Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 26 novembre 2008

L'étranger

On est toujours l'étranger de quelqu'un
On est toujours l'étranger pour quelqu'un
Etrange affaire que celle là...
Etranger, étrange, étrangeté....

Un sentiment de jamais vu, de pas connu, inquiétant, différent, étrange ?
Adjectif ou nom commun, étranger évoque aussi une étrange fascination. Il ne laisse pas indifférent, suscite des commentaires, des affects, des émotions.
On ne reste pas de glace devant ce qui est étranger.
Même si souvent on hésite à rompre la glace.
Il se passe forcément quelque chose, en nous, au plus profond de nous souvent.
Cela interpelle, nous interpelle, nous questionne, nous remet en question, nous pose question,
Quid de cela ? Que veut-il ? Que me veut-il ?

Etrange, étranger, étrangeté...Registre sémantique de ce qui est loin, dehors, pas familier, extérieur, qui n'est pas de la famille...Différent !
Etranger !

Il se peut aussi que nous soyons étranger à nous même, que nous révélions cette face cachée, insoupçonnée, ignorée, refoulée, mais qui fait partie, tout en étant étranger, restant étranger. Inconnu.
On ne connait pas l'autre mais se connait-on vraiment ?
L'étranger comporte cette sorte de mystère

De mystèrieusement étrange qu'on n'a pas forcèment envie de découvrir, de rencontrer, qui se trouve peut-être mieux tapi au fond de la mémoire ou de l'inconscient, enkysté, mais supportable, tu, mais bruissant tellement qu'on ne peut quand même rester totalement sourd, qu'on n'arrive pas à taire, à faire taire. Qu'on remise encore derrière, au fond, plus au fond encore....Etranger.

Alors l'étranger, cet étrange étranger là suscite la peur, l'angoisse et parfois le rejet.
La peur de la nouveauté, de l'inconnu, de ce qui arrive là, brusquement parfois, sans être invité, qui vient sans rendez vous car il n'est pas invité, sutout pas convié !
Sans même se faire annoncer, là, ici, maintenant, chez moi.
Inopportun, impromptu ! Mal élevé ! Insolent ! Inconvenant ! Déplacé !
Et moi qui n'en veut pas...
Il n'y a pas de place pour ce qui est étranger ! Pas plus de place pour l'étrange, qui suscite cette étrange étrangeté qui jusqu'ici était étrangère... Et c'était très bien !
Alors ? Peur ? Peur mais de quoi ?
La peur de ce qu'on ne connait pas, la non envie de découvrir, d'aller au devant, d'aller au delà.

Résistance au changement ?

Et puis l'étranger est aussi ce qu'on rejette malgré soi peut-être, souvent, parce qu'il est là, en soi, sans être désiré, souhaité, espéré. Mais il nous faut cohabiter, difficile et douloureuse cohabitation ! Ce mal présent, sournois qui s'invite lui aussi insidieusement et qui nargue celui qu'il vampirise, hôte malgré lui de cet invité surprise porteur du mal, de la douleur, de la maladie, de la souffrance, de la mort aussi...
Etranger alors que le malade essaie de vaincre, et d'apprivoiser, puisqu'il faut bien cohabiter, puisqu'il faut bien vivre !
Corps étranger, qui devient étranger, qu'on ne reconnait pas, qu'on ne reconnait plus
Corps vampirisé par cette force qu'on n'ose parfois nommer, ou qu'on affuble d'un nom, car cet étranger là, devient à force compagnon de misère, compagne de solitude, ombre de notre ombre !

C'est peut-être cette petite voix, qu'on entend et les autres pas, comme ces petites lumières ou ces petits bonhommes qui viennent la nuit, et le jour aussi , danser et tenir des discours menaçants, délirants, dont on ne peut se débarrasser, qui peuplent alors notre monde, qu'on voit et les autres pas
Etrangère alors que cette folie, ce mal là...
C'est parfois cette grosseur, cette boule, ce kyste, ce machin qui arrive d'on ne sait où, on ne sait comment qui se nourrit de nos cellules et qui envahit le corps petit à petit, et nous n'y pouvons rien, nous voyons, constatons, assistons impuissant au naufrage !
Tout ceci est étranger, nous est étranger, est étranger à nous même, est nous même, mais n'est pas nous même...
Etrange étrangeté alors, car on finit par ne plus se reconnaitre, ne plus être celui ou celle d'avant l'étranger, qui envahit, s'installe, s'impose, impunément !
Etranger encore que tout cela, contre lequel on ne peut rien, rien dire et rien faire, on assiste impuissant, sans pouvoir, même si on le pouvait, même si on le voulait "mieux faire" !

