Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 31 août 2008

Histoires de mots

J'ai toujours aimé les mots, les jeux de mots, jouer avec les mots, apprendre des mots, leur sens... J'ai appris à les aimer très tôt, très jeune. L'amour des mots m'a menée vers la littérature, l'histoire, mais aussi vers la psychanalyse : la mise en mots...Les mots qui viennent...Les mots qui disent...

C'est ma grand mère, je crois qui m'a transmis cet amour là, celui de la justesse de la langue : toujours tenter de trouver le mot qui convient pour se faire comprendre le plus justement possible, pouvoir ainsi traduire au plus juste sa pensée, ses émotions, ce qu'on veut dire...à soi d'abord puis à l'autre, justement
Le souci de l'autre ?
Je me souviens du Larousse en deux volumes, qui ne retrouvait jamais sa place dans la bibliothèque, car on l'utilisait plusieurs fois par jour...Et on ne le rangeait pas...Car on en aurait encore besoin. Un besoin qui était aussi et surtout un plaisir, celui de la découverte.
Une merveilleuse aventure..
Besoin pour vérifier l'orthographe d'un mot, le sens exact, son éthymologie, son emploi...Son histoire et son aventure à travers le temps, à travers les temps, prendre le temps de découvrir tout cela ! L'incroyable aventure des mots, de mots en mots, au fil du temps, au fil des hommes dans le temps.

Il y avait bien d'autres dictionnaires, plus neufs et plus récents, des encyclopédies, mais ces fameux dictionnnaires, j'y revenais toujours, ils me faisaient rêver, et c'est avec eux, que j'ai appris à lire et à aimer la langue. La langue de France, la langue des écrivains.
La langue, les mots, et la grammaire...

Plus tard à l'école, j'ai découvert le bonheur de jouer avec ces mots, de les assembler, d'en faire des phrases, de les mettre en ordre et dans le désordre, les conjuguer, les accorder...Mon plus grand plaisir était de faire des analyses logiques, décortiquer les phrases, trouver le verbe, les compléments différents, trouver les combinaisons, le code "secret" du discours de l'auteur .

Puis ma mère, qui aimait tout autant les mots, mais aussi et surtout la littérature m'a fait découvrir ce que les mots veulent dire si on prend la peine d'aller à la découverte de leur mystère. C'est avec elle que j'ai appris à lire et écrire des textes, des résumés, des synthèses... A exprimer ce que je ressentais... A sentir, ressentir très tôt ce besoin d'écrire.
Et de lire. Tout, les journaux, les livres, les magazines, les poésies, les fables, les essais....

Aller au devant de celui qui écrit, qui prend la peine de mettre des mots sur des émotions, des idées, pour nous les transmettre, nous les faire partager, nous les offrir, nous faire réagir. Aller à la rencontre de cet autre là, de cet autre différent, qui pense, qui ressent et qui dit !
On ne reste pas insensible aux mots, ils déclenchent toujours quelque chose chez qui prend la peine de s'y arréter. Des larmes, de la peine, du rire, du bonheur, de l'indignation, de la colère, de la joie...Et l'envie de répondre ! Les mots qui appellent d'autres mots, qui s'enchainent, qui se suivent, qui se mêlent, qui se démêlent, qui se déchainent...
Lien social, discours, dialogues....Conversation, liens des hommes, liens entre les hommes ! Liaisons qui deviennent dangereuses parfois, les mots sont une arme, ou peuvent le devenir, pour qui veut sans servir de la sorte ! La guerre des mots, la guerre en mots !
Echanges !
Mots d'amour aussi, billets tendres, liaisons.... Et change.
Mots instruments, outils pour dire, se faire entendre qui servent à construire et élaborer des plans pour argumenter, disserter, exposer ses idées . Comprendre.
Etre compris... Au mot le plus juste... Pour être compris

Par l'autre encore...
Pour l'autre !
Car nous vivons dans un monde où tout est langage, où le mot est le mot de passe du lien social, pas seulement une sorte de sésame, mais aussi et surtout, un passeur.....
Le mot de la passe, le mot de l'espace !
Passe le mot et passe le temps, le mot reste et le temps passe.

Et à mon tour, je passe, je passe et repasse les mots, l'histoire des mots, le goût des mots, l'amour des mots...Etc...
Nous sommes des passeurs, de passage, certes, mais pour passer...Dépasser aussi. La passe des mots : Etrange et bien curieuse mission que celle là !

