipe en chemin, aveugle, à la recherche de ...
A la recherche de quoi ?
Arrive t-on déjà au bout du chemin ? A la fin de la Quête ? De sa croisade ? De son parcours de combattant ?
Mais y arrive t-on jamais ?
Faut-il y arriver ? Y a t-il une nécessité ? Une contingence ? Une contingence nécessaire ?
Ou justement c'est cette arrivée là qui effraie, parce que le bout, cette fin là débouche elle aussi sur une fin, un fin de non recevoir qui nous laisse en quelque sorte sur notre faim.
La faim du savoir. Et le savoir est sans fin.
Arriver au bout (mais au bout de quoi ? Qu'est-ce que le bout ?) est une sorte de conclusion, le terme de la quête. Se dire que maintenant qu'on a compris on a fini. Fini de chercher, de chercher à comprendre ?
Mais à comprendre quoi ? Qu'il ne reste alors rien ? Alors que faire ?
Est-ce de ce que faire là que nous avons peur ?
Ce changement étant le terme (du moins le croit-on) à la quête de soi même. L'avoir trouvé, ou croire l'avoir trouvé nous laisse face au vide. Encore !

Mais cette fois un vide indicible et terrible, puisque cette fois, inconnu, vraiment inconnu, unn vide inreprésentable....Un vide, paradoxal, puisqu'on ne cherche plus
Avant la fin de la quête, on s'attendait à trouver, une sorte de Graal, soi, soi-même, un autre soi, un nouveau soi, un vrai soi.
Mais quid alors, si on pense l'avoir trouvé ?

Rien, il ne reste rien d'autre à chercher ? A trouver encore ?
Mais est-ce ça qui bloque ?
Résistance au changement alors ?

Peur ?
Peur de l'inconnu, de l'étrange, de l'étrangeté,
Peur de se trouver, de se retrouver face à un inconnu, à un être étrange, à un être rempli d'étrangeté, qu'on cherchait pourtant, qu'on voulait trouver, mais qu'on ne reconnait pas, qui n'est pas l'être attendu, espéré, souhaité, désiré...

Résistance au changement ? A cette peur de changement ? A la peur de cette confrontation là ?
On résiste, de toute ses forces, on les mobilise, on voudrait tellement mais ...
C'est ce mais qui coince, qui noue, et qui force encore un peu sur le noeud, le resserant encore un peu plus
Pas un noeud coulant, un de ceux qui serrent et vous enserrent bien, retenant les mouvements, ceux qui conduisent au changement.

Alors on retient, encore un peu, encore un instant, ce soi là, qui finalement n'était pas un si mauvais compagnon, n'est pas un si mauvais compagnon.
Ce soi là on le connait, on fait avec, et on se dit, qu'après tout....
Lassitude alors ? De tout dire, de tout refaire, de tout recommencer, avec un nouveau jeu, qu'on ne connait pas forcément, qu'on ne saura pas forcément abattre au bon moment. Si moment encore il y a.

Avec lequel on ne pourra pas forcément faire...

Résistance alors et encore..
De quoi avons nous peur ? Cette question taraude bien sûr celui ou celle qui entreprend une thérapie, une analyse. La peur, celle qui gène, empêche, hante, son ombre, son fantôme aussi.
Projection de la peur, de cette peur là, bénéfice secondaire qui rassure et conforte, empêchant de tourner en rond, de briser le cercle infernal qui dévore de l'intérieur, mais qui rassure cependant à l'extérieur.
A l'extérieur de nous même, ce dehors là qui empêche le dedans de s'exprimer vraiment, qui le fait taire, qui le noue. Alors qu'il voudrait bien dénouer les liens, liens sacrés qui semblent noués pour l'éternité
Ces peurs là semblent aussi arriver à pic, tomber à pic au bord du vide qui s'intalle toujours un peu plus vite, un peu plus proche, ce vide connu, apprivoisé qui nous conduit vers l'infini
Vers l'infini de nous même, que nous connaissons sans connaitre, à qui nous donnons vie, qui doit naitre....Enfin, peut-être
Au ne pas naitre, pour rester dans le renoncement

Le renoncement au changement.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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