Etranger à l'autre qui n'est plus celui qu'on a connu, qu'on a cru connaitre, qu'on ne reconnait plus, qu'on croit ne plus connaitre...Connaitre, reconnaitre, naitre, n'étre plus celui, n'être plus celle, n'être pas, n'être plus, ne pas n'être, naitre enfin ?
On devient ou redevient alors l'étranger de l'autre, qui nous devient étranger
La boucle étant bouclée

Stranger in the night....

La peau d'Anna

Encore un livre, lu d'une seule traite ou presque celui là...Encore !
Je n'avais pas envie de le lacher ce livre, il me fallait aller jusqu'au bout...

Peau d'Anna, une sorte de "Peau d'Ane moderne", revisitée, une relecture, quelque chose comme ça, mais qui nous emmène sur ce chemin là.
D'ailleurs le conte apparait, en filigramme, puis explicitement tout au long du roman, c'est avec l'histoire de cette "princesse" (qui est aussi le surnom d'Anna enfant) que se construit et ne se construit pas l'histoire de l'héroïne

Encore une quête d'identité, une recherche de soi...
Comme quoi ? Le hasard ? Un livre pris au hasard sur le présentoir de la Bibliothèque... Un roman qui pourtant a à faire avec la psychanalyse.

Une jeune femme retrouve son père, malgré elle, des années après l'avoir quitté, laissé, un père "mort" pour elle, qui pourtant vivait là, à quelques rues, dans la même ville depuis des années, depuis toujours... Une jeune femme qui renoue à travers des lettres, grâce à l'écriture d'un père qui adresse un message, un dernier message, un ultime message...
Un père qu'elle ne voulait plus voir, mais qu'elle revoit malgré elle, malgré son choix, malgré sa décision, malgré son désir.. Mais où se situe vraiment le désir ? Ici ?
Quel est le désir ?
Anna se retrouve plongée au coeur de son histoire, de l'histoire, celle d'une famille, de sa famille.
Une histoire, la sienne, celle qu'on lui a raconté, celle qui doit être sienne, puisque on le lui a dit..
Des souvenirs, d'une histoire qu'elle voudrait enfouir, ne pas se souvenir.
Qu'elle a essayé d'oublier, de ne plus se rappeler, une vie de trous, avec des manques, des souvenirs....
Mais quels souvenirs ?
Les siens, ceux de sa grand'mère, si bonne, si bienveillante, si prévenante pourtant ?
Des impressions, des paroles, Peau d'Ane...Une famille...
Anna se souvient...Anna part à la rencontre d'elle même, alors qu'elle croyait l'avoir fait, déjà, des années plus tôt, pendant des années, sur le divan, dans le cabinet de psy de toutes sortes, qui lui avaient dit, qui avaient interprétés, qui lui avaient fait croire, laissé croire, qui avaient avec elle, malgré elle fabriqué des souvenirs, recollé les piéces d'un puzzle....
Son histoire a elle, qui la rend si malheureuse, si mal dans le monde, si mal en elle, si mal dans sa peau, dans la peau d'Anna !
Un père qui lui écrit, parce que sa mémoire s'en va, ça et là, de temps en temps, puis souvent, encore plus souvent, peut-être pour toujours ? Dans combien de temps. Il semble compter ce temps ce temps dont il dispose pour lui conter, conter son histoire, leur histoire...;