Les mots sont peut-être pour moi une affaire de femmes, une transmission de femmes, une sorte de langue maternelle !
La langue mère de la mère, amère parfois, et la langue et la mère, et la langue de la mère, la transmission aussi ?
Une affaire de mots, de langues et de femmes, de femmes dont on dit qu'elles ont toujours la langue bien pendue !
La langue qu'on donne, qu'on offre en cadeau, à l'enfant qui vient de naître, même avant de naître cet enfant là sait que les mots existent, puisque sa mère, une femme encore lui parle...Lui dit les mots d'amour ou de tendresse, de haine ou de détresse... Mais lui dit ! dit les mots.. Les maux, les mots des maux...
Ils sont aussi l'affaire du père, du père qui parle qui dit les mots, les mots d'amour ou de haine...
Mais tout est langage, et l'enfant baigne dans ce langage ! Langue et mots qu'il sait, connait et reconnait quand il ouvre les yeux tout grands à la lumière, à la lumière de l'autre, cet autre qui lui apprendra à nommer....A être parmi les autres, et l'Autre !

En apprenant les langues anciennes, (ou simplement en s'y interressant) on ne peut qu'aimer encore davantage les mots, la langue...Et la comprendre !
On peut s'amuser à décomposer, à recomposer. N'est-ce pas à partir du latin et du grec que nous formons les mots nouveaux, ceux qui justement nous manquent parfois pour désigner quelque choses de nouveau ?
Nous parlons d'ailleurs latin, sans le savoir, comme ce brave Monsieur Jourdain...Ainsi nous regardons une vidéo (je vois) une cassette audio (j'entends) !

Comprendre le monde, son histoire, comprendre l'homme avant qu'il ne devienne un sujet
Comment l'homme a t-il forgé sa langue, tel l'artisan, qui a modelé, façonné, les mots, a retiré des lettres, en a rajouté...A ajusté les mots au contexte, a crée selon le besoin le mot qui manque pour nommer la nouveauté.
Créatif et imaginatif, mais toujours selon une certaine logique. La racine des mots, la racine du mot, son origine, le "là" d'où il vient.
Il vient de quelque part...Ainsi cette origine nous permet parfois de décomposer le mot le plus mystèrieux et inconnu qui se présente à nous pour en comprendre le sens !

Le mot est vivant, il nait, vit, et vieillit et parfois meurt !
Le vocabulaire change, parfois perd son sens, ou en prend un autre..Qu'on ne comprend pas toujours, ou qu'on ne comprend plus
Comme si les siècles les avaient patinés, mots galets, roulés par les vagues, les eaux tumultueuses des ans qui rodent et érodent sens et sang...Le sang des mots, l'âme des mots,
Les mots sont animés et prennent toute la puissance que la parole leur donne... La parole, celle qui lache le mot, l'abandonne à l'autre, à l'Autre !
Ils vivent et nous les faisons vivre. Nous naissons avec cet héritage, lointain ! Ils étaient là avant nous, et seront là encore longtemps après nous.
Les mots, la parole et la langue.
Tryptique essentiel et fondamental, trilogie de l'homme sujet qui nait, vit et meurt au milieu d'un monde parlé et parlant, qui baigne dans le langage, qui hérite et tansmet la langue, maternelle ou pas, qui apprend d'autres langues, parlée ou non, pour communiquer avec ses semblables mais aussi avec lui même
Dire et écrire, pouvoir s'exprimer, exprimer sa pensée, ses idées et ses émotions, dire à l'autre, mots qui viennent par la bouche et par la langue, organe de la parole.
Mots qui s'écrivent sur le papier, qui se tissent sur la toile...
Mots encore et encore pour dire à l'autre, qui entend ou non, mais qui peut répondre
Une adresse !
Mots qui sont des codes, langue des signes, faire signe, signal que l'homme veut dire et communiquer, attester de sa présence, de son passage, et qui passe le relais au futur, qui laisse le passé dans les mots, simplement en les disant, les écrivant mais aussi et surtout en les faisant vivre
Mots vieux, usés mais qui servent toujours, qui n'ont parfois plus tout à fait ou plus du tout le même sens que dans le passé, mais qui survivent encore

Mots vieux et dépassés, "désuets" -que ce mot est joli, léger et plein de charme- qui évoquent une époque révolue, parfois pas si lointaine !
Mots écartélés ou amputués, qui désignent une chose
Mots nouveaux, construits à partir des racines grecques ou latines pour désigner ce que la science à découvert récemment...
Mots à faire encore, car le progrés est là, et il faut nommer, mettre un mot sur la maladie, la spécialité, l'instrument...

Le mot est notre compagnon de tous les jours, des bons, des moins bons et des mauvais, il est là, et on peut se servir dans cette manne inépuisable.
Oui, mais voilà, s'en servir, mais pas n'importe comment, car si le mot est là et bien là, confortablement sur le bout de notre langue ce n'est pas une raison de le mal mener, de le mal traiter, de le blesser, de l'écorner, de l'amputer... Mais laissons là ces considérations qui feront l'objet d'une autre réfléxion...
Le mot, comme tout ce qui vit, évolue, change, son sens s'amplifie, s'atténue au fil des siècles, ne désigne pas toujours la même chose, la même émotion. Les registres de langues aussi sont différents...
Un homme du XVII° siècle comprendrait-il encore l'homme d'aujourd'hui ?
Rien n'est moins sûr !

samedi 30 août 2008

"Le passeur"

Je viens de terminer la lecture de ce livre de Lois Lowry...
Je ne l'aurai pas lu, sans les conseils de mon fils, tout simplement parce que je ne le connaissais pas, et que je lis trop peu de romans...
Qu'il soit remercié !

