Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

samedi 29 mars 2008

La nécessité de l'analyse ?

Depuis quelques temps, je me promène sur le net et les forums. Je m'arréte plus longuement sur les discussions, questions, liées aux thérapies et à la psychanalyse.

On vient demander des informations, des conseils, des noms des tarifs sur les différentes possibilités de thérapies, psy, ou corporelles...
On vient parler de son expérience, de son vécu, de sa souffrance, mais aussi de la parole, de la parole dite en analyse. A son analyste ?

Pourquoi ?

On vient raconter son désespoir, faire part de ses interrogations, dire qu'on s'allonge trois fois par semaine, et qu'on ne va pas bien. Que cela dure depuis des années, et que rien ne se passe, que parfois même on n'est encore plus mal....
On ne demande même pas de réponse, on vient déposer sa misère et sa solitude.

Et l'analyste ?
Le sujet semble lui faire part de tout ce vécu douloureux, de ces blocages, de ces noeuds qui au lieu de se dénouer, se resserent davantage..
Et il se passe quoi ?
Pas grand chose, car le sujet continue de se rendre à ses rendez-vous.... Tout en se demandant s'il fait bien ? Si cela sert à quelque chose... Mais à quoi ? Qui ne savent pas si elles trouveront le courage pour continuer cette quête .
Il parle, parfois il ne peut pas, la séance n'est qu'un long silence, peuplé de larmes..Et d'encore plus de désarroi, de questions sans réponse. De culpabilité, de honte, de desespoir, de haine de soi.

Donc il se passe bien quelque chose ?
Le sujet se rend bien compte que quelque chose cloche. Non seulement dans son histoire, dans son rapport à la souffrance, dans son désir de voyage puisque psychanalyse il a entrepris...

Mais qu'il y a aussi quelque chose d'autre qui cloche
Dans son analyse : Dans ce voyage entrepris... Qui n'arrive "nulle part" qui laisse un sentiment de profond mal être", de souffrance terrible...

Et je lis, les symptômes énumérés : Une phobie spécifique...Qui fait que depuis des années, le sujet ne sort plus que pour se rendre chez son analyste, et qui se demande combien de temps il pourra encore y aller, vu qu'il ne travaille plus, et qu'il ne pourra plus payer les séances,mais surtout parce qu'au fur et à mesure que les dites séances passent, sa phobie s'aggrave...

Des troubles d'angoisse généralisée...
Des stress post traumatiques....
Des difficultés d'endormissement
Un manque d'estime de soi, de confiance en soi, d'affirmation de soi...
De traumatismes d'enfance, de souffrance au travail..au sein du couple, de violences

Le divan est la seule solution...? Des années durant, trois fois par semaine, la parole va se libérer, libérant le sujet de ses troubles....Libre association, transfert...Et parfois dépendance.
Mais pas de résultat, se plaignent les sujets, "ça ne va pas mieux, au contraire..."
"Dois-je quand même continuer ? Je ne suis pas sûr !" "Je n'en peux plus de vivre."

Le divan est-il la seule solution ?
L'unique solution ?
Le seul remède ?

Une personne explique qu'elle consulte un analyste, suite à des attaques de panique ! Et l'analyste "bienveillant" de lui suggérer qu'il a peur de la mort ! de sa propre mort ! et l'analysant s'allonge et parle de la mort.... de sa mort, future et éventuelle...Il y pense tout le temps, alors qu'avant il faisait simplement des attaques de panique "où il avait l'imminente sensation qu'il allait mourir" (un des critéres du DSM IV pour diagnostiquer ce trouble)
Maintenant il a progressé car il sait pourquoi il a peur.... De mourir.... De sa mort...Il a peur et....

Pour parodier Omer Simpson "on va tous mourir.... et moi le premier....Ptoooo !"

Malheureusement ce n'est pas un gag ! encore moins une fiction ni une caricature... de la psychanalyse...
Elle n'a pas besoin de tout ça pour se ridiculiser davantage !
Ces plaintes et témoignages, je les entends aussi...

Je posais la question dans un mail, à une amie... Pourquoi ?

Pourquoi ? Oui, Pourquoi les thérapeutes continuent en ce sens ? Aveugles ? Bien veillants ?
Continuent, mais persistent.... "Vous verrez... "
Ou persistent dans le silence... En donnant rendez vous au patient à la prochaine séance, sans un autre mot...que "à mardi.. jeudi.."

Une phobie peut-être efficacement prise en charge par une TCC
Un trouble et une attaque de panique aussi.
L'ignorent-ils vraiment ?
Les TCC ne font pas de miracles, mais pour certaines personnes et dans le cas de certains troubles, il y a des résultats.

Dans un premier temps, ce peut être interressant, pour le patient, de recommencer à avoir une vie sociale.. De prendre un bus, travailler, voir des amis....
Y pensent-ils ?
Savent-ils à quels points ces troubles sont invalidants ? Et la souffrance psychique qu'ils provoquent ?
Et l'isolement ? Et la rupture du lien social ?
Que peut-être il faut procéder par ordre... Qu'il faut peut-être rétablir un équilibre, que parfois des médicaments sont nécessaires, peuvent lever une angoisse qui permettra d'engager de façon bénéfique une thérapie.
Et pourquoi pas une analyse...
Pour comprendre, se comprendre....Dans un autre temps.

Les deux ne sont pas incompatibles !
Ce sont deux démarches différentes tout simplement.
Comme les antibiotiques en cas d'infection grave.. Et l'homéopathie en traitement de fond...
On peut combiner et conjuguer les deux..

Personnellement j'adresse des patients vers une art -thérapeute, un relaxologue, sophrologue ou autre confrére qui peut leur venir en aide autrement, en appui quand cela est nécessaire et que le patient est d'accord.
Nous ne travaillons plus seuls, au sein et à l'abri d'un cabinet feutré.
Il faut aussi savoir entrer en relation....Avec les autres, confréres, thérapeutes, mais aussi soignants, travailleurs sociaux, équipes éducatives....
Aller au devant parfois !
Mon objectif est d'aider le sujet qui me demande de l'accompagner dans sa démarche pour aller mieux...
Et si ce que je lui propose, selon mes compétences et mes connaissances ne suffit pas ou n'est pas ce qui est mieux pour lui, mon éthique et ma conscience professionnelle font que je l'oriente ailleurs.
Un thérapeute se doit d'être conscient de ses limites ! C'est un minimun envers lui même et surtout envers la personne qui lui donne sa confiance, qui fait de lui, son thérapeute !

Ce qui me surprend aussi, c'est que ces patients, analysants, sujets en thérapie ne remettent que rarement leur thérapeute en question....

Les cognitivistes parlent "d'alliance thérapeutique"... Cette expression est fort belle et exprime tout à fait ce qui est nécessaire et essentiel pour que le travail analytique ou thérapeutique puisse se faire et avoir lieu.
Une relation de confiance et une démarche active de la part des deux parties (active ne signifiant pas faire pour, conseiller, dire, faire à la place de). Il s'agit pour le thérapeute de donner au patient les moyens de redevenir acteur de sa propre vie et de recouvrer la liberté
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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