Atteint de ce mal qui prend tout ce qui nous reste, quand on vieillit, qui prend sans jamais rendre, qui laisse quand même des moments où la mémoire vient, revient, une mémoire douloureuse. Alors il veut dire, il veut raconter, il veut témoigner, ultime témoin de cette histoire, de cette rencontre là qui ne s'est pas vraiment terminée, mais qui semble s'être arrétée interminablement sur "pause". Il voudrait mettre des mots, des mots pour dire avant que la maladie ne gagne..
Avant qu'il ne sache plus.
Avant que plus personne ne sache, quoi que ce soit
Une vérité ? Mais qu'est ce que la vérité ici ?
Encore une fois la vérité.
C'est peut-être la question justement de ce roman : Quelle vérité ? Pour qui ? Pour quoi ?
Combien la vérité est singulière, comment elle s'arrange, se déguise, se travestie, à l'insu parfois du conscient, et peut-être de l'inconscient
Comment elle devient acceptable pour vivre sûrement pas, mais pour survivre peut-être
Chacun en a sa lecture, comme chacun aura sa lecture de ce roman....
Quête de vérité et de soi....Presque identique, la vérité est-elle essentielle pour se trouver se rencontrer ?
Est-elle indispensable pour se libérer ? Se sortir du carcan du mensonge qui nous emprisonne, qui nous empêche finalement de vivre, de respirer, d'être la cause de nos maux?
La vérité qui permet de mettre des mots ?
C'est un peu de tout ça "la Peau d'Anna "
Une enquête qui mène l'héroïne à la rencontre de soi, à la rencontre des mensonges qu'elle croyait vrais, et sur lesquels elle a construit sa vie, une vie si misérable ! unevie de solitude...
Mensonges ? Mais qu'est ce que le mensonge, si ce n'est une autre vérité, un arrangement, un autre agencement des événements, qui peut être entendable, tolérable, mentir c'est ne pas perdre, ne pas mettre en danger, se rassurer, peut-être, laisser ou faire croire d'abord à soi même puis aux autres, leur dire ce qu'ils croient être, pour ne pas les perdre peut-être, ni les décevoir, c'est donner une image de soi...Un faux soi. Mais un soi à donner à voir, à regarder, à plaindre
Cesser de mentir pour aller au delà d'une vérité peut s'avèrer parfois périlleux, ne servir peut-être à rien, ne pas être nécessaire, mais où se situe la contingence ? Si toutefois contingence il y a ? Cesser de mentir pour aller à la recherche de soi même, peut-être un acte courageux, ou insensé !
C'est aussi aller jusqu'au bout de soi même, et de son histoire, ce rendez vous là, ici et pas forcément maintenant... Demain peut-être, ou après demain ou jamais..
Est-ce utile ? Essentiel ?
Dans le cas d'Anna, c'est sa peau qui était en jeu, au delà de la métaphore, il s'agissait ici de sauver sa peau...
La peau d'Ane du conte, l'heure pour Anne de faire les comptes, l'heure du conte, qui n'a pas d'heure, mais qui doit se faire... Car c'est une question d'heure. Solder un passé avec lequel on est en compte, peut-être parce qu'on nous en a trop conté, justement, rendre compte pour approcher le conte, et aimer, peut-être sans compter et sans s'en laisser conter encore.....
Etre libre de tout compte, pour ne plus se ressasser le conte, le conte de fée qui est en fait celui d' une sorcière, méchante sorcière et gentille fée, ni tout blanc ni tout noir, ni tout gentil ni tout méchant.
Libre de conter, sans plus compter, de ne plus conter pour enfin aimer, laisser les histoires à l'histoire cesser d'être le personnage, le figurant d'un conte écrit par un narrateur tout puissant qui instrumentalise au gré de sa fantaisie pour donner sens à sa propre existence. Ustensilisant les protogonistes qui vienne servir sa propre histoire, rassurer son égo en souffance.
Solder enfin, une fois pour toute, affronter le passé pour affronter son destin, pour être acteur enfin de sa propre histoire. Construire demain, enfin !



Nathalie Gendreau La Peau d'Anna, éditions J.C. Gawesewitch

dimanche 23 novembre 2008

La Reconstruction

J'aime bien "Actes Sud", je lis souvent leurs éditions que je trouve à la bibliothèque.
Je prends souvent un de leur livre au hasard, parce que la couverture me plait, me parle, parce que quelque chose dans le titre me dit que...parce que je connais l'auteur, ou que je ne le connais pas
La Reconstruction c'est un peu de tout ça.
Premier roman d'Eugène Green plutôt connu comme cinéaste, ce livre est une merveille
Je l'ai dévoré presque d'une seule traite, un samedi soir....Puis j'en ai relu des passages encore et encore, pour comprendre, pour mieux comprendre, pour reprendre le chemin à l'endroit cette fois...

Véritable voyage dans la mémoire, mais aussi dans l'oubli, une sorte d'impossible oubli là aussi. Voyage à travers l'histoire, l'histoire sombre de deux pays, deux frères ennemis aujourdh'ui réunis mais qui portent chacun à leur manière des blessures qui ne cicatrisent pas.
La mémoire : Le devoir de mémoire aussi, l'impossible oubli, la culpabilité aussi...