La lecture de cet ouvrage est facile, simple, limpide... On commence, et on se laisse prendre...On veut connaitre la suite, puis la fin !
Car on se demande quelle fin ? Si fin il peut y avoir !

A la fin de la lecture, on connait bien sûr la fin, du livre, mais pas vraiment de l'histoire, car celle ci ne peut avoir de fin, et c'est peut-être tant mieux, puisque cette fin n'est que le début de l'histoire, mais d'une autre histoire !

Mais, voilà, ce n'est pas simplement pour dire ça, que j'entreprends la rédaction de ce billet, banale somme toute que la lecture de ce roman...Mais loin d'être banal le mal aise, le questionnement, les interrogations qu'il suscite chez le lecteur...

"Tu as trouvé ça comment ?" me demande mon fils
"Terrifiant....Tout simplement terrifiant !"

Une fiction que ce livre, l'histoire d'un petit garçon, qui grandit au sein d'une famille avec un père, une mère, et une soeur...Ca commence plutôt bien.
Oui, mais voilà au fil des pages, on réalise que cette famille là, comme toutes les autres familles de l'histoire, de l'endroit de l'histoire, ne sont pas tout à fait comme les familles, enfin comme la représentation que nous avons dans notre monde réel de la famille, même si celle ci change et ne correspond parfois, plus vraiment à la représentation d'Epinal.

Et tout est ainsi, la vie, le quotidien..
Difficile d'en parler sans vraiment raconter l'histoire, ou du moins la fiction, l'aventure de ce petit garçon qui heureusement est fort curieux, et ne se contente pas de ce bonheur là, de cette vie là..Pourtant prévue, encadrée, où rien qui ne soit désagréable ne peut lui arriver, ne peut arriver.
Que pourrait-il arriver d'ailleurs, puisque le passé, le présent et même le futur sont prévus, à la mesure, des individus, des hommes, des femmes, des familles...ou des adultes seuls, des nourrissons trop petits, des adultes trop vkieux

Cela n'est pas non plus sans me rappeler un film (ou plusieurs d'ailleurs) qui m'avaient alors glacés d'effroi... Mais ils ne m'avaient peut-être pas autant interpellés, cela fait quelques années, le monde n'était pas le même, et il s'agissait d'un film...
Ici, c'est écrit ! Ah le pouvoir des mots, des mots sur le papeir, sur la page blanche, qu'ils noircissent..
Un livre, un film, à peu prés identique, du moins avec un scénario relativement proche....Qui suscitent questionnement et émotions...

Pourquoi aujourdh'ui ce quasi même scénario me semble possiblement possible, et sortir de l'état de fiction dans lequel je l'avais raisonnablement classé alors ?
L'age ? Le mien ? peut-être....vieillir rend sage ? Pas toujours et heureusement !
Le temps ? Peut-être...
Le contexte ? Plus sûrement, plus certainement...
Cette obcession de vouloir rendre tout parfait, ne former qu'une colonne, avec une seule tête, que rien ne dépasse et ceci dés la crèche !!!!
C'est cette idée qui finalement m'apparait terrifiante, stupéfiante, inquiétante, angoissante....
C'est cette idée, qui se veut pourtant rassurante.. Rassurante, assurance, prévenir, assurer contre tout, la pluie, le beau temps, la guerre qu'on voudrait propre sans mort, la tempête qu'on regarde depuis son canapé ravager des pays à des millions de km
Ca n'arrive qu'aux autres ?
C'est peut-êre ça cette impression lorsque j'ai vu le film.... Parfaitement improbable, on regarde, on se dit "quand même !" mais finalement, c'est impensable pour une réalité future, ou alors pour les siècles futurs, et on ne sera plus là, "après moi le..Déluge ?"
Les siècles futurs, on les imagine, mais on ne les rêve plus, ils font à présent peur...Pauvre planête, les hommes qui deviennent fous, le pouvoir des hommes, les hommes au pouvoir..La faim, la soif, la sécheresse
Un avenir ?
Une fiction donc, une simple fiction qui n'arrivera jamais
Et pourtant...
Ce livre est simmplement terrifiant, parce que dans les grandes lignes inévitablement possible !
Malheureusement possible...Si on continue à....?

Seul l'avenir nous le dira, peut-être ? S'il le peut, s'il en a encore le droit ?
Mais nous dire quoi ?



Le passeur de Lois Lowry, aux éditions l'école des loisirs, Médium
Il a obtenu la Newberry Medal 1994

Le Passeur, qui n'est pas non plus sans interpeller la psychanalyste, car dans ce roman, il s'agit bien de passer....

vendredi 22 août 2008

Ici et maintenant

Pour faire suite peut-être au bonheur ?

Ici et maintenant !
La plus difficile ascèse que je connaisse

La plus terrible discipline qu'on puisse s'infliger !

En effet comment faire pour être dans l'ici et maintenant ?
Alors que le propre de l'homme est de se réfugier dans le passé, ou de se projeter dans le futur !
Son propre passé, sa propre histoire,
Son futur propre, son futur éventuellement possible

Mais le présent ?
Comment l'homme si habitué du contraire peut-il se concentrer uniquement sur son présent, au point d'en oublier les autres temps ?
Un temps qui n'est peut-être qu'une simple vue de l'esprit, un simple trait linéaire, l'échelle du temps, celle qu'on dessine aux écoliers, aux élèves qui ont du mal à situer les nombreux temps et modes que la grammaire française impose.
Une simple disposition de linguiste ?
Une ligne droite, infinie, sans début, sans fin, avec un trait au milieu, qui indique le présent, l'instant, le moment où on parle, cet instant fugace qui ne dure que le temps de le dire, ou de l'écrire et encore
A gauche se dessine le passé, l'hier et l'avant hier, l'autrefois et le jadis, imparfait, passé composé, plus que parfait, des temps finis, passés....Il y a avant, il était une fois ces jours là

A gauche se profile l'avenir avec le futur....le demain et le surlendemain
Au milieu donc le présent, l'instant, qu'il faut conjuguer au présent, mais voilà qu'au fil des exercices et des leçons, cela se corse, ne nous dit-on pas que le présent peut aussi s'employer pour parler des faits passés... Le présent de narration, le présent historique, qui maniés savamment, avec art et subtilité font revivre les événements comme si on y était !

Mais voilà, nous n'y sommes plus !
Quelles curieuses inventions que cette langue française ? Quelles subtilités et quels jeux de cache cache nous procure t-elle ? Imagination et créativité à qui veut jouer à ce jeux là !
Et on s'y amuse...

Oui, mais voilà il y a de quoi y perdre son latin, ou plus pragmatiquement son temps...sans trop jouer sur les mots !
Mais la grammaire, si elle régit la langue, codifie cependant notre manière de voir, de dire et de penser....On pense comment ? Au passé, au futur ? Mais au présent....

Que de fois ne nous a t-on pas répété de penser à demain, de préparer ce demain, pour qu'il chante justement, pour qu'on ait un travail, de bonnes notes à l'école et je ne sais quelles autres promesses que personne de toutes manières ne pourra tenir
Quel parent aura le courage de mettre autre chose que sa parole en jeu, pour promettre un avenir meilleur à son rejeton.... A le souhaiter, oui, à l'espèrer, oui, à mettre tout en oeuvre oui, mais promettre ?
Promesse et promettre sont des mots au sens bien politique, et bientôt plus personne n'y croira, ce seront des archaïsmes de notre langue..

Alors comment penser au présent, pire au maintenant, alors qu'on nous abreuve et nous ordonne à longueur de temps de nous préoccuper du futur... D'un avenir à construire...A bâtir, d'un monde à venir, qui dépend de nous, d'une planète qu'on abime et qu'on laissera exangue à nos enfants...Qu'on laissera ! Voilà bien où le bât blesse !
Comment faire aussi, quand on nous ressasse un passé responsable d'un présent pas si formidable que ça et d'un avenir fort compromis dans certains cas ?
Quand on nous demande acte de repentance pour des actes que nous n'avons pas commis, pour des actes dont nous ne sommes pas responsables ? Quand on nous demande d'endosser la responsabilité des générations passés pour assurer un soit disant avenir meilleur aux générations futures !
Injonctions paradoxales encore ?
Quelle marge de liberté ?
Quelle liberté de vivre le moment présent pleinement ?
D'avoir conscience pleinement de vivre un moment présent, de vivre l'instant du moment, là, maintenant..

Ici et maintenant...Non pas demain ou hier ailleurs !
Non, c'est ici, dans cet endroit précis où vous étes à l'instant, pas dans un autre... Alors que vous révez d'être allongé sur une plage au soleil !
Comment faire pour réussir ce qui tient presque du miracle ?

Ici et maintenant....
C'est aussi un langage employé dans certaines thérapies, somatothérapies et autres...
Quid pour l'analyse alors ? Une ringardise que celle ci encore ! Qui décidément n'est pas comme tout les autres ? Qui nous obligent à ressasser le passé pour comprendre le présent, pour mieux vivre le présent, l'ici et maintenant, aussi, sûrement... Et l'avenir...
Le passé construit le présent et engendre le futur..
Le passé fait parti du sujet, il est son histoire, sa base, son squelette, son ossature....Le sujet s'est et se construit avec ce passé, là, qui est le sien..Qui est sien ou qu'il lui faut faire sien, car il l'est, il ne peut ni le changer, ni le modifier ni le transformer.
Ne lui reste alors qu'à l'assumer, le comprendre, le digérer, l'assimiler