Voyage dans le temps, voyage intérieur, rencontre avec l'inconnu, le connu, pas si connu que ça, rencontre avec soi même car ce soi là s'était donné rendez vous
Rendez vous curieux...Qui permet cependant de retrouver, de reconstituer, de reconstruire, comme le titre éponyme.
Rendez vous, rencontre, étrange, insolite avec un homme qu'il ne connait pas, mais que lui connait un peu, à travers son père qui lui a dit, raconté, laissé quelques bribes..
Homme étrange et étranger, témoin involontaire de l'histoire et de la barbarie des hommes qui fait une sorte de voyage pour comprendre et se trouver
Qui se cherche, en quête de son identité.
Chacun cherche celle ci dans son histoire et dans celle de l'autre, explorant ses souvenirs, convoquant à la mémoire à sa mémoire ceux ci pour tenter de savoir, de comprendre qui est qui, ou qui suis je ?
Quelques jours dans une vie...Pour la quête de toute une vie...
Mémoire, qui flanche qui défaille, mais qui dit, qui affirme que ça s'est passé ainsi, comme ça, et pas autrement..qui laisse le doute, s'infiltrer, s'organiser, s'affirmer lui aussi
Mais qu'importe ?
Mémoire en sommeil, mémoire dans le coma, qui revient peu à peu à la surface, qui reprend forme qui reconstruit.
Réalité,souvenir, vérité, histoire,puzzle, fiction, invention, réinvention..Une vie, des vies !
Où sont elles ?
Où se trouve la ou les vérités ? De quoi se nourrissent-elles ? La fiction estelle ici nécessaire pour que clle ci puisse enfin advenir ? Mais est-ce vraiment nécessaire
Enigme de l'existence, voyage, histoire, histoires de vie, de familles éclatées, déchirées, de secrets, enfouis, en fuite, pas si bien gardé ou au congtraire enfermé à double tour dans la crypte aux fantomes. Bien mal, qui se confondent, qui sont l'un l'autre, l'un et l'autre à la foi, ou le bien et le mal n'ont plus vraiment de sens. Où ça ne fait plus sens,
Où le mal fait le bien , est nécessaire pour que le bien puisse advenir..
Roman sur la reconstruction de soi, de l'être mais aussi de l'Eurpoe, d'une Europe déchirée, éclatée, par des conflits...Conflits humains, d'une violence inouïe, larvée au plus profond de chaque être, encore aujourdh'ui...

A lire absolument



Eugène Green, La Reconstruction, Actes Sud. 2008

dimanche 16 novembre 2008

Injonctions

Nous vivons quand même dans un monde surprenant !
Un monde où il faut, où l'on doit, où l'on se doit....
Un monde d'injonctions,
D'injonctions le plus souvent paradoxales !
Un monde qui s'efforce de rendre l'autre fou....
Un monde qui par certains côtés rend fou...
Un monde qui ne veut pas non plus de ses fous..
Un monde qui n'assume pas...ou plus, ou peu, ou pas assez ?
Fais ceci, fais cela, sois comme ci, sois comme cela
L'uniformité
Ne voir qu'une seule tête
Une sorte de modèle, modéliser, la modélisation, façonner, créer, cloner, clowner !

Injonctions paradoxales, doubles contraintes. Ronald Laing a merveilleusement nommé, exposé ce concept, et démontré comment il rendait fou. Nous y sommes presque, presque entièrement. Il en faut de si peu.
Ainsi,par exemple il faut manger : Raisonnablement, on nous l'assenne partout, dans la rue,à la TV, des légumes , des fruits bien sûr, mais la publicité nous montre paradoxalement tout ce qui est à banir de l'alimentation, chocolats, sucreries, sodas....
Qui croire ?
Que faire ?
Toute notre vie semble modélisée, ainsi il convient d'être parfait, heureux, souriant. Et de le montrer.
Le bonheur ! le positif, l'humeur, "tout va bien"... Même si rien ne va bien ou si rien ne va du tout L'important est de ne pas le montrer, le camouffler, ne pas dire, taire sa souffrance, son chagrin, sa peine, sa douleur... L'enfouir, l'en fuir, au plus profond de soi, ne pas laisser penser que...

Comment faire ?


Fumer tue !
C'est ce qui est inscrit sur les paquets de cigarettes en vente libre dans tous les bureaux de tabac (dans les supermarchés de certains pays)
Ainsi on vend la mort pour quelques euros ! La mort est en vente libre...
Fumer, oui, mais ça vous tue !
Ne vous plaignez pas car on vous avait prévenu...

Comment faire en effet dans un monde qui nous demande d'exprimer le contraire de ce qu'on ressent, de taire ses émotions, de vivre en perpétuelle dissonance. Comment se retrouver dans un discours aussi complexe, aussi pervers ?
On encourage le sujet à être positif, lui même, mais on lui demande en même temps de nier ce qu'il ressent, ou pire de ne pas trop l'exprimer afin de rester conforme à un modèle socialement correct, à une attitude socialement acceptable et surtout socialement supportable.
Nous n'allons pas bien, la société toute entière va plutôt mal, mais si nous faisons un petit effort et affichons une mine joyeuse et réjouie on pourrait croire que !
Mais croire quoi ? Croire que quoi ?
Les émotions ? Quid de cela ?
La société, le monde tel qu'il est aujourd'hui renvoit le sujet à lui même, il lui faut alors se débrouiller avec...Avec ses peines, sa douleur, ses souffrances, ses insomnies, sa maladie, son deuil, ses larmes.
Il se doit de ne pas les dire, en parler, les étaler. On en veut bien un peu, mais pas trop, si on admet le deuil, la peine de la perte, c'est pour un certain temps, déterminé, au delà, ça devient ennuyeux, difficile, insupportable, pas normal. On ne sait plus quoi lui dire, on l'évite, on le laisse se débrouiller avec sa peine, sa douleur et sa souffrance.
Les spécialistes parlent de deuil pathologique, les critères de celui ci sont dailleurs doctement rassemblés dans les manuels de psychiatrie !
Cette souffrance qu'on ne veut et qu'on ne peut pas voir fait mal, car chacun sait, même s'il ne veut pas vraiment le reconnaitre que ça n'arrive pas qu'aux autres !
"Cachez moi ce deuil que je ne saurai voir !"
Les émotions ne doivent surtout pas être manifestées, on n'admet ni trop de pleurs, ni trop de larmes, ni trop de cris, juste ce qu'il faut quand même, car ne pas verser de larmes lors d'un enterrement parait suspect !
Juste ce qu'il faut dans les délais impartis
Sinon, ce n'est plus la norme, la norme sociale, et on sombre dans le pas normal, le pathologique, la folie, qui fait peur, qu'on ne veut pas voir, qu'on ne peut pas voir, qu'on refuse de voir