Une sorte de gigantesque digestion de tous ces événements heureux et malheureux qui ont fait jusqu'ici et maintenant ce qui est sa vie
Ce qui lui permet d'être ici et maintenant au présent, peut-être un peu moins en souffrance, ou du moins lui permettre ici et maintenant de mettre des mots, ou en mots, ces événements, ces joies, ces souffrances.. De ces en faire "ses"
S'approprier sa vie pour vivre simplement au présent, et préparer le futur...Ici et maintenant

Alors "ici et maintenant" ? Qu'en dire alors...
Ne serait-ce pas ce moment "pause" "stop", arrêt sur image, où l'on regarde l'instantanée, le moment présent, qui se passe, et qui passe, vite, si vite...Défile, qu'on ne peut de toutes manières aucunement saisir..
Mais cette "pause" permet de s'arréter, de stopper virtuellement le temps, pour prendre le temps de regarder, de se regarder, ici et maintenant, ce que nous sommes, ce que nous vivons à cet instant là...Bonheur, malheur, souffrance, joie, douleur....Ce qui nous enseigne, ici et maintenant, avec hier, et pour demain !

lundi 18 août 2008

Le bonheur

Vaste question que le bonheur ? Et vaste sujet de discussion pour tenter de définir cette notion.
Bonheur au singulier, un bonheur, un grand bonheur, des bonheurs, plutôts petits quand ils sont au pluriel...Comme s'ils étaient plus simples aussi, plus facile de trouver des petits bonheurs, de les éprouver, de les ressentir, que de rencontrer le bonheur, le Grand Bonheur...A la bonne heure...

Chacun en a sûrement sa définition, chacun s'en est fait une idée, chacun a son bonheur, chaque bonheur serait donc singulier, il y aurait donc une sorte de singularité à cet affect, qui serait aussi particulier que le sujet qui le ressent, le cherche, ou le vit...Ou ne le trouve pas, ou n'ose s'en approcher.

Il parait que chaque être est à la recherche du bonheur, une sorte de quête du Graal, on cherche, cherche encore, longtemps, très longtemps, cela peut prendre toute une vie, on trouve ou pas.
Mais que cherche t-on ? Le bonheur...Trop vaste sujet, on cherche sa représentation, ce qu'on croit être ça, ou ce qui lui ressemble, ce qui s'en approche, pas trop près quand même..

Il y a comme quelque chose de magique dans cette quête là, mais maléfique aussi, comme si lorsqu'on l'avait approché d'un peu trop près, l'illusion pourrait se briser, le rêve tourner court, et le bonheur de s'enfuir, aussi vite qu'il est arrivé, aussi vite qu'il est apparu...
Comme s'il était difficile de s'en saisir, de se l'approprier, il est là, tout près, si près que parfois on ne le voit pas, on ne le sent pas, car on cherche, encore, on cherche ça, le bonheur justement, mais comme on ne sait pas vraiment ce qu'il est, on cherche quelque chose qu'on ne trouve, pas, qu'on espère, mais qu'on n'ose pas rencontrer
Comme si on ne le reconnaissait pas, mais pour reconnaitre il faut connaitre déjà, si on ne connait pas, comment reconnaitre ? Une chaine sans fin, un puit sans fond, chercher quelque chose qu'on ne connait pas.
On n'en a bien une vague idée, une notion si vague, que la re-présentation est quasi impossible, on dessine les contours, on pense à ses voisins, à ceux qui nous ont parlé de leur bonheur,oui, mais voilà, il s'agit de leur bonheur à eux, un bon heur qu'on ne comprend pas, qu'on trouve terne, minable parfois, tant notre idée de celui ci est grande, grandiose, grandiloquente
Le bonheur est un graal innaccessible, une impossible quête dont le fruit ne serait destiné qu'aux élus.
Mais qui sont ils les bienheureux, les désignés, qui décident que le bonheur est pour lui, pour elle ou pour eux
Qui décident de ça ?
"Lebonehur c'est pas pour nous": Le bonheur c'est pas pour les gueux, les manants de la vie ordinaire, les traines patins du quotidien, ceux qui croient que le bonheur n'est fait que pour ceux qui sont de la race des seigneurs
Chacun a droit à sa part de bonheur dit on ? Mais de quel droit s'agit-il ? Sommes nous dans cette notion là ? dans ce registre là ?
Le bonheur est une notion suggestive, comme l'espoir peut-être, une notion pour les simples, pour ceux qui croient qu'on peut être heureux sur cette terre de misère
Qu'on peut ménager, se ménager un no man's land sans souffrance, un instant de bonheur...
Suggestif ? Inventif ? Créatif ? Vue de l'esprit ?
Pour s'assurer, se réassurer de la vie, de l'ordinaire, se dire qu'il y a forcément des lendemains qui chantent..Un peu plus qu'aujourd'hui et un peu moins que demain
Qu'après avoir mangé son pain noir, on mangera son pain blanc (bien que celui ci ne soit de nos jours guère nourrrissant !)
Le bonheur serait alors pour demain ? Vain espoir qui permet cependant de s'endormir, se disant le soir, que demain sera peut-être le fameux jour du rendez vous.... Mais pour avoir un rendez vous, ne faut-il pas être deux ? Ou alors c'est le fruit du hasard.
C'est peut-être ça le bonheur, le fruit du hasard, si on postule ou admet que peut-être hasard il y a, ou du moins quelque chose comme ça, qui arrive sans rendez vous, une sorte d'urgence qu'on prend ou pas, à l'arrache...
Un bonheur qui nous tombe dessus sans prévenir, bonne surprise donc, mais encore faut-il le reconnaitre, l'identifier, savoir que c'est lui qui arrive, l'oncle d'Amérique, le paradis sur terre, et s'en saisir, vite, le mettre dans sa poche, ne pas le laisser filer, le garder par devers soi, tout contre soi.... Généreusement le partager, le vivre pleinenement, une fois n'est pas coutume, puisqu'il parait qu'un bonheur n'arrive jamais seul...
Oui, mais alors il arrive avec quoi ? Qui ou quoi l'accompagne, un cortège de misère, de malheur ou de bonnes nouvelles ?
Allez savoir, ou allez voir !
Il suffit donc d'y croire, d'attendre et d'espèrer
"Soeur Anne ne vois tu rien venir ?" Mais que verrait-elle du haut de sa tour ?
On attend, encore et encore, et on se souvient : des jours heureux et on pleure
On pleure sur le bonheur, sur ces jours heureux, qu'on n'a pas vu, cru, vécu, mais qui pourtant étaient heureux, mais qu'on n'a pas vécu pleinement, car tellement obnibulés par cette quête incessante d'un graal innaccessible, tant occupés à la recherche du Bonheur
Qu'on ne l'a pas vu, passé, fugacement, lentement, un petit peu, longtemps peut-être, qui nous a donné de la joie, du bonheur..

C'était donc ça ! Les jours heureux et je pleure....

Je pleure sur moi et sur le bonheur, celui que je n'ai pas vu, que je n'ai pas su vivre, que je n'ai pas su apprécier, que je n'ai su saisir, me délecter...Aimer peut-être ?
Ce don du Ciel, pour certains de Dieu, qui pourtant n'a guère à faire ici encore, le bonheur sur terre étant l'affaire des hommes, comme le malheur, qu'ils s'infligent à longueur du temps, des ans et des heures qui passent, car quand sonne l'heur, où est le bonheur ?
En est-on seulement digne ?
C'est donc sur le bonheur passé que l'homme pleure, que l'homme qui ne ne l'a pas convoqué qui n'a rien demandé, n'était pas au rendez vous, ou na pas su ouvrir son coeur, son oeil, son esprit, son âme pour saisir ce moment précis, où tout était possible, ou le bonheur tant cherché, tant convoité était là, à portée de main, au rendez vous de l'impossible, au coin du chemin, au coin de la rue, de l'impasse qu'on n'a pas empruntée, tant on aime prendre les avenues ou pire les grands boulevards !
Un bonheur, des bonheurs qui étaient là, que nous avons vécu sans savoir, heureux ou malheureux que nous sommes ! Inconscients et irresponsables ?
Un bonheur au passé, qu'on ne peut réaliser qu'après quand il est passé et que les moments présents sont malheureux ou moins heureux ?
Au passé, à l'imparfait de l'indicatif, du mode indicatif, pas celui du souhait, mais celui de l'acté, un imparfait...Encore...Tout comme l'homme pas parfait et heureusement...
Un bonheur parti, échappé, en cavale, qu'on essaie vainement de rattraper, de retrouver, de revivre, pareil au même, sauf que le pareil au même n'existe pas et chercher ça c'est encore une fois s'exposer à l'échec...Ce bonheur là, s'en est enfoui, pour longtemps, pour toujours, il est parti, c'est un autre, qui peut-être arrivera, sera au rendez vous, tout seul, sans nous, car il faudrait toujours être attentif, près du téléphone, se disant qu'il va sonner pour nous dire de courir au coin du chemin....
On s'en rend compte après, on se réalise qu'à ce moment là, passé," on était bien, heureux..".S'en suivent les regrets..."Et on n'a pas su en profiter, on n'a pas su apprécier, on ne savait pas que c'était ça !"....."Si on avait su !" Mais su quoi ?
Quoi de pire que les regrets ? Les remords ?

Wanted ! Pour une poignée de dollars, on se transformerait presque en chasseur de prime ? D'une prime au bonheur ?

Recherche bonheur désespérement, comme si c'était aussi une question d'espoir...Penser, espèrer trouver ce mot magique, ce sésame, ce passeport vers ce qu'on croit être le meilleur...Peut-être ?