"Cachez ce fou que je ne saurai voir !"

Notre monde recherche la performance, le meilleur, le toujours plus, le "peut mieux faire" qui tue l'élève qui pourtant à donné dans sa copie le plus qu'il pouvait faire... Encore un peu, toujours plus, travailler plus pour gagner quoi ?
D'ailleurs que gagne t-on ? Quel gros lot ?
La recherche de performance est partout, dans le travail, le sport, le loisir, la famille, le sexe, la forme, la santé. Ultra.
Celui que ne répond pas à ces critères s'écarte de la norme, se met en marge du monde, de ce monde là...Il devient marginal, déviant, car ne suit pas la ligne droite, exentrique, toqué, original, fou...On retombe encore une fois dans le pseudo pathologique !
Celui qui n'y arrive pas, malgré ses tentatives sera au mieux une mauviette, puis un raté, un nul, un bon à rien. Mauvais
Coupable ! Coupable de ne pas être en forme, sexuellement performant, ne pas faire le meilleur score au tennis, ne pas avoir fait O fautes...
La culpabilité, qui ne souffre pas d'être coupable ? Coupable de tout ? Surtout de ce qu'il n'a pas fait ?
Un monde qui culpabilise.
Parce que peut-être qu'aujoud'hui ce monde là, ne tient plus ses promesses.
Le monde capitaliste qui est le nôtre nous a toujours leurré, laissant croire qu'il peut tout, qu'il peut surtout susciter le désir, et combler celui ci, par n'importe quoi. Tout se vend et tout s'achète. Biens de consommation. Il peut tout, état providence, là et là, omniprésent et omniscient....Que la science explique tout, que le discours scientifique peut tout. Etat providence, Science providence;
Un monde où tout s'achète, un monde qui laisse croire que tout est achetable, le bonheur, la minceur, le bien être, que tout est monnayable, un monde libéral où la loi du plus fort, du plus riche...
Mais quid de cette loi face à la souffrance ?
Sois heureux ! Sois beau ! Soit....
Une longue liste sans fin, interminable
Mais où est le "sois toi" !
Seule injonction qui pourrait peut-être s'entendre ?

mercredi 5 novembre 2008

Ecrire la souffrance

C'est la lecture d'un article dans la salle d'attente de mon médecin, qui me donne l'envie de revenir sur cette écriture de la souffrance, de cette mise en mots de ces des maux là.
Il s'agissait d'un article sur la résilience, mettant en scène des femmes (encore....Mais les hommes aussi le sont) avec quelques commentaires de Boris Cyrulnick
J'apprécie beaucoup ce psychiatre, son tact, sa pudeur, l'extrême justesse et mesure de ses propos...
Il parlait de l'écriture, des écrivains (au féminin mais je n'aime pas ce féminin là il heurte mon oreille, ne résonne pas bien.) Il disait que beaucoup de ces femmes avaient souffert, qu'elles avaient beaucoup souffert, et avait écrit....
Comme si l'ecriture était un ex utoire, un moyen de sortir au dehors cette souffrance qui dévore l'intérieur. Pour justement, que cette souffrance puisse être mise à jour, mise à nu aussi par les mots, au travers des mots, grâce aux mots
Magnifiques et magiques instruments que ceux ci...
Au service de la souffrance et de la douleur
Mais, et je repose encore la question : La souffrance est-elle nécessaire à l'écriture ? Faut-il avoir souffert pour pouvoir écrire ? Pour pouvoir témoigner ainsi, liberer son corps et libérer son âme, du moins rien qu'un tout petit peu ?

Comment répondre ? En sachant qu'il n'y a jamais ni réponse ni vérité, que celles ci sont singulières...A chaque sujet sa réponse, à chacun sa vérité, et c'est heureux !
Je ne peux que tenter d'apporter quelques élèments à la lumière de mon expérience personnelle et professionnelle, de par les témoignages de ceux et celles qui ont fait de moi leur analyste, qui m'ont confié un instant de leur vie, de leur intime intimité et de leur confiance....

La souffrance m'a mené sûrement, sans aucun doute à la psychanalyse, elle m'a permis de comprendre, de vivre avec et surtout d'aller au delà de cette douleur morale, de ce mal de vivre....La psychanalyse ne guérit pas, ce n'est pas là son objectif, le symptôme ne doit pas être tu, tué, annhilé, le symptôme c'est le sujet, pour paraphraser....je pourrai ajouter avec une pointe d'humoir cultive le c'est toi !

L'écriture a toujours chez moi été un besoin, une nécessité, une nourriture, une source de vie, de vitalité, elle m'a permis enfant de dire, de confier, à un journal, à une amie, imaginaire ou non, ce que mon coeur, trop petit ne pouvait garder.
Elle m'a sauvée, peut-être,a été, peut-être un tuteur de résilience, comme le dit M. Cyrulnick.
j'ai toujours ressenti ce besoin d'écrire, de mettre des mots, peut-être parce que j'ai eu cette chance d'aimer les mots. Une sorte de rencontre réussie, un rendez-vous pas manqué, celui là !

Les mots sont des couleurs, des crayons, des pinceaux....
Plus tard, devenue historienne, et que mes recherches me conduisirent aux Archives, à la découverte des écrits de ces femmes du XVII° siècle, j'ai retrouvé ce gout et ce besoin de l'écrit, de la mise en mots....J'ai découvert qu'à cette époque aussi, l'écriture pouvait être un moyen de dire, de dire aux autres, mais aussi de dire à soi, de se dire à soi.

Mon travail de thérapeute et d'analyste me confronte aux mots, aux mots des patients, aux mots des analysants. Des mots qu'ils disent, qu'ils me disent, surtout qu'ils se disent
Des mots qui veulent dire, ce qu'ils pensent, ressentent, éprouvent, aiment, détestent, adorent ou aimeraient, souhaiteraient, désireraient...
Des mots qui donnent du sens ou pas, qui représentent, qui traduisent un sentiment, un affect, une émotion, une pulsion, un désir...
L'analysant parle, ou pas, parfois les mots font place au silence, aussi, et parfois plus éloquent que les mots lachés, dits, prononcés...
Le patient aussi,
Parfois analysant et patient écrivent. Ils mettent sur le papier des mots qu'ils ne peuvent dire, prononcer...Lacher de la sorte. Comme si le besoin de la plume ou du clavier s'avèrait un médium nécessaire,une sorte d'espace intermédiaire, une interface peut-être, une mise à distance de l'évenement, de ce qu'il y a justement à dire,, qui ne peut l'être, mais qui peut être écrit
Plus facile ?
Ca l'était et l'est encore pour plusieurs femmes traumatisées, gravement dans leur petite enfance ou adolescente, qui n'ont pu parler, dire se libérer des mots, qu'après avoir écrit, écrit leur malheur, leur douleur, leur souffrance sur de petits billets qu'elles me glissaient à la fin de la séance
"C'est pour vous"
Tristes petits bouts de papiers, griffonnés, chiffonés, pleins de larmes parfois, larmes de la peine, des souffrances qui enfin peuvent être libérées de leur cage, de là où elles étaient enfermées depuis des années...
Comme si écrire était plus facile "c'est plus facile pour moi" me dit D, qui lors de la prochaine séance n'abordait pas le petit papier, parlait d'autre chose, de la pluie, du soleil, de ses envies de nourriture, de la vie donc....Et qui au moment de partir me glissait un nouveau petit mot, décrivant son calvaire...
L'écriture l'a sauvée, c'est elle qui le dit, elle a toujours écrit, tenu un journal...Continue d'écrire et de m'écrire, alors que notre travail est achevé....

Une autre écrit lors de ses insomnies, "n'importe quoi, mais ca me soulage, ça fait du bien, je vide, je me vide..."puis je m'endors, le lendemain je déchire tout...
Soulage, retirer un poids, celui qui pèse et qui ronge en même temps...Celui qui fait mal et qui est là, niché au fond de soi...
L'écriture soulage alors, comme un rémède, un cataplasme, qui permet de mieux respirer, de mieux regarder, de mieux vivre un peu

La mise à distance, donner à l'autre, lui faire lire les mots, qui décrivent un peu cette souffrance qui le ronge, faire partager, faire don...Donner un peu à l'autre, celui en qui on a confiance, celui qui est supposé savoir, savoir quoi faire de cette souffrance là....
C'est aussi ne plus être seul, puisque c'est mettre l'autre, celui qui reçoit ce billet, ce petit mot chiffoné dans la confidence, dans "le coup"
Sale coup parfois, prise de coup et de risques, pour l'un et l'autre? Le mettre dans le bain, être dans le même bain. Faut-il jeter l'eau ?