Alors le bonheur ? Un affect ? Une sensation ? Un sentiment ?
Existe t-il au moins un synonyme ?

samedi 2 août 2008

sympathie

Au cours de mes études, durant les séminaires où d'éminents professeurs, spécialistes de telles ou telles thérapies ou spécialités nous transmettaient leur savoir, leur expérience....Un conseil revenait souvent afin de mener à bien le travail thérapeutique, presque une injonction :
"Trouver (ez) le patient sympathique"

Cette petite phrase est la clé de l'alliance thérapeutique chère aux cognitivistes !

Trouvez le patient sympathique ! La belle affaire ! A faire ? Ou à ne pas faire ?
Et comment faire ?
Trouver...é....ez...Trouvons nous le patient ? Ou celui ci nous trouve t-il ? Où le trouve t-on ? Où nous trouve t-il ?
Trouve t-on ? Se trouve t-on ?
Qui choisit qui ?
Et pourquoi ?
Le patient doit il aussi trouver le thérapeute sympatique ?
Celui ci doit -il nécessairement être sympathique ?
la sympathie est-elle essentiellement nécessaire à la relation d'aide ? A la mise en place de cette relation ? D'une relation thérapeutique ?

Est elle au centre, au coeur même de la thérapie ?
Je ne dirai pas de la cure....Car ici, elle n'a pas à faire. Elle n'a surtout rien à faire !

Restons donc à la relation simple, à la relation thérapeutique, celle qui met en présence deux personnes, l'une s'adressant à l'autre pour mettre du sens, faire des liens, comprendre ce qui lui arrive à un moment donné...
Parfois ce n'est pas aussi simple, l'un ne s'adresse pas vraiment à l'autre...Un autre autre lui demande, lui conseille, lui ordonne de rencontrer un thérapeute, pour "mettre de l'ordre dans sa vie" (sic)
Un autre autre, qui ne comprend rien, ou pas grand chose à ce qui se passe, et demande au thérapeute de rencontrer la personne qui le laisse perplexe... Qui lui semble avoir besoin, d'être aidée, accompagnée, épaulée, conseillée.. Bref, qui ne peut s'en sortir seule, selon lui !

Drôles de rencontres que celles ci, pas vraiment programmées, encore moins désirées, pas sollicitées... Pas de désir du sujet...
Pas de désir, vraiment... Quid de ce désir là ? Et de quel désir peut-il s'agir, agir ?
Du désir ?

"Il faut, ce serait bien, il me semble que, il faudrait que vous passiez, que vous voyez..." Autant de petits mots, laissés, au hasard d'une réunion de service, d'un staff médical, sur le répondeur du téléphone, avec un nom d'un patient, un numéro de chambre....
A voir donc ! Voir ? Comme s'il y avait à voir, ou avoir, là où il n'y a peut-être simplement qu'à entendre..
Mais il s'agit là d'un autre propos.
A voir...Ce qu'il y a à voir, sans se faire avoir, sans avoir.
Avoir d'envie, de désir, à voir, pour que le patient soit vu !
A voir pourquoi ? Mais c'est à vous de voir !
Rares sont en milieu hospitalier les patients qui demandent à être vus ! Qui demandent à voir... Qui demandent à entendre d'être un peu entendus...

Et la sympathie là dedans ?
Doit-on "trouver le patient sympathique" pour le voir, surtout continuer à le voir, et mettre en place une relation thérapeutique ?
Et si on ne trouve pas le patient sympathique ?
Si ce patient, le thérapeute ne le trouve pas sympathique ? Peut-il alors simplement ne pas le voir ?
Bonne et interressante question, en effet, qui se pose ou ne se pose pas....

Sympathique...Le Robert parle de "relation entre des personnes qui ayant des affinités se conviennent, se plaisent spontanément.."

Tout serait alors question de sympathie...Pour pouvoir être vu, entendu...
Il y a de nombreuses années, je reçois en urgence un homme qui après les salutations d'usage, me déclare sortir tout juste de prison, puis de décrire la longue liste des ses méfaits et délits et conclure "je comprendrai que vous me mettiez dehors... car je ne dois pas vous paraitre bien sympathique"
La question ne s'était pas posée.... Elle n'avait rien à faire là. De sympathie il n'était pas question, mais de sa souffrance oui..... De demande : oui, d'appel : oui, de besoin de mettre des mots : oui, de mettre en mots..
Celle ci ne serait-elle alors que l'apanage des personnes sympathiques, du moins que le thérapeute trouverait sympathique...?
Alors quid de ces '"agresseurs" qui au demeurant présentent un passé lourd, condamnable, répréhensibles aux yeux de la loi ?
De la loi, justement, de la loi des hommes, d'une loi faite pour ceux qui enfreignent les codes et les règles, et qui paient pour cela...
C'est la régle ! La transgresser entraine des sanctions.
C'est la règle du jeu.... Il n'y a rien à dire, rien à commenter, rien à faire....
De sympathie, il n'est question.
Mais quid alors de la relation thérapeutique qui est sollicitée ?
Il ne s'agit en aucun cas d'excuser les faits, de trouver des excuses, d'arguer une enfance malheureuse, une succession de traumatismes pour expliquer et excuser un crime, des violences, un viol ou autre délits...
Là n'est pas le rôle du thérapeute, même si l'histoire douloureuse du sujet permet parfois de comprendre que les actes posés ont pu l'être justement à cause de ce passé terrible, mais cela n'explique pas tout....
Mais la sympathie a t-elle à faire ici ? Et si justement elle n'est pas au rendez-vous ? Comment peut se faire le travail thérapeutique avec ces "patients là" ? Agresseurs et condamnés par la loi de la société. Par la loi des hommes....Injonction de soins, qui laisse penser que peut-être il pourrait y avoir une amélioration, au mieux, une prise de conscience des actes posés..Une forme aussi de mise en mots, une mise en mots des actes pulsés avant d'être pensés, ou fort longuement pensés avant d'être actés. Une possibilité, l'ultime possibilité, comme si le possible était encore possible, possiblement pensable pour être possiblement possible.
Quid de la sympathie ? Ici ?