L'écriture permet à celle ou celui qui l'a choisit de dre la souffrance autrement que par les mots, peut-être our en garder une trace...La parole s'envole les écrits restent dit l'adage.
Et c'est à méditer !
Vouloir en garder l'empreinte ? Peut-être pas, mais vouloir voir, sur le papier étalé l'ampleur de la souffrance tout d'un coup, d'un coup de crayon mise à nu, concrétiser, prendre forme et prendre sens ?
La voir, la regarder...faire des mots abstraits une matière concréte. Qui est là, devant soi, au regard de l'autre, à qui on la montre à voir, à regarder....Pour ne plus être seul, pour vivre peut etre un peu mieux ?

C'est en se sens, que je travaille avec ce support, que j'organise des ateliers d'écriture qui n'ont d'ailleurs et heureusement pas tous vocation à être thérapeutique. Car écrire est aussi un plaisir, un exercice à la portée de chacun d'entre nous. Un outil servant à dire, à s'exprimer, à exprimer pas seulement la souffrance et la douleur, mais aussi, ses joies, ses bonheurs, son bonheur
Ecrire c'est vivre, c'est la vie....
C'est mettre la vie en mots, mettre des mots sur sa vie.
C'est avoir en vie, c'est être en vie !
C'est l'en vie !

mardi 4 novembre 2008

Impossible oubli

L'oubli...
Certains voudraient oublier, ne plus penser, ne plus y penser, car y penser fait mal, justement fait très mal, trop mal....Ce souvenir fait souffrance, blesse, torture. L'oubli serait un remède, une guérison....Pour ne plus souffrir, l'antidote de la douleur.. En quelque sorte, du moins on peut le croire, tenter de le croire. Qu'oublier, pourrait permettre...
L'oubli....
Certains oublient, tout, presque, ne savent plus, ne se souviennent plus, l'oubli fait de leur vie, une nuit sombre et perpétuelle...Sans plus jamais laisser pointer le jour, le souvenir du jour, que le jour existe, qu'ils existent
L'oubli
Plus facile pour les uns que pour les autres
Plus difficile pour les autres que pour les uns....

Si l'on pouvait oublier, recommencer, déchirer ce brouillon en quelque sorte, mais un brouillon suffit-il ? En faut-il plusieurs ?
Une suite de brouillons ?

Mais qu'en est-il de cet impossible oubli, de cet oubli qui n'a pas lieu, qui n'advient pas, et qui fait que ça revient encore et encore à la mémoire ? Que ça devient la mémoire.
In mémorian...
Que cet événement, ce traumatisme, cet accident, revient encore et encore, la nuit, le jour, éveillé, endormi....Dans les rêves nocturnes ou diurnes, il est là, comme un fantôme, un spectre dont on ne peut se débarrasser, avec lequel on ne peut négocier.
Mais négocier quoi ?
Oubli impossible, car on n'y peut rien, on ne le maitrise pas, on ne le maintient pas, il déborde du cadre, il n'y a plus de cadre....Les images sont là, envahissantes, obsédantes, dévorant l'espace qui n'a plus de marge, plus de liberté, plus de mémoire vive, telle une pieuvre géante qui déplie ses multiples tentacules pour s'inscruster dans les plus petits recoins de l'âme et de la mémoire.

Et voilà le sujet aux prises avec cet impossible oubli, ennemi de la vie, de sa vie, de sa survie, implacable compagnon qui le hante, plus proche de lui que son ombre. Il est en lui, il est sur lui, il est lui !
Les images défilent, les sons, les mots et les odeurs, chaque jour, chaque instant, chaque minute, chaque seconde revoient encore et encore cet événement, cet accident, ce traumatisme, qu'on voudrait oublier, qu'on voudrait ne plus voir, ne plus entendre, ne plus sentir.
Il est si proche, si près qu'on le sent comme un souffle mal faisant, mal veillant, à la lueur de son âme, prêt à pénêtrer, encore et encore, envahir encore et encore corps et âme, corps et bien...
Implacable tatouage, qui ne peut pas s'effacer, ni même cicatriser, tellement à fleur de peau, que chaque geste, chaque pensée, le fait remonter à la surface, car il n'est en réalité pas si loin que ça !
Prisonnier de cet impossible oubli, condamné à perpétuité, à la perpétuité de cette mémoire, qui pour une fois, ne fait pas défaut, pas simplement des faux...des faux qui s'inscrivent en faux dans la mémoire du quotidien, déformant la vision d'une réalité qui ne peut plus se voir, se percevoir qu'en fonction de cet impossible oubli.
Oubli qu'on voudrait pourtant enterrer au plus profond d'un moi qui souffre tant qu'il ne sait plus où il en est....Impossible pour ce moi de voir, d'entendre et comprendre ce qui se passe, autour, et en soi
Cet impossible oubli s'invite à la table du Commandeur, il y joue les convives mal élevès qui ne savent pas ou ne veulent pas partir, et qui s'éternisent encore et encore. Impossible oubli qu'il n'est pas possible de flanquer à la porte, car il s'incruste encore au mépris des efforts de la maitresse de maison, qui voudrait tant s'en débarrasser et aller enfin dormir...


Non qu'il manque de savoir vivre, mais parce qu'il ne sait pas vivre autrement. Il ne doit sa vie du moins sa survie qu'à lui même, à l'impossible oubli qui une fois pour toute en viendrait à bout.

Mais si cet oubli est impossible et ne s'inscrit pas dans le champ d'un possible, que faire alors ?
Que faire pour le sujet ? Pour apaiser sa souffrance, sa douleur qui le ronge, qui le mange, qui le dévore à l'intérieur ? Qui le dévore de l'intérieur. Qui l'empêche de vivre, de vivre pleinement une vie, une vie au ralenti, une vie qui s'étiole. Qui empêche le sujet de naître véritablement à lui même et aux autres. De naitre enfin à la vie, à sa vie ?
Comment en venir à bout de cet impossible oubli tellement présent partout, obsédant, advenant sans cesse jour et nuit, nuit et jour....
Ce traumatisme qu'on ne peut oublier, qui ne peut être oublié et qui est trop présent. Un passé plus présent que le présent lui même qui finit par devenir un hypothétique temps décomposé.
Le présent n 'est plus, il ne peut lutter car le passé est plus fort, il le bat à chaque round, lui cloue les épaules au sol, il s'impose, arrive, incidieux, tortueux, est là, toujours là, dans les mots, les regards, à chaque instant, dans chaque lieu...Le passé est le seul écran, la seule scène où s'écrit et se lit chaque jour le scénario du présent.
Un présent passé, un passé de narration...Un passé historique, qui s'inscruste dans l'histoire du sujet, une histoire passée qui dévore le présent, qui fait que le sujet n'a plus de présent, et n'est même plus présent dans ce présent....

L'oubli n'est pas possible, mais est-il souhaitable ?
S'il est tant là, s'il est tant présent, qu'en faire ?
Puiqu'il ne peut être remisé par devers on ne sait quel autre souvenir, meilleur, moins mauvais, plus juste...
Si on ne peut oublier, alors que faire ? me demande une jeune femme en proie à des reves récurents ramenant un passé terrible sur le devant de la scène...

Peut-être affronter....Affronter cet implacable ennemi sur son propre terrain....Essayer ainsi de le vaincre, non de le clouer au tapis et de l'oublier, puisque c'est là que ça coince justement, que le noeud se serre et se ressere...
L'affronter sur son propre terrain de l'impossible, de faire de cet impossible un possible, et se donner le choix, la liberté. Celle de vivre avec cet impossible oubli.
Ne plus chercher à l'oublier, mais au contraire le laisser revenir, à soi, sans pour autant le laisser submerger le moi, son propre moi. S'offrir cet immense cadeau, cette luxeuse liberté, si luxeuse qu'elle pourrait en paraitre indécente
A moi compte deux mots !
Il est temps alors de faire les contes, de laisser l'histoire se dérouler, se compter sur les doigts, se conter avec les mots, de mettre des mots, de mettre en mot, cet impossible et terrible compagnon de captivité, qui empêche la vie d'aller et venir librement...
Mettre des mots, c'est déjà partager, c'est ne plus être seul, c'est faire part...à l'autre, de cet impossible oubli qui taraude encore et encore, qui résonne et que cette fois nous allons raisonner !
L'affronter ainsi avec l'angoisse et la peur au ventre, dans les entrailles, les sentir bouillonner jusqu'à la nausée tellement cette peur est là, mais qu'il faut regarder une bonne fois pour toute en face. Oser.
Peut-être ?
Une solution ?
Un remède ?
Pour avoir moins mal ?
Pour vivre un peu mieux ?
Pour être acteur de sa vie ?
Pour ne plus souffrir autant ?
Pour être libre ?

Aucune promesse, la psychanalyste pourrait promettre quoi ? Elle peut simplement permettre, offrir un espace de mise en mots, de mise en mots des maux de la souffrance que cet impossible oubli inflige chaque jour
Elle permet, peut-être, du moins je l'espère d'offrir un peu de liberté, et que celle ci est rare et chère, au sujet qui a le courage, l'audace de s'engager sur son difficile et laborieux chemin.

Pour vous C.
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