Trouver le patient sympathique, ou antipathique, c'est dejà ne plus être neutre, c'est déjà, aborder la relation thérapeutique avec "un a priori" celui de la sympathie ou non..
Ce n'est plus être dans la neutralité nécessaire, ce recul, cette sorte de détachement qui permet justement la relation autre que celle de la simple relation de voisinage, familiale, amicale..Où dans ce cas, la sympathie semble de mise, peut -être, est parfois sollicitée, est parfois nécessaire.

La relation thérapeutique faut-il le souligner et le rappeler encore n'a rien à voir avec l'amitié, la cordialité et als. Non ! En aucun cas.
Dans cette relation duelle qui met en présence un sujet et un thérapeute, s' introduit une notion essentielle : l'argent. Le moyen de paiement qui vient justement mettre un terme à l'embryon d'une pensée qui pourrait être : "je lui dois tant, je lui dois quelque chose..Il me doit, il m'est redevable de"
Le sujet, patient, analysant ne doit rien au thérapeute, si ce n'est que la somme prévue et convenue au départ. Somme qui règle la transaction. Régle et réglement.
Personne ne se sent et ne doit se sentir redevable de qui que se soit, de quoi que ce soit.
En contrepartie d'un espace temps, réservé et consacré à cette relation, à la rencontre dans un espace convenu et prévu pour ce faire, une somme d'argent est donnée par le sujet, qui rend ainsi les deux parties quittes....Il ne s'agit ni de don, ni de cadeau.
La relation thérapeutique ne s'effectue aucunement dans le cadre du bénévolat, de la gentillesse ou autre, elle s'effectue et ne peut se faire que dans un cadre préalablement établi, celui de la thérapie justement.
Un cadre qui se veut et qui se doit professionnel.
Etre thérapeute n'est pas une vocation, un art, une passion, un désir comme ça, même s'il y a de tout cela. Etre thérapeute, est un métier. Un métier avec son éthique, ses règles, qui doivent être posées clairement pour être efficace...
Donc la sympathie ?
Fait-elle partie de ce cadre ?
A t-elle à faire ici ?
Il me semble qu'il n'est pas question de sympathie en thérapie, ce mot ici n'a pour moi, pas vraiment de sens...Peut-être même pas de sens du tout.
La relation établie va bien au delà de ce simple mot.
L'analyse met en relation, en communication les inconscients, la thérapie aussi dans la plupart des cas, peut-être de manière différente, mais pour que la relation thérapeutique à proprement parler puisse vraiment se mettre en place, il faut dépasser ce simple cadre, de sympathie ou d'antipathie, qui ne peut avoir cours ici, dans ce cas précis.
Alors peut-être pour les cognitivistes, qui n'ont pas la même définition de l'inconscient, qui arguent qu'il faut être deux pour qu'il y ait véritable travail, que le thérapeute doit "donner" de sa personne.... Mais lors de l'analyse, alors ? Il ne se passe rien, l'analysant et l'analyste ne sont-ils pas deux ? Ne donne t-il pas chacun, l'un à l'autre ? L'un de l'autre.
Est-ce une méconnaissance du fonctionnement de la cure ou simplement de la thérapie analytique ? Les cognitivistes parlent de l'alliance thérapeutique, arguant aussi que chacun est expert, le sujet de sa souffrance, le thérapeute de sa méthode, que chacun est sur le même pied d'égalité...Qu'il n'y a pas de supposé savoir.
Je n'entrerai pas dans cette querelle, que je pense stérile, qui ne contribue en rien à l'approche de la souffrance de celui qui demande une thérapie, ni de l'aider à y mettre du sens, à défaut de l'en soulager, mais c'est cette notion de "besoin de trouver le sujet sympathique", qui me heurte, me dérange, me questionne et m'interpelle à ce point...

Le débat reste entièrement ouvert